Le XIX ième siècle
Le XIX ème siècle
?/1868 R.Palachi
Le 17 Chévate 1868, Hiloula du Rav 'Hayim ben Yaâqov Palachi, Grand Rabbin d'Izmir (Smyrne) en Turquie; auteur de Mouâd lékhol 'Haï et de 72 autres livres.
?/1894, R.Israel Yaacov Leifer de Houst
Le 9 Adar 1929, ce fut la hiloula de Rabbi Yisraël Yaâqov Leifér, de 'Houst, en Tchécoslovaquie. Il est la 6e génération depuis Rabbi Méïr de Prymichlane, élève du Baâl Chém Tov, après Rabbi Aharone Léb, Rabbi Yits'haq de Kaliche, Rabbi Méïr de Prymichlane, Rabbi Issakhar Ber (dit Reb Bertche), et son père Rabbi Mordékhaï de Nadverna en Hongrie (décédé en 1894 et dit Reb Mord'hélé) qui écrivit Maamar Mordékhaï sur la Torah et fut considéré comme un faiseur de miracles.
?/1900, R.Klonimos KalmanHa-Léwi Epstein, (Maor Wa-Chèmèche)
R' Klonimos Kalman de Cracovie est connu pour sa sainteté et sa grande crainte de D'ieu, il fait appel dans ses commentaires au Zohar et à la science qabbalistique; il est l'auteur du commentaire de la Tora Maor Wa-Chémèche;
1800/1891, R.Yaâqov Roqah
Né à Tripoli (Lybie) en 1800, décédé à Tripoli en 1891
descendant d'une ligne de Rabbins, il est descendant (5ème génération) du réputé Grand Rabbin Massoûd Hai Roqah. Il forme de nombreux talmidim dans sa ville natale, et enseigne la Tora dans la pauvreté en allant jusqu'à refuser un poste de Grand Rabbin proposé par la Communauté de Tripoli. D'après le grand voyageur, Benyamin II, dans son livre les Tribulations d'Israël, le rav Yaâqov subvient aux besoins des pauvres de sa ville. Son oeuvre, des dizaines de livres de Halakha et Haggada; auteur d'un commentaire sur le livre des Téhilim, Maâte Téhila.
1800/?, R.Habib Toledano
né à Meknès en 1800,
fils de R' Eliézer, à la suite d'une période tragique : famines, épidémies et même un tremblement de terre qui détruit la presque totalité du Mellah de Meknès, il se rend à Gibraltar à l'âge de 25 ans en compagnie de ses frères. Plus de 3,500 Juifs, dans la seule ville de Meknès, sont morts des suites de la grande famine. Un lien solide s'établit entre R' Habib et la communauté juive de Gibraltar. Il arrive à se faire connaître par les milieux de la Hascala, milieu de non croyants qui dominent l'Europe. Sa philosophie concernant la foi juive commence à prendre corps. C'est à cette époque qu'il prend conscience de la distinction de fond entre les Juifs sous tutelle musulmane et ceux sous domination chrétienne en Europe. Cette différence est évoquée dans son livre Téroumat Ha-Rodèche édité en 1842. Il rédige également son oeuvre magistrale, la Haggada de Pessah, puis le livre Dérèkh Émouna, chemin de la foi qu'il joint à la Haggada de Pessah afin de le mettre à la portée du grand public. Il revient à Meknès en 1928 où il apprend la mort à Safed de ses deux oncles R' Yaâqov et R' Chélomo Tolédano, décès suivis par celui de son père, ce qui le marque profondément. Puis il adjoint également à son oeuvre les commentaires des Richonim portant sur la Haggada, (Rachi, Rachebam, R' Yom Tov Elchabili, R' Yéhouda Tolédano (Rabbi Hadoss). En 1834, il décide d'émigrer en Èrets Yisraèl avec sa femme et ses deux enfants, Raphaël et Eliézer. Il se rend d'abord à Tunis où il est reçu par le Rabbin de la ville, le grand rabbin vénéré, faiseur de miracles, R' Yéchoua Basis, qui lui trouve une famille d'accueil parmi les originaires de Gibraltar installés à Tunis. Ils lui donnent toute l'aide nécessaire ce qui lui permet de mettre au point ses manuscrits et ceux de son père. Après un séjour de trois ans, il quitte Tunis pour Livourne en Italie où il compte éditer la Haggada avec ses commentaires et ceux des Richonim. Il décide de laisser sa femme enceinte et ses deux fils chez deux membres de la famille, R' Abraham et R' Yona Tolédano qui habitent Sfax. Ils prennent donc le bateau, mais à cause des pluies et tempêtes, ils ne peuvent accoster. Ils descendent en laissant dans le bateau tous leurs effets, y compris les manuscrits de son père, voire même une partie de ses manuscrits, qui sont perdus lorsque le bateau sombre. Mais, par miracle, Rabbi Habib avait pris avec lui la Haggada avec tous ses commentaires et un certain nombre d'enseignements de son père et de ses oncles maternels. Son livre Téroumat Ha-Kodèche, qui traite des controverses avec les hérétiques qui se développent en Italie, est édité. Il fait éditer également un manuscrit de Rabbi Messod Zerbib, commentaire de la Tora intitulé Zérâ Èmet, qu'il enrichit par de précieuses remarques. Rav Zerbib était un grand érudit de Constantine. Cet ouvrage date de 1715 et Rabbi Habib le fait éditer à Livourne en 1851. Sa Haggada Pé-Yécharim voit enfin le jour, comportant le commentaire des trois Richonim ainsi que son commentaire Chemin de la foi, et deux poèmes, l'un sur les qualité de Mochè Rabbenou, et l'autre sur la sortie d'Égypte. Dans son commentaire, Chemin de la foi, il affronte l'athéisme du 19ème siècle pour prouver l'authenticité de la Tora.
1800/1865, le Shadal
Shmouel David Luzzato, Italie, commentateur de la Tora
1800/1874, le Minhat Hinoukh
R.Yossef Natanson, le Minhat Hinoukh commentaire du Sefer Hahinouhk sur les 613 mitsvots
1807/1856, R. Tsvi Hirsh Hayot
, commentaire sur le Talmud "Hagahot maharats Hayot"
1807/1880, R. Yaacov Abouhatsira
cabaliste, commentaire sur la Torah"Dorech Tov", grand-père de Baba Salé
1808/1888, R. Samson Raphael Hirsh
HIRSH, Chimchone Raphaël
rabbin de la communauté de Francfort, fondateur de la néo-orthodoxie, élève de célèbres talmudistes allemands, il est également diplômé de l'Université de Bonn. Il a mené le combat de l'orthodoxie moderne contre la réforme et l'assimilation. Nommé, en 1851, rabbin à Francfort-sur-le-Mein, il reconquiert au judaïsme orthodoxe une grande partie de la communauté juive de cette ville. Dans son oeuvre, écrite en allemand (Dix-neuf Lettres sur le Judaïsme, Horèv, traduction et commentaire de divers Livres de la Bible), tout en exaltant avec fougue les valeurs du judaïsme, il s'efforce d'expliquer les moindres particularités du texte sacré et de trouver un sens symbolique et une portée morale à chaque détail des rites. Il démontre que la Tora n'est jamais de son temps, mais qu'elle répond aux problèmes de tous les temps. Selon lui, rien n'empêche le Juif d'être un homme moderne et, en même temps, fidèlement attaché à l'enseignement hébraïque.
créateur du journal "Yechouroun", il crée l'union des juifs orthodoxes qui donna naissance à l'agoudat Israel
1808/1872, R. Chlomo Gantsfeld
auteur du "Kitsour ChoulhanAroukh" et "Kesset Hassofer" sur la Sofrout; le Hatam Sofer demanda que l'on ne donne le diplôme de sofer qu'après avoir étudié ce livre
1808/1880, R. Yaâqov Abouhatséra
Tafilalet (Maroc) 1808, Damanhour (Égypte) 1880
rabbin qabbaliste, célèbre à travers l'Afrique du Nord en raison de ses pouvoirs miraculeux. Il accueille pendant toute sa vie étudiants et malades qui profitent de sa science. Vers la fin de sa vie, il choisit de se rendre en Terre Sainte, mais la mort le surprend en Égypte. Sa tombe est devenue depuis un centre de pèlerinage. Il est l'auteur des ouvrages suivants : Dorèche Tov, , Le bon Prédicateur; Chaârè Aroukha, , Les Portes de la Guérison sur des leçons de morale; Pitouhè Hotam, , Gravures du Cachet sur la Tora; Yorou Michepatèkha lé-Yaâqov, , consultations juridiques; Bigdè ha-Sérade, , Les habits de cérémonie, sur la Haggada; Mahsof ha-Labane, , Mise au clair; Maâgalè Tsèdèq, , Sentiers de Justice; Guinezè ha-Mèlèkh, , Les trésors du Roi; Alèf Bina, , Apprendre la sagesse sur le Psaume 119; Yaghèl Yaâqov, , Yaâqov se réjouit, recueil de chants et cantiques; Chabbat Qodèche, , Samedi de Sainteté sur le Chabbat. Abouhatsèra, nom arabe signifiant le père de la natte ou l'homme à la natte.
1809/1879, le Malbim
Rav Méir Leibouch ? Le Malbim (7 mars 1809 [19 adar 5579] ? 18 septembre 1879 [1er tichri 5640])
Le Malbim, surnom formé par les initiales de Méir Leibouch ben Ye?hiel Mikhael, également appelé Weisser (« blanc », traduction approximative en allemand du mot malbim), est né à Volochisk, province de Volhynie (Ukraine). Son père, rav Ye?hiel Mikhael, était un éminent érudit en Tora et un membre respecté de sa communauté, et sa mère, Simtzia, était très attentive à l'éducation de son fils.
Le père de Méir Leibouch mourut alors que son fils n'était âgé que de six ans. Quelque temps après, sa mère se remaria avec rav Yehouda Leib, av beith din de Loztisk, en Pologne russe, et tsaddiq réputé.
Se rendant compte des vastes capacités de son beau-fils en Tora, rav Yehouda Leib lui consacra une grande partie de son temps. Puis, ses activités au beith din ne lui en laissant plus la possibilité, il chargea de son éducation un éminent savant, rav Moché ha-léwi Horowitz.
Rav Moché, qui considérait que l'écriture était d'une importance décisive pour progresser en Tora, encouragea le jeune homme, alors âgé de treize ans, à consigner par écrit ce qu'il apprenait, ainsi que ses propres ?hiddouchim. C'est ainsi que très tôt, le jeune Méir Leibouch écrivit également près de quatre-vingts poèmes.
A l'âge de quinze ans, il commença de rédiger Artsoth ha-?hayim, un commentaire du Choul?han ?aroukh, Ora?h ?hayim.
L'année suivante, il épousa une jeune fille de Lutzisk, mais son mariage fut un échec.
Sur quoi, il entreprit une série de voyages, qui lui permirent de rencontrer R.?Aqiva Eiger et le ?Hatham sofèr. Ceux-ci lui délivrèrent de précieuses haskamoth pour ses ouvrages.
Mais c'est au combat contre les réformateurs (maskilim) que le Malbim consacra, toute sa vie durant, l'essentiel de ses efforts.
Pendant tout le dix-neuvième siècle, le judaïsme européen a été traversé par de nouveaux courants. De nombreux Juifs ont cherché à introduire dans la pratique religieuse et dans la halakha des changements destinés essentiellement à mettre le judaïsme en harmonie avec les divers autres cultes qui l'environnaient. Dans cette Europe post-napoléonienne en pleine mutation, la bataille fit rage entre les tenants de cette nouvelle idéologie et ceux qui, restés fidèles à la Tora, tentaient de résister à cet acharnement réformateur. L'animosité entre ces courants était si virulente qu'on en vint, dans certains cas, jusqu'à en appeler de part et d'autre aux autorités constituées.
La première confrontation du Malbim avec les maskilim se produisit à Breslau (Allemagne), où il était venu pour assister le rav Chelomo Zalman Titkin, aux prises avec les réformateurs. Ceux-ci cherchaient pas tous les moyens, y compris en faisant intervenir le gouvernement, à le faire démettre de ses fonctions et à le faire remplacer par le principal artisan de la réforme du judaïsme en Allemagne, Abraham Geiger.
Celui-ci, né à Francfort en 1810, théologien et rabbin de Wiesbaden (1832-1838), fut nommé à Breslau en 1838. Sa nomination déclencha un conflit acharné entre les tenants du judaïsme orthodoxe et les réformateurs. Ceux-ci essayèrent de convaincre le gouvernement de reconnaître officiellement Abraham Geiger comme rabbin de Breslau, mais le roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse, eu égard aux mérites personnels de rav Titkin, le confirma dans ses fonctions, et même, plus tard, lui conféra le titre de Königlicher Landesrabbiner (« Rabbin royal régional »).
L'un des artisans de cette consécration de rav Titkin ne fut autre que le Malbim. Les dons oratoires qu'il déploya dans les synagogues de Breslau exercèrent une profonde influence sur la population juive de la ville et la convainquirent de rester fidèle à son chef spirituel.
C'est pendant son séjour à Breslau que le Malbim publia son ouvrage Artsoth ha-?hayim, et qu'il épousa la fille de rav Chelomo Lifschitz, rabbin de Varsovie et auteur renommé de ?Hemdath Chelomo.
Il exerça ensuite les fonctions de rabbin à Wreschen (Posnanie), où il passa sept ans, de 1838 à 1845. Puis il fut nommé à Kempen (Prusse), dont il fut le rav jusqu'en 1859. Son séjour dans cette ville lui valut le titre de Kempener, sous lequel il est parfois appelé.
C'est à Wreschen qu'il publia son deuxième ouvrage, Artsoth ha-chalom, qui contient neuf dissertations sur diverses parties de la Tora et des livres des prophètes. Ces dissertations s'efforcent essentiellement de démontrer en quoi les idéologies réformatrices sont vides et erronées, comparées à la vérité et à la lumière de la Tora.
Peu de temps après la publication de Artsoth ha-?hayim, alors qu'il se trouvait en vacances à Marienbad, le Malbim s'aperçut qu'il était suivi par un inconnu. Il craignit tout d'abord que celui-ci fût un agent des maskilim, qui cherchaient à le faire expulser d'Allemagne. Mais il s'avéra qu'il s'agissait d'un écrivain réputé.
Un matin, tandis que le Malbim se reposait dans sa chambre, l'homme frappa à sa porte et se présenta en pleurant : « J'ai lu et relu votre livre Artsoth ha-?hayim, et il a changé ma vie. Il m'a convaincu que j'avais entièrement tort de croire en la Réforme. Je suis d'autant plus consterné que j'avais écrit plusieurs livres pour défendre mes idées d'alors. Je vous supplie de me pardonner ! »
Par la suite, cet écrivain devint l'un des avocats les plus acharnés de la cause défendue par Artsoth ha-?hayim, et il s'en fit le propagateur, convaincant de leur erreur nombre de ses lecteurs qui s'étaient abandonnés aux idées réformatrices.
A Kempen également le Malbim eut à subir les attaques des maskilim qui cherchaient à le faire chasser du territoire allemand. Mais leurs efforts restèrent vains, les autorités étant sensibles aux mérites de ce maître éminent.
C'est à Kempen qu'il commença de rédiger son commentaire sur le Tanakh. Il s'agissait pour lui de combattre l'influence qu'exerçait le Biour de Moïse Mendelssohn. Celui-ci constituait, pour le monde de l'orthodoxie juive, une explication falsifiée de la Tora. Il acheva son commentaire sur Isaïe en 1848, et la totalité de son ouvrage en 1876.
Après avoir décliné l'offre de devenir rav à Satoraljaujhely (Hongrie), il accepta celle que lui avait faite la communauté de Bucarest (Roumanie), où il prit ses fonctions en 1859, à l'âge de cinquante ans.
Cette communauté était alors en pleine décadence, et elle était dirigée par des gens qui ne se pliaient plus à aucune norme religieuse. Rav Méir Leibouch s'attacha avec opiniâtreté à obturer ces brèches et à ramener à la Tora et à la crainte de Hachem la vie juive de la ville.
Ses adversaires cependant, loin de désarmer, ne cessèrent de lui rendre la vie impossible, et ils finirent par le faire chasser de Bucarest. Il est peu de rabbins, dans toute notre histoire, qui aient autant souffert d'attaques venues de membres de leur propre communauté.
L'un des combats que mena le Malbim à Bucarest porta sur le rétablissement du respect du Chabbath. De nombreux citoyens de la ville avaient commencé de le profaner. Craignant que d'autres suivissent leur exemple, il décida de prendre des mesures rigoureuses, et notamment la suivante :
A cette époque, tous les Juifs sans exception observaient la cacherouth. Le Malbim considéra qu'il n'avait d'autre possibilité que d'interdire aux cho?hatim (« sacrificateurs rituels ») de la ville de procurer de la viande à ceux qui violaient les règles du Chabbath, en espérant que cela les inciterait au changement.
Les consommateurs visés par cette mesure crièrent au scandale, mais cela ne leur servit à rien. Ils soudoyèrent alors l'un des cho?hatim. Apprenant cela, rav Méir Leibouch décida, avec le soutien de rav Eliézèr ha-léwi Horowitz, rav de Vienne et disciple du ?Hatham sofèr, de renvoyer le cho?het récalcitrant.
Le Malbim s'attacha également à faciliter l'observance du Chabbath par les habitants de Bucarest. Il déploya de vastes efforts pour établir un ?èrouv (« barrière symbolique permettant de porter le Chabbath à travers une ville ») et pour en obtenir la permission des autorités municipales.
Mais le ressentiment des Juifs réformés ne se calma pas. Dans leur haine de rav Méir Leibouch, ils persuadèrent les autorités roumaines qu'il était un agent allemand chargé de préparer un coup d'Etat contre le roi.
C'est ainsi que, la veille du Chabbath zakhor, le vendredi 18 mars 1864, la police fit irruption au domicile du rav et l'incarcéra. Apprenant son arrestation, l'Admor de Sadigura obtint de Sir Moses Montefiore qu'il intervînt auprès des autorités. Celui-ci, qui jouissait d'une grande influence auprès du gouvernement roumain, réussit à le faire libérer et à le faire réinstaller dans ses fonctions.
Les réformateurs ne désarmèrent pourtant pas, et ils parvinrent peu de temps après à obtenir son expulsion de Roumanie.
Après un crochet par Constantinople, où il s'efforça en vain d'obtenir le soutien du gouvernement turc, alors suzerain de la Roumanie, il se rendit à Paris, espérant y trouver celui d'Adolphe Crémieux et de l'Alliance Israélite Universelle. Il y résida pendant six mois et il y écrivit une série d'articles, publiés dans le journal HaLevanon, le premier journal ?hareidi de l'histoire, fondé à Jérusalem en 1863. Il y exprimait avec force son opposition aux réformateurs.
Puis il passa quelque temps à Francfort, où il seconda rav S. R. Hirsch dans ses efforts pour y créer une communauté de stricte observance.
A la mort de son beau-père, rav Yehouda Leib, en 1866, il retourna avec sa famille à Loztisk. Comme celui-ci lui avait laissé une certaine fortune et une belle maison, il put enfin réaliser son rêve de « résider dans les tentes de Hachem ».
C'est là qu'il acheva ses commentaires sur Josué, Ezéchiel, Jérémie, les Psaumes et Daniel. Puis il occupa successivement, peu de temps après, des fonctions rabbiniques à Kherson (Ukraine) et à Mohilev (Russie blanche), où il fut en butte aux vexations tant des assimilationnistes que des milieux hassidiques. Son dernier poste rabbinique fut, pendant environ quatre ans, celui de Koenigsberg (Prusse).
En route pour Kobrin (Russie blanche), où il venait d'être nommé, il tomba malade et mourut à Kiev (Ukraine).
De nombreux Grands de la Tora vinrent honorer sa mémoire, parmi lesquels rav Na?houm de Harodna, rav Avraham Ya?aqov de Sadigura, rav ?Hayim ha-léwi de Brisk, ainsi que le ?Hafets ?hayim.
Outre ses ouvrages déjà mentionnés (Artsoth ha-?hayim et Artsoth ha-chalom) et ses poèmes, le Malbim a rédigé un ouvrage halakhique sur le hètèr ?agounoth (« règles fixant les possibilités pour une femme de faire déclarer la mort de son mari »).
Il convient de citer également son commentaire du livre d'Esther (1845) et ses chirei ha-néfech (« Commentaires du Cantique des Cantiques », édités à Bucarest).
Mais l'essentiel de son ?uvre est constitué par ses commentaires sur le Tanakh, intitulés Ha-Tora we-ha-mitswa (ou plus communément : « le Malbim »), où il analyse de façon rigoureuse les vérités contenues dans le texte biblique.
Ces commentaires s'articulent autour de trois principes :
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I ? Chaque verset et chaque mot des prophètes véhiculent une idée sublime, et ils sont tous divrei Eloqim ?hayim (« paroles d'origine divine »).
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II ? Aucun verset, aucun mot, ni même aucune lettre des prophètes ne sont inutiles ou superflus. Tous ont été émis be-roua?h ha-qodech (« avec l'esprit saint »).
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III ? Les prophètes ne répètent jamais une idée ou une expression sans que cette répétition soit pleinement justifiée.
Ces trois principes sont les piliers de notre foi dans ce qu'ont écrit les prophètes.
Le Malbim explique clairement chaque verset en s'inspirant de ces principes et en s'attachant à prouver leur véracité, que certains de ses contemporains contestaient.
Son ouvrage, qui fournit à la fois des explications simples et des visions d'une grande profondeur, est devenu l'un de nos plus importants commentaires. Il intègre dans sa partie consacrée au Pentateuque et dans chacune de ses observations la Mekhilta, le Sifra et le Sifri, et il parvient à en éclairer les aspects les plus difficiles. Ce qu'il cherche essentiellement à démontrer, c'est que la Tora ché-be?al pé (« Tora orale ») forme une partie intégrante, et non un ajout postérieur, de la Tora ché-biketav (« Tora écrite »), et que chaque halakha se déduit des versets de la Tora.
Dans son introduction au livre de Wayiqra, le Malbim détermine six cent treize règles herméneutiques employées par la Tora et qui devraient permettre de reconstituer la Tora ché-be?al pé si, par malheur, elle était perdue. Cependant, beaucoup de ces règles ont été oubliées, comme celle sur la guezèra chawa (« raisonnement par analogie »), et il est devenu impossible de les reconstituer.
D'autres ont été conservées au fil des générations, comme la suivante (Règle N° 340) :
« Il existe une différence entre "parler ito" et "parler imo". "Parler ito" signifie que celui qui a commencé une conversation la poursuit (comme dans Berèchith 17, 3), tandis que "parler imo" (comme dans Berèchith 31, 24) veut dire que quelqu'un a commencé une conversation et qu'un autre l'a poursuivie et a pris l'initiative. »
1810/1883, Rav Israël ben Zeev Lipqine de Salenter
né en Lituanie en 1810, décédé à Königsberg en 1883 Le 25 Chévat
connu sous le nom de R' Yisraèl Salanter, personnalité hors du commun qui marqua profondément les dernières générations. Fondateur de l'école du Moussar, qui insiste sur l'importance de l'élévation spirituelle de l'homme par un constant et profond travail de réflexion morale sur soi. Refuse de devenir le rav de Brisk, pourtant l'une des communautés les plus importantes de Lituanie, mais dirige une yéchiva à Vilna où son influence était grande, puis à Kovno/Kaunas, et passe la fin de ses jours en Allemagne pour des raisons de santé. Il vit deux ans en France où il tente d'insuffler un regain de spiritualité aux Juifs de l'Est qui s'y sont installés. Son influence est décisive sur les yéchivot lituaniennes qu'il marque, malgré de vives oppositions au départ, d'une empreinte profonde, en particulier par l'introduction de l'étude du Moussar. N'a pas laissé d'ouvrages personnels, mais son disciple, R' Yitshaq Blazer, transmettra une partie de son message dans Or Yisraèl, père du mouvement préconisant l'approfondissement des livres de morale religieuse. Chef spirituel de la Yéchiva de Vilna, en Lituanie, puis de celle de Kovno, il enseigne la nécessité d'éliminer les défauts que l'homme découvre dans son caractère, et de viser à toujours s'améliorer. Son enseignement est contenu dans plusieurs recueils.
Son ouvrage le plus connu est Iguéréte hammoussar, la Lettre de la morale, qui reste une base classique de la formation des jeunes étudiants dans les yeshivotes.
1810/1860, R Abraham Ankawa
Né à Salé
fils de Mordekhaï, rabbin talmudiste et poète liturgique, fonde une école talmudique à Tlemcen pour restaurer la communauté de cette ville décimée par les persécutions. Il est nommé Grand Rabbin à Salé, Mascara Tunis et Livourne. Spécialiste dans les règles de chéhita (lois sur l'abattage rituel) il est l'auteur de Zékhor lé-Abraham, , Souviens-toi d'Abraham, sur les lois alimentaires; Zébahim Chélamim, , Offrandes de Paix, ouvrage à l'intention des chohatim; Kèrèm Hèmèr, , La vigne qui porte le vin, des consultations juridiques; Otsar ha-Hokhma, , Trésor de la sagesse; Hamar Hadat wé-Âttiq, , Vin nouveau et ancien; Âfra lé-Abraham, , Poussière d'Abraham; Millèl lé-Abraham, , Dires d'Abraham, homélies; Chibat Abraham, , Repos d'Abraham, sur le Talmud; Kol bo, , un rituel de prières pour l'année; Hèssèd lé-Abraham, , rituel de prières avec commentaires; Chaâr ha-Chamayim, , La porte des cieux, rites de prières avec dinim; Haggada Chèl Pèssah, , une Haggada avec traduction arabe. Anqawa, nom allégorique arabe : la pureté, la propreté, porté par une célèbre famille de Tolède dont les descendants se sont établis au Maroc, en Algérie et en Orient.
1813/1878, R. Yaâqov Leiner(d'Izbetsia)
né en 1814, décédé en 1878
fils de R' Mordekhaï Yossef d'Izbetsia, l'auteur du Mé Chiloah. R' Yaâqov, son fils, a également étudié auprès du R' de Kotsk. D'Izbetsia, où il dirige une partie des disciples de son père, il se rend à Radzin, où sa hassidouth se maintiendra sous ce nom-là jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Ouvrages : Bèt Yaâqov sur la Tora, paru après sa mort.
1813/1889, R. Abdallah Somekh
Né à Bagdad, en 1813, décédé à Bagdad en 1889
fils de Abraham (fils de Yossèf, fils de Yéhezkiel), Rabbi Abdallah (Ovadia) est issu de l'une des plus illustres lignées du Judaïsme irakien. Son ancêtre est le grand maître Rabbénou Nissim qui vécut il y a environ mille ans. Dès son plus jeune âge, Rabbi Abdallah s'adonne jour et nuit à l'étude de la Tora auprès de son maître spirituel, Rabbi Yaâqov ben Rabbi Yossèf Harofé, célèbre Dayane de Bagdad. Il épouse sa cousine Sérah (fille de son oncle Rabbi Yitshaq Yossèf Somekh), et s'associe avec un riche homme d'affaires de Bagdad, mais, constatant l'affaiblissement de l'étude de la Tora, malgré son jeune âge, il rassemble les plus éminents jeunes étudiants pour les former et les destiner à la direction spirituelle du Judaïsme irakien. En 1840, un richissime membre de la communauté, Rabbi Yéhezkhel ben Rabbi Réouven Menaché, fait construire un bâtiment qui porte le nom de Bèt ha-Midrache Abou-Ménaché et fournit aux élèves de cette institution un salaire mensuel pour les délivrer des contingences matérielles. Rabbi Abdallah y fait entrer les meilleurs élèves ayant terminé leurs études au Midrache Talmud Tora de la ville (qui était le Héder Koutav pour enfants de familles pauvres), et les élève au rang de maîtres décisionnaires sans qu'ils aient à se soucier de leur subsistance ni de celle de leur famille. Rabbi Abdallah consacre également une partie de ses moyens à pourvoir aux besoins matériels de ses élèves. En 1848 y oeuvrent soixante étudiants venus de toutes les villes d'Irak. Les Rabbanim les plus brillants comptent parmi ses élèves et sont appelés ensuite à rendre la justice dans les plus grands Batè Dinim du pays. Rabbi Abdallah prodigue inlassablement son enseignement durant de longues années et rétablit Bagdad comme métropole de la Tora. Lui-même refuse de remplir quelque fonction officielle et n'accepte jamais de rémunération, ce qui ne retranche rien à sa dimension et on le considère comme le dernier grand décisionnaire de son époque. De cette même bâtisse sortent les bergers spirituels des communautés d'Irak, de Perse, d'Inde et du Kurdistan, et d'autres régions d'Asie Mineure. Le nom de Rabbi Abdallah Somekh devient plus célèbre de jour en jour tant pour sa science que pour les miracles qu'on lui attribue. Tous les Rabbanim, les responsables communautaires et la masse toute entière se plient à ses décisions sans aucune remise en question, et même les Arabes le respectent. Les souverains et les dirigeants de nombreux pays témoignent leur respect envers cet homme qui impressionne ceux qui le voient. En 1883, Rabbi Abdallah rattache à chaque synagogue de Bagdad des spécialistes dans la vérification des Téfillines. Ceux qui n'ont pas les moyens de s'acheter une nouvelle paire de Téfillines, s'en voient remettre gratuitement, et ceci grâce à la générosité du notable Rav Eliahou Chalom Gabay, originaire de Bagdad, établi en Inde, qui consacre une immense somme d'argent à cette fin. À la fin de 1889, une épidémie de choléra en Irak frappe Rabbi Abdallah qui se trouve dans le village de Grahra, non loin de Bagdad. On le fait venir à Bagdad pour le soigner, mais le 18 Eloul 5649 (1889) son âme le quitte pour rejoindre le monde des Justes. Ses ouvrages sont : Zivhè Tsédeq comportant des décisions halakhiques sur la partie Yoréh Déah du Choul'hane Âroukh et plusieurs responsa; Ets Hassadé, commentaire sur le traité talmudique Beitsah; Hazon Lamoède sur la science du calendrier; Chéélot ou-Téchouvot comprenant des centaines de responsa; un commentaire sur la Haggada de Pessah (Kibbouts Hakhamim).
1815/1933, R. Chélomo Eliézer Alfandéri
né à Constantinople (Istambul) en 1815, décédé à Jérusalem en 1933
R' Chélomo Elézer rayonna sur quatre ou cinq générations et fut reconnu comme un exemple d'érudition et de sainteté par les sages les plus illustres d'Orient et d'Occident. Sa renommée franchit toutes les frontières du monde. Sa longévité exceptionnelle (il est décédé à l'âge de 118 ans) lui permet de connaître les plus grands maîtres en Halakha, et il est nommé à la tête de tous les Rabbanim de Constantinople et de Damas, puis devient le guide spirituel des Rabbins de Safed et de haute Galilée. Son père, R' Yaâqov Alfanderi était issu d'une lignée d'éminents Rabbanim qui, selon la tradition, serait descendue de Betsalèl ben Ouri, de la tribu de Juda. Son grand-père, R' Yaâqov, dont il porte le nom, était l'auteur du livre Moutzal Méesh. Le père de ce premier R' Yaâqov était connu sous le nom de son ouvrage halakhique Maguide Mi-Réchit, et il dirigea, il y a plus de trois cents ans, la grande Yéchiva de Constantinople. Le Sultan Abdul Hamid de Turquie, impressionné par sa personnalité, accorde à R' Chélomo Eliézer le titre de Hakham Bachi sur la ville de Damas, lui donnant ainsi la possibilité d'édicter des ordonnances et de prendre toutes mesures utiles à la vie communautaire. R' Chlomo Eliézer part pour la Terre Sainte à l'âge de 90 ans. Il est nommé Av Bèt Dine et Roche Rabbanim à Safed en 1909. Lorsqu'il s'établit à Jérusalem, le Saba Qaddicha, comme on l'appelle, a déjà plus de cent ans. Ses visiteurs s'émerveillent de son esprit toujours aussi extraordinairement vif, de la force de ses paroles fortes, et de l'acuité de sa vue (il ne porte pas de lunettes), de ses mains agiles qui courent sur le papier pour écrire une multitude de téchouvot. Le 22 Iyar, le grand Sage rend l'âme, et des milliers de personnes vinrent, le jour même, accompagner sa sainte dépouille jusqu'au Mont des Oliviers.
1816/1888, Rav Yéhouda Leb Eiger
Le Rav Yéhouda Leb Eiger (1816-1888) de Lublin. Il étudia auprès de R. Alter qui fonda la dynastie de Gour, en Pologne. Sa haute conduite morale lui valut le titre de Tsaddiq et l'estime même des opposants au courant 'hassidique. Sa concentration dans la prière était proverbiale et lui suscita des adversaires. Il écrivit Torat Emét sur les fêtes. Hiloula, le 22 Chévate (8 février).
1816/1896, R. Yitshaq Elhanane Spector
grand décisionnaire, son opinion est considérée comme particulièrement compétente par ses contemporains. Il est nommé rav de Kovno/ en 1864. Ses oeuvres : Beèr Yitshaq; Nahal Yitshaq.
1816/1909, R. Chmouel Salant
né à Bialystok en 1816, décédé à Jérusalem en 1909
R' Chmouèl étudie à la fameuse yéchiva de Wolozhin. Son oncle est le rav Zundel de Salant, l'un des principaux fondateurs de l'Ecole du Moussar. R' Chmouel monte en Érèts Yisraèl en 1840, devient le Grand rabbin de Jérusalem en 1871, jusqu'à la fin de ses jours. La ville, de 500 âmes à son arrivée, passe à 30,000 âmes. Il participe à la fondation de la grande yéchiva Êts Hayim, et de l'hôpital Bikour holim et encourage la création des quartiers de Mea Shearim et Knesset Israel.
1817/1893, le NATSIV, auteur de "Méchiv Davar" et "Emek Davar"
BERLINE, Naftali Tsévi Yéhouda, (Nétsiv) né à Mir en 1817, mort en 1893
dès ses jeunes années, il était connu comme un grand savant talmudiste. En 1831, il épousa la fille de R' Yitshaq de Wolozyn qui était à la tête de l'importante Yéchiva de la ville. Après le décès de son beau-père, il fut nommé directeur, à partir de 1859, de la Yéchiva de Wolozyn qui devint le centre des études talmudiques en Russie. Ses étudiants brillaient par leur profondeur d'esprit et le Netsiv entretenait des relations de parent à enfants avec eux. La Yéchiva alla jusqu'à compter plus de quatre cents étudiants. Il était en faveur d'une approche rationnelle des textes. En 1892, un décret gouvernemental ordonna la fermeture de la Yéchiva. Le Netsiv et sa famille furent exilés. Sa santé en fut si gravement atteinte qu'il ne put réaliser son désir de s'établir en Érets Yisraèl. Il mourut à Varsovie dix-huit mois environ après son départ de Wolozyn. Il avait pour fils R' Hayim Berlin et R' Méir Berlin. Son commentaire de la Tora, Ha-âmèq Davar, , Ha-âmèq Chéèla, , est conforme à ses tendances, ainsi que Rina Chel Tora, un commentaire du Chir Hachirim, et le recueil de ses responsa, Mèchiv Davar (2 volumes).
1817/1898, R.Mochè Yéhochouâ Yéhouda Leib Diskin
rav Posseq et chef spirituel du vieux Yichouv de Jérusalem. Né à Grodno, en Biélorussie, où il devint célèbre en tant qu'enfant prodige. A partir de 1844, il fut rav successivement à Lomza, Mézéritch, Kovno et Shklov, et, dès 1873, à Brest-Litovsk (Brisk), d'où son titre le rav de Brisk. Après un bref séjour en France, en 1877, il s'installa à Jérusalem où il remplit les fonctions de rav jusqu'à la fin de ses jours. Il est le fer de lance du militantisme orthodoxe, à la tête du combat contre l'assimilation en Érèts Yisraèl, et préconise une dissociation totale des religieux et des non religieux. Il fonde d'importantes institutions communautaires à Jérusalem, et notamment l'orphelinat qui porte encore son nom. Il dirige la yéchiva Ohel Mochè connue de nos jours sous le nom de Tif'erèt Yérouchalayim. Ses oeuvres comprennent des responsa et des commentaires sur la Genèse, l'Exode et la Haggada.
1820/1892, R. Yossef Dov Solovetchik
petit-fils de R' Hayim de Volozhyn, l'élève de prédilection du Gaone de Vilna. Après s'être distingué à la yéchiva de Volozhyn, il assume la charge de rabbin à Minsk, puis à Kovno, ensuite à Sloutsk, enfin à Brest-Litovsk/Brisk où lui succéde son fils, R' Hayim. Appelé en 5613/1853 à diriger la yéchiva de Volozhyn de concert avec le rav Naftali Tsevi Yéhouda Berlin, le Netsiv, il doit pourtant renoncer à cette fonction à la suite d'une controverse quant au mode d'étude talmudique. Il exerçe une influence considérable, tant par son enseignement que par ses oeuvres : responsa Bèt ha-lévi; commentaire Bèt Ha-lévi sur la Tora.
1823/1896, R.Raphaël Mochè Elbaz
né à Séfrou (Maroc) en 1823, mort en 1896
rabbin talmudiste, savant, poète, et chanteur de Séfrou . Il est l'auteur de Halakha le-Moché (La loi de Moïse), des consultations juridiques; Tsione Ba-Michepat (Sion en justice); Zibhe Tsédeq (Sacrifices de justice), sur les règles de l'abattage des bêtes; Chéqel ha-Qodèche (Sicle saint); Béèr Chévaâ, sur les sept sciences; Poter Mayim; Pérachat ha-Kessef (Chapitre d'argent), un ouvrage de morale et de proverbes; Holat Ahabah (Mal d'amour); Arbâ Chomérim (Les quatre gardiens), un ouvrage de jurisprudence; Séfère Kéritout (Le livre des divorces; Kissé ha-Mélakhim (Le Trône des Rois), histoire; Chir Hadache (Chanson nouvelle), des chants liturgiques; Atert Paz (La couronne d'or pur); Eden Mi-Qedem (Le jardin d'avant l'origine); Ha zerha-mishkan (Le parvis du Temple); Turbez hé-Hazer (La cour du parvis).
1824/1892, R.Ziessel Simha Ziv
né à Kelm en 1824, décédé en 1892
grand talmudiste, il est l'un des piliers de l'école du moussar; à force d'avoir travaillé sa personnalité, jamais il ne perdait son calme. Excellent pédagogue, il lance le Talmud Tora de Kelm, qui sera l'un des bastions de l'étude du moussar. Suite à des démêlés avec les autorités, R' Simha Ziessel change son nom de famille de Braude en Ziv, et transfère le Talmud Tora à Groubin où cette institution devient l'une des plus célèbres de Russie. R' Simha Ziessel aura une influence prépondérante sur l'ensemble des cadres des Yéchivoth de son temps. En 1886, sa maladie ne lui permettant plus de diriger sa Yéchiva, il la ferme. Il est décédé quelques années plus tard.
1823/1900, R. Tsadok Hakohen de Lublin
Né à Kreisbourg en 1823, décédé en 1900
L'un des grands auteurs hassidiques orienté vers la philosophie, a écrit d'innombrables ouvrages : Tsidqat ha Tsadiq, Peri Tsadiq, Ressissé laïla, etc...
1825/1894, le Belzer
Le 23 Chévate est la Hiloula du Rabbi Yehoshua de Belz ou Belzer, en Galicie (1825-1894), fils du fondateur de la dynastie des 'hassidim de Belz, Rabbi Chalom Roqéa'h (1779-1855), qui descend du célèbre auteur d'études sur la prière, le Roqéa'h d'Amsterdam.
Ce courant a mise en valeur l'importance de l'étude talmudique dans le 'hassidisme et garde une force considérable dans le milieu orthodoxe.
Devant l'expansion de la haskala, Rabbi Yehoshua créa une forte résistance psychologique à ce courant.
Les autres grands opposants au courant de la haskala au 19e siècle furent les 'hassidim des dynasties de Vichnitz (Rabbi Ména'hem Mendel, 1768-1825), de Sanz (Rabbi 'Hayim Halverstam, 1793-1876) et de Gour (Rabbi Yits'haq Méïr Alter, 1799-1866).
1829/1900, R. Baroukh Halevi Epstein
a écrit Tora Temima, Tora intègre, ouvrage très répandu qui a su gagner la faveur du public. Publié en 5662, 1902 et maintes fois réédité depuis, il comprend le texte de la Tora et le commentaire de Rachi et Aroukh Hachoulhane qui donne le détail de toutes les règles du Choulhane Aroukh avec leurs sources dans le Talmud. De plus, à chaque verset de la Tora utilisé dans les textes talmudiques, correspond en bas de page la citation in extensa de ce texte, rehaussée de notes explicatives et érudites de l'auteur.
1830/1908, R.Yehiel Mikhael Epstein,auteur du "Aroukh Hachoulhan"
R.Yehiel Mikael Epstein de Novardok, auteur du "Aroukh Hachoulhan", et du "Aroukh Hachoulhan héatid"
1832/1909, le Ben Ich Haï
HAIM, Yossèf, Né à Bagdad, Syrie, en 1834, décédé à Kéfir en 1909
Également connu sous le nom de Ben Ich Haï (titre de l'un de ses ouvrages), fils de Eliahou, petit-fils de Mochè, il devient le guide spirituel de toutes les communautés orientales, de l'Irak jusqu'en Afrique du Nord. Il n'exerce aucune fonction officielle, car il est avant tout un orateur célèbre. C'est grâce à ses nombreux écrits, une soixantaine de livres, qu'il nous est donné de connaître ce grand maître en juridiction, en Moussar et en Qabbale. Ses décisions halakhiques parviennent en Europe de l'Est, jusqu'aux rabbins de Lituanie et de Pologne. Son ouvrage Ben Ich Haï occupe, chez les Séfarades, une place aussi importante que le Kitsour Choul'hane Âroukh, le Hayel Adam, ou le Michena Béroura chez les Achkénazes. L'oraison funèbre qu'il prononce à Bagdad, à l'âge de vingt cinq ans, au cours des obsèques de son père Rabbi Eliahou, impressionne les responsables de la communauté qui le nomment à leur tête. Cette oraison devient l'introduction de tous les discours qu'il prononce ultérieurement durant cinquante années consécutives dans cette ville. Il reçoit la formation du Kotaèv (Heder) et bénéficie de l'enseignement de son oncle (frère de sa mère), Rabbi David ben Méir qui, à la fin de ses jours, fonde la Yéchiva Chochanim Lé-David à Jérusalem. Par la suite, il étudie au Midrache Bèt Zalka parmi les plus éminents Rabbanim de Bagdad, et a pour maître Rabbi Abdallah Somekh. Il épouse à 18 ans la fille de Rabbi Yéhouda Somekh. Les Juifs de Bagdad se conforment à son enseignement et le considèrent comme leur modèle de foi et de piété. Ils l'appellent simplement le Hakham. Rabbi Yossèf enseigne de nombreuses traditions et fait prévaloir de nouvelles règles dans la communauté. De plus, ses chants, ses Piyoutim, et les prières spéciales qu'il compose tout au long de sa vie, se répandent dans toutes les communautés orientales. Il apporte de nombreuses modifications au recueil de prières traditionnelles qui, depuis, sont insérées dans tous les Siddourim séfarades. Sa science est pour tous une source d'émerveillement et de stupéfaction. Rabbi Yossèf se rend, en 1869, en Israël où il se recueille sur la tombe de tous les grands maîtres enterrés en Terre Sainte, puis il rentre à Bagdad. En 1909, il se rend à Kéfir, sur le tombeau du prophète Ezéchiel. Il séjourne quelques semaines dans ce village pour y écrire son livre Maâlote Yehézkel. Un peu après il décède et son corps, escorté par des patrouilles de l'armée, est transporté jusqu'à sa ville. On lui fait un enterrement grandiose auquel assistent également un grand nombre de non Juifs. Toute la communauté observe les sept jours de deuil. Il n'a pour descendance qu'un fils et une fille. Son fils, Rabbi Yaâqov devient le chef religieux de la communauté de Bagdad.
1832/1897, R. Simha ha-Lewi Bamberger
fils de R' Seligman Baer (Yitshaq Dov ha-Lewi) Bamberger, rav en Allemagne, né en 5567, 1807 en Bavière, décédé en 5638, 1878. Fut rav à Würzburg. Grand opposant au mouvement de la Réforme, une controverse l'oppose cependant au rav Hirsch quant à la politique à suivre dans cette lutte, ce dernier prônant une politique séparationniste. Son fils, le rav Simha, fut rav à Fisch et Aschaffenbourg. Ouvrages : Hanoukh line harim, Péqoudat ha-Léwiim.
1833-1905 le Sdé Héméd
MEDINI, Hayim Hizkyaou , Né à Jérusalem en 1832, décédé à Hébron en 1905
le prénom Hayim lui fut ajouté en 1878, au cours d'une grave maladie; un des grands maîtres du judaïsme oriental, son oeuvre gigantesque, le Sédè Hémèd, véritable encyclopédie de la Halakha, étonnera toujours ceux qui la consultent. Son père, Rabbin Raphaël, éminent rabbin de la vile, lui enseigne la Tora dès que celui-ci commence à apprendre à parler. Il révèle très tôt des capacités inhabituelles. Parmi ses maîtres, nous pouvons citer : Rabbi Yitshaq Kubu (Richone Létsione), Rabbi Yossef Nissim Bourlah (Av Bèt Dine à Jérusalem), et son père auquel il fut toujours le plus attaché. Il se marie très jeune, mais, suite au décès prématuré de son père en 1853, il doit alors assurer la subsistance de sa mère et de ses deux jeunes soeurs dont il s'occupe jusqu'à leur mariage. Constatant son extrême pauvreté, les rabbanim de Jérusalem lui conseillent de se rendre à Istanbul, chez ses proches parents. Il suit donc leur conseil et se rend avec tous les siens en Turquie où, chaleureusement accueilli par sa famille, il peut poursuivre ses études pendant 14 ans, et fréquente la yéchiva de Rabbi Chélomo Elfandri, le Sage de la ville, dont il est l'élève le plus aimé. En 1865, il fait paraître son livre Mihtav Hizkyaou dont l'étendue des connaissances impressionne tous les rabbanim de Turquie qui lui proposent de devenir dayane d'Istanbul, poste qu'il refuse pour ne pas s'écarter de l'étude. En 1866, à l'âge de 33 ans, il prend la direction spirituelle de la communauté de Krazovar (Crimée), au bord de la Mer Noire, dont le judaïsme est en péril, et qu'il dirige pendant 33 ans jusqu'à son retour en Terre Sainte. Il transforme, en douceur et avec une profonde humanité, cette communauté dont le Judaïsme n'était plus qu'une série de vieux souvenirs et de coutumes erronées, et qui démontrait un manque total de connaissances. Rabbi Hizkyaou réfute l'opinion d'un historien caraïte selon laquelle les Juifs criméens seraient des caraïtes. Il prouve l'appartenance indiscutable de ces Juifs au peuple d'Israël, démonstration d'une importance primordiale. Peu après son arrivée à Krazovzar, Rabbi Hizkyaou y érige une yéchiva afin de réorienter la nouvelle génération vers la Tora. Il y enseigne jusqu'à ce que ses élèves connaissent chaque détail de la juridiction juive. En 1870, il se rend en Terre Sainte pour se recueillir sur la tombe des Justes. En 1878, atteint d'une très grave maladie des yeux, il ne recouvre jamais entièrement la vue. En 1879, il fait éditer son ouvrage Baqachote composé de chants et de prières que certaines communautés séfarades ont pris pour coutume de réciter durant le Chabbat et les fêtes (cet ouvrage est réédité en 1886 à Varsovie sous l'appellation Naïm Zémirot). Pendant son séjour à Krazovar, Rabbi Hizkyaou rédige peu à peu son Sédè Hémèd dont la plupart des volumes sont imprimés de son vivant et le rendent célèbre dans le monde entier. Il y présente les sources et l'argumentation de toutes les lois du Talmud jusqu'au dernier décisionnaire de son époque. On lui demande son opinion sur les nombreux débats qui opposent les rabbanim de Russie, de Pologne, de Lituanie, de Hongrie, d'Afrique du Nord et des pays d'Asie, et ses réponses sont citées dans de nombreux ouvrages de ses contemporains. Non seulement les Juifs le vénèrent, mais également les chrétiens et les musulmans qui voient en lui un saint et un faiseur de miracles dont l'allure patriarcale inspire la déférence à tous, même aux souverains et aux autorités officielles. Malgré les supplications des Juifs criméens, il retourne définitivement en Terre Sainte en 1899, et débarque à Jaffa qui lui réserve un accueil très chaleureux. Après deux semaines, il se rend à Jérusalem, sa ville natale, afin d'y poursuivre la rédaction de son Sédè Hémèd. Lorsqu'on lui offre le poste de Richone Letsione, il se rend à Hébron afin d'y travailler et étudier calmement. Mais lorsque l'autorité de la ville, Rav Rahamim Yossèf Franco, décède, Rabbi Hizkyaou est nommé Hakham Bachi et Av Bèt Dine de Hébron. Il accepte cette fonction mais se charge essentiellement de la responsabilité de l'éducation religieuse. Il érige aussi un Kolel où il enseigne tous les jours, et une yéchiva. La caisse de prêts Hène Wa-Hessed qu'il fonde, permet aux nécessiteux d'emprunter de l'argent sans intérêts. Une bonté extraordinaire imprègne chacun de ses gestes, chacune de ses paroles, et lui qui fuit tous les honneurs, témoigne toujours un respect sans limite à chacun, fût-ce le plus humble des hommes. Atteint d'une maladie incurable, il décède à l'âge de 72 ans, la veille de Hanoukka, le 24 Kislev 5665 (1905), au grand désespoir de tout notre peuple. Dans son testament très particulier, il explique en détails la manière dont doivent être effectués sa toilette mortuaire, son linceul, ainsi que son enterrement et les études organisées pour son salut (il précise que, sur l'épitaphe de sa pierre tombale, doit apparaître cette phrase : Le Ciel accordera une double récompense à celui qui étudiera un chapitre ou un cantique pour son salut).
1834/1882(Habad 4), Rabbi Chmouel Schneerson (le Rabbi Maharach)
Rabbi Chmouel, le Rabbi Maharach 2 iyar 1834 (5594) 13 tichri 1882 (5643)
Rabbi Chmouel Scheersohn naquit à Loubavitch, le 2 Iyar 5594 (1834), alors que son père était déjà d'un âge avancé. Le Tséma'h Tsédek lui donna le nom d'un Tsadik caché, qui était porteur d'eau dans la ville de Polotsk.
Dans son jeune âge, il se dinstingua par sa mémoire et son intelligence prodigieuses. Ses études furent particulièrement fructueuses. Dès 5601 (1841), il commença à commenter publiquement la 'Hassidout.
En 5608 (1848), il épousa, en première noce, la Rabbanit Sternah, fille de son frère, Rabbi 'Haïm Chnéor Zalman, le Rabbi de Lyadi. Le mariage célébré en présence de milliers de 'Hassidim, fut particulièrement fastueux. Mais la Rabbanit tomba malade quelques jours après la cérémonie. Elle souffrit pendant trois mois , puis quitta ce monde. Pour consoler le Rabbi Maharach, le Tséma'h Tsédek lui permit de rentrer à tout moment dans son bureau et de consulter tous ses manuscrits, y compris ceux que ses frères ne pouvaient voir.
En 5609 (1849), il épousa, en seconde noce, la Rabbanit Rivka, fille de la Rabbanit 'Haya Sarah et du 'Hassid, Rabbi Aharon Alexandrov de Chkol. La Rabbanit Rivka naquit en 5593 (1833) et quitta ce monde le 10 Chevat 5674 (1914). Elle perdit ses parents étant encore enfant et fut élevée par sa grand-mère, la Rabbanit Cheïna, épouse de l'Admour Haémtsahi.
A l'âge de dix sept ans, le Rabbi Maharach, sur l'ordre de son père, reçut l'ordination rabbinique auprès de plusieurs Rabbanim. Par la suite, il étudia avec son père la Kabbala, la 'Hassidout et l'Ethique.
C'est en 5615 (1855) qu'il se consacra, sur l'ordre de son père, aux besoins de la communauté. Le Rabbi Maharach entreprit, à l'intérieur de la Russie, de nombreux voyages pour défendre les intérêts du peuple juif. C'est ainsi qu'il se rendit à Pétersbourg en 5609 (1849). Là, il intercéda auprès du Général-Gouverneur, en faveur de centaines de familles juives explusées de Wholinie. Celui-ci lui accorda son estime et son intervention fut couronnée de succès. En 5625 (1865), il dut partir pour Pétersbourg et agir pour faire annuler une décision du Sénat, qui imposait des restrictions aux Juifs de Lithuanie et de Zamout. Enfin, il établit un comité permanent à Pétersbourg, afin de prendre en charge les problèmes de la communauté juive.
Son activité le conduisit également à rencontrer les responsables communautaires d'autres pays. C'est pour cela qu'il se rendit en italie, en 5618 (1858), en Allemagne, en 5619 (1859) et en France, en 5628 (1868).
C'est en Nissan 5626 (1866) qu'il prit la tête des 'Hassidim 'Habad. Dès le début de l'année, son père l'avait chargé de commenter publiquement la 'Hassidout et avait dit aux 'Hassidim : "Vous l'écouterez comme vous m'avez écouté".
Son oeuvre permit de développer les commentaires de la 'Hassidout. Son enseignement est consigné dans de nombreux livres. Par ailleurs, il savait lire les notes de musique et composait lui-même. Il parlait couramment le russe, le français et le latin. Il connaisait la médecine. Il avait des talents de créateur et forgea une Menora, ayant hauteur d'homme, à douze ou treize branches. Il construisit des tables en mosaïque, avec de tous petits morceaux de bois. Il était sofer et écrivit une Meguilla pour chacun de ses fils. De même, il écrivit de nombreuses Mézouzot.
A l'époque, les Pogroms se succédaient en Russie, à une allure dramatique. Là encore, l'action du Rabbi Maharach fut déterminante et, en 5640 (1880), il parvint, jusqu'à un certain point, à calmer la situation.
A la fin de l'année 5642 (1882), il tomba malade et quitta ce monde dans la nuit du mardi 13 Tichri 5643 (1882). Il fut enterré à Loubavitch, près de son père.
On sait, somme toute, peu de choses de la vie du Rabbi Maharach, qui ne dura que quarante huit ans et demi. Même ses interventions communautaires restèrent secrètes et, pour la plupart, ne furent pas révélées. Par ailleurs, il fut malade et faible tout au long de sa vie et ses multiples activités l'empêchèrent de recouvrer pleinement la santé.
Il eut quatre fils et deux filles. Son premier fils fut Rabbi Chnéor Zalman Aharon, qui naquit en 5619 (1859) et quitta ce monde en 5669 (1908). Il portait le nom de l'Admour Hazaken et celui du père de sa mère. Le second fut Rabbi Chalom Dov Ber, le Rabbi Rachab, qui fut son successeur. Le troisième fut Rabbi Avraham Sender, qui décéda à l'âge de huit ans. Il fut un enfant doué de capacité hors du commun. Il avait l'âme de l'Admour Hazaken. Le jour de son décés, il demanda qu'on lui apporte ses vêtements de Shabbat, s'en revêtit, pria Min'ha avec une profonde concentration et une grande joie, puis, i