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Le XIX ème siècle

?/1868 R.Palachi

Le 17 Chévate 1868, Hiloula du Rav ‘Hayim ben Yaâqov Palachi, Grand Rabbin d’Izmir (Smyrne) en Turquie; auteur de Mouâd lékhol ‘Haï et de 72 autres livres.

?/1894, R.Israel Yaacov Leifer de Houst

Le 9 Adar 1929, ce fut la hiloula de Rabbi Yisraël Yaâqov Leifér, de ‘Houst, en Tchécoslovaquie. Il est la 6e génération depuis Rabbi Méïr de Prymichlane, élève du Baâl Chém Tov, après Rabbi Aharone Léb, Rabbi Yits’haq de Kaliche, Rabbi Méïr de Prymichlane, Rabbi Issakhar Ber (dit Reb Bertche), et son père Rabbi Mordékhaï de Nadverna en Hongrie (décédé en 1894 et dit Reb Mord’hélé) qui écrivit Maamar Mordékhaï sur la Torah et fut considéré comme un faiseur de miracles.

?/1900, R.Klonimos KalmanHa-Léwi Epstein, (Maor Wa-Chèmèche)

R’ Klonimos Kalman de Cracovie est connu pour sa sainteté et sa grande crainte de D’ieu, il fait appel dans ses commentaires au Zohar et à la science qabbalistique; il est l’auteur du commentaire de la Tora Maor Wa-Chémèche;

1800/1891, R.Yaâqov Roqah

Né à Tripoli (Lybie) en 1800, décédé à Tripoli en 1891

descendant d’une ligne de Rabbins, il est descendant (5ème génération) du réputé Grand Rabbin Massoûd Hai Roqah. Il forme de nombreux talmidim dans sa ville natale, et enseigne la Tora dans la pauvreté en allant jusqu’à refuser un poste de Grand Rabbin proposé par la Communauté de Tripoli. D’après le grand voyageur, Benyamin II, dans son livre les Tribulations d’Israël, le rav Yaâqov subvient aux besoins des pauvres de sa ville. Son oeuvre, des dizaines de livres de Halakha et Haggada; auteur d’un commentaire sur le livre des Téhilim, Maâte Téhila.

1800/?, R.Habib Toledano

né à Meknès en 1800,

fils de R’ Eliézer, à la suite d’une période tragique : famines, épidémies et même un tremblement de terre qui détruit la presque totalité du Mellah de Meknès, il se rend à Gibraltar à l’âge de 25 ans en compagnie de ses frères. Plus de 3,500 Juifs, dans la seule ville de Meknès, sont morts des suites de la grande famine. Un lien solide s’établit entre R’ Habib et la communauté juive de Gibraltar. Il arrive à se faire connaître par les milieux de la Hascala, milieu de non croyants qui dominent l’Europe. Sa philosophie concernant la foi juive commence à prendre corps. C’est à cette époque qu’il prend conscience de la distinction de fond entre les Juifs sous tutelle musulmane et ceux sous domination chrétienne en Europe. Cette différence est évoquée dans son livre Téroumat Ha-Rodèche édité en 1842. Il rédige également son oeuvre magistrale, la Haggada de Pessah, puis le livre Dérèkh Émouna, chemin de la foi qu’il joint à la Haggada de Pessah afin de le mettre à la portée du grand public. Il revient à Meknès en 1928 où il apprend la mort à Safed de ses deux oncles R’ Yaâqov et R’ Chélomo Tolédano, décès suivis par celui de son père, ce qui le marque profondément. Puis il adjoint également à son oeuvre les commentaires des Richonim portant sur la Haggada, (Rachi, Rachebam, R’ Yom Tov Elchabili, R’ Yéhouda Tolédano (Rabbi Hadoss). En 1834, il décide d’émigrer en Èrets Yisraèl avec sa femme et ses deux enfants, Raphaël et Eliézer. Il se rend d’abord à Tunis où il est reçu par le Rabbin de la ville, le grand rabbin vénéré, faiseur de miracles, R’ Yéchoua Basis, qui lui trouve une famille d’accueil parmi les originaires de Gibraltar installés à Tunis. Ils lui donnent toute l’aide nécessaire ce qui lui permet de mettre au point ses manuscrits et ceux de son père. Après un séjour de trois ans, il quitte Tunis pour Livourne en Italie où il compte éditer la Haggada avec ses commentaires et ceux des Richonim. Il décide de laisser sa femme enceinte et ses deux fils chez deux membres de la famille, R’ Abraham et R’ Yona Tolédano qui habitent Sfax. Ils prennent donc le bateau, mais à cause des pluies et tempêtes, ils ne peuvent accoster. Ils descendent en laissant dans le bateau tous leurs effets, y compris les manuscrits de son père, voire même une partie de ses manuscrits, qui sont perdus lorsque le bateau sombre. Mais, par miracle, Rabbi Habib avait pris avec lui la Haggada avec tous ses commentaires et un certain nombre d’enseignements de son père et de ses oncles maternels. Son livre Téroumat Ha-Kodèche, qui traite des controverses avec les hérétiques qui se développent en Italie, est édité. Il fait éditer également un manuscrit de Rabbi Messod Zerbib, commentaire de la Tora intitulé Zérâ Èmet, qu’il enrichit par de précieuses remarques. Rav Zerbib était un grand érudit de Constantine. Cet ouvrage date de 1715 et Rabbi Habib le fait éditer à Livourne en 1851. Sa Haggada Pé-Yécharim voit enfin le jour, comportant le commentaire des trois Richonim ainsi que son commentaire Chemin de la foi, et deux poèmes, l’un sur les qualité de Mochè Rabbenou, et l’autre sur la sortie d’Égypte. Dans son commentaire, Chemin de la foi, il affronte l’athéisme du 19ème siècle pour prouver l’authenticité de la Tora.

1800/1865, le Shadal

Shmouel David Luzzato, Italie, commentateur de la Tora

1800/1874, le Minhat Hinoukh

R.Yossef Natanson, le Minhat Hinoukh commentaire du Sefer Hahinouhk sur les 613 mitsvots

1807/1856, R. Tsvi Hirsh Hayot

, commentaire sur le Talmud « Hagahot maharats Hayot »

1807/1880, R. Yaacov Abouhatsira

cabaliste, commentaire sur la Torah »Dorech Tov », grand-père de Baba Salé

1808/1888, R. Samson Raphael Hirsh

HIRSH, Chimchone Raphaël

rabbin de la communauté de Francfort, fondateur de la néo-orthodoxie, élève de célèbres talmudistes allemands, il est également diplômé de l’Université de Bonn. Il a mené le combat de l’orthodoxie moderne contre la réforme et l’assimilation. Nommé, en 1851, rabbin à Francfort-sur-le-Mein, il reconquiert au judaïsme orthodoxe une grande partie de la communauté juive de cette ville. Dans son oeuvre, écrite en allemand (Dix-neuf Lettres sur le Judaïsme, Horèv, traduction et commentaire de divers Livres de la Bible), tout en exaltant avec fougue les valeurs du judaïsme, il s’efforce d’expliquer les moindres particularités du texte sacré et de trouver un sens symbolique et une portée morale à chaque détail des rites. Il démontre que la Tora n’est jamais de son temps, mais qu’elle répond aux problèmes de tous les temps. Selon lui, rien n’empêche le Juif d’être un homme moderne et, en même temps, fidèlement attaché à l’enseignement hébraïque.

créateur du journal « Yechouroun », il crée l’union des juifs orthodoxes qui donna naissance à l’agoudat Israel

1808/1872, R. Chlomo Gantsfeld

auteur du « Kitsour ChoulhanAroukh » et « Kesset Hassofer » sur la Sofrout; le Hatam Sofer demanda que l’on ne donne le diplôme de sofer qu’après avoir étudié ce livre

1808/1880, R. Yaâqov Abouhatséra

Tafilalet (Maroc) 1808, Damanhour (Égypte) 1880

rabbin qabbaliste, célèbre à travers l’Afrique du Nord en raison de ses pouvoirs miraculeux. Il accueille pendant toute sa vie étudiants et malades qui profitent de sa science. Vers la fin de sa vie, il choisit de se rendre en Terre Sainte, mais la mort le surprend en Égypte. Sa tombe est devenue depuis un centre de pèlerinage. Il est l’auteur des ouvrages suivants : Dorèche Tov, , Le bon Prédicateur; Chaârè Aroukha, , Les Portes de la Guérison sur des leçons de morale; Pitouhè Hotam, , Gravures du Cachet sur la Tora; Yorou Michepatèkha lé-Yaâqov, , consultations juridiques; Bigdè ha-Sérade, , Les habits de cérémonie, sur la Haggada; Mahsof ha-Labane, , Mise au clair; Maâgalè Tsèdèq, , Sentiers de Justice; Guinezè ha-Mèlèkh, , Les trésors du Roi; Alèf Bina, , Apprendre la sagesse sur le Psaume 119; Yaghèl Yaâqov, , Yaâqov se réjouit, recueil de chants et cantiques; Chabbat Qodèche, , Samedi de Sainteté sur le Chabbat. Abouhatsèra, nom arabe signifiant le père de la natte ou l’homme à la natte.

1809/1879, le Malbim

Rav Méir Leibouch ? Le Malbim (7 mars 1809 [19 adar 5579] ? 18 septembre 1879 [1er tichri 5640])

Le Malbim, surnom formé par les initiales de Méir Leibouch ben Ye?hiel Mikhael, également appelé Weisser (« blanc », traduction approximative en allemand du mot malbim), est né à Volochisk, province de Volhynie (Ukraine). Son père, rav Ye?hiel Mikhael, était un éminent érudit en Tora et un membre respecté de sa communauté, et sa mère, Simtzia, était très attentive à l’éducation de son fils.

Le père de Méir Leibouch mourut alors que son fils n’était âgé que de six ans. Quelque temps après, sa mère se remaria avec rav Yehouda Leib, av beith din de Loztisk, en Pologne russe, et tsaddiq réputé.

Se rendant compte des vastes capacités de son beau-fils en Tora, rav Yehouda Leib lui consacra une grande partie de son temps. Puis, ses activités au beith din ne lui en laissant plus la possibilité, il chargea de son éducation un éminent savant, rav Moché ha-léwi Horowitz.

Rav Moché, qui considérait que l’écriture était d’une importance décisive pour progresser en Tora, encouragea le jeune homme, alors âgé de treize ans, à consigner par écrit ce qu’il apprenait, ainsi que ses propres ?hiddouchim. C’est ainsi que très tôt, le jeune Méir Leibouch écrivit également près de quatre-vingts poèmes.

A l’âge de quinze ans, il commença de rédiger Artsoth ha-?hayim, un commentaire du Choul?han ?aroukh, Ora?h ?hayim.

L’année suivante, il épousa une jeune fille de Lutzisk, mais son mariage fut un échec.

Sur quoi, il entreprit une série de voyages, qui lui permirent de rencontrer R.?Aqiva Eiger et le ?Hatham sofèr. Ceux-ci lui délivrèrent de précieuses haskamoth pour ses ouvrages.

Mais c’est au combat contre les réformateurs (maskilim) que le Malbim consacra, toute sa vie durant, l’essentiel de ses efforts.

Pendant tout le dix-neuvième siècle, le judaïsme européen a été traversé par de nouveaux courants. De nombreux Juifs ont cherché à introduire dans la pratique religieuse et dans la halakha des changements destinés essentiellement à mettre le judaïsme en harmonie avec les divers autres cultes qui l’environnaient. Dans cette Europe post-napoléonienne en pleine mutation, la bataille fit rage entre les tenants de cette nouvelle idéologie et ceux qui, restés fidèles à la Tora, tentaient de résister à cet acharnement réformateur. L’animosité entre ces courants était si virulente qu’on en vint, dans certains cas, jusqu’à en appeler de part et d’autre aux autorités constituées.

La première confrontation du Malbim avec les maskilim se produisit à Breslau (Allemagne), où il était venu pour assister le rav Chelomo Zalman Titkin, aux prises avec les réformateurs. Ceux-ci cherchaient pas tous les moyens, y compris en faisant intervenir le gouvernement, à le faire démettre de ses fonctions et à le faire remplacer par le principal artisan de la réforme du judaïsme en Allemagne, Abraham Geiger.

Celui-ci, né à Francfort en 1810, théologien et rabbin de Wiesbaden (1832-1838), fut nommé à Breslau en 1838. Sa nomination déclencha un conflit acharné entre les tenants du judaïsme orthodoxe et les réformateurs. Ceux-ci essayèrent de convaincre le gouvernement de reconnaître officiellement Abraham Geiger comme rabbin de Breslau, mais le roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse, eu égard aux mérites personnels de rav Titkin, le confirma dans ses fonctions, et même, plus tard, lui conféra le titre de Königlicher Landesrabbiner (« Rabbin royal régional »).

L’un des artisans de cette consécration de rav Titkin ne fut autre que le Malbim. Les dons oratoires qu’il déploya dans les synagogues de Breslau exercèrent une profonde influence sur la population juive de la ville et la convainquirent de rester fidèle à son chef spirituel.

C’est pendant son séjour à Breslau que le Malbim publia son ouvrage Artsoth ha-?hayim, et qu’il épousa la fille de rav Chelomo Lifschitz, rabbin de Varsovie et auteur renommé de ?Hemdath Chelomo.

Il exerça ensuite les fonctions de rabbin à Wreschen (Posnanie), où il passa sept ans, de 1838 à 1845. Puis il fut nommé à Kempen (Prusse), dont il fut le rav jusqu’en 1859. Son séjour dans cette ville lui valut le titre de Kempener, sous lequel il est parfois appelé.

C’est à Wreschen qu’il publia son deuxième ouvrage, Artsoth ha-chalom, qui contient neuf dissertations sur diverses parties de la Tora et des livres des prophètes. Ces dissertations s’efforcent essentiellement de démontrer en quoi les idéologies réformatrices sont vides et erronées, comparées à la vérité et à la lumière de la Tora.

Peu de temps après la publication de Artsoth ha-?hayim, alors qu’il se trouvait en vacances à Marienbad, le Malbim s’aperçut qu’il était suivi par un inconnu. Il craignit tout d’abord que celui-ci fût un agent des maskilim, qui cherchaient à le faire expulser d’Allemagne. Mais il s’avéra qu’il s’agissait d’un écrivain réputé.

Un matin, tandis que le Malbim se reposait dans sa chambre, l’homme frappa à sa porte et se présenta en pleurant : « J’ai lu et relu votre livre Artsoth ha-?hayim, et il a changé ma vie. Il m’a convaincu que j’avais entièrement tort de croire en la Réforme. Je suis d’autant plus consterné que j’avais écrit plusieurs livres pour défendre mes idées d’alors. Je vous supplie de me pardonner ! »

Par la suite, cet écrivain devint l’un des avocats les plus acharnés de la cause défendue par Artsoth ha-?hayim, et il s’en fit le propagateur, convaincant de leur erreur nombre de ses lecteurs qui s’étaient abandonnés aux idées réformatrices.

A Kempen également le Malbim eut à subir les attaques des maskilim qui cherchaient à le faire chasser du territoire allemand. Mais leurs efforts restèrent vains, les autorités étant sensibles aux mérites de ce maître éminent.

C’est à Kempen qu’il commença de rédiger son commentaire sur le Tanakh. Il s’agissait pour lui de combattre l’influence qu’exerçait le Biour de Moïse Mendelssohn. Celui-ci constituait, pour le monde de l’orthodoxie juive, une explication falsifiée de la Tora. Il acheva son commentaire sur Isaïe en 1848, et la totalité de son ouvrage en 1876.

Après avoir décliné l’offre de devenir rav à Satoraljaujhely (Hongrie), il accepta celle que lui avait faite la communauté de Bucarest (Roumanie), où il prit ses fonctions en 1859, à l’âge de cinquante ans.

Cette communauté était alors en pleine décadence, et elle était dirigée par des gens qui ne se pliaient plus à aucune norme religieuse. Rav Méir Leibouch s’attacha avec opiniâtreté à obturer ces brèches et à ramener à la Tora et à la crainte de Hachem la vie juive de la ville.

Ses adversaires cependant, loin de désarmer, ne cessèrent de lui rendre la vie impossible, et ils finirent par le faire chasser de Bucarest. Il est peu de rabbins, dans toute notre histoire, qui aient autant souffert d’attaques venues de membres de leur propre communauté.

L’un des combats que mena le Malbim à Bucarest porta sur le rétablissement du respect du Chabbath. De nombreux citoyens de la ville avaient commencé de le profaner. Craignant que d’autres suivissent leur exemple, il décida de prendre des mesures rigoureuses, et notamment la suivante :

A cette époque, tous les Juifs sans exception observaient la cacherouth. Le Malbim considéra qu’il n’avait d’autre possibilité que d’interdire aux cho?hatim (« sacrificateurs rituels ») de la ville de procurer de la viande à ceux qui violaient les règles du Chabbath, en espérant que cela les inciterait au changement.

Les consommateurs visés par cette mesure crièrent au scandale, mais cela ne leur servit à rien. Ils soudoyèrent alors l’un des cho?hatim. Apprenant cela, rav Méir Leibouch décida, avec le soutien de rav Eliézèr ha-léwi Horowitz, rav de Vienne et disciple du ?Hatham sofèr, de renvoyer le cho?het récalcitrant.

Le Malbim s’attacha également à faciliter l’observance du Chabbath par les habitants de Bucarest. Il déploya de vastes efforts pour établir un ?èrouv (« barrière symbolique permettant de porter le Chabbath à travers une ville ») et pour en obtenir la permission des autorités municipales.

Mais le ressentiment des Juifs réformés ne se calma pas. Dans leur haine de rav Méir Leibouch, ils persuadèrent les autorités roumaines qu’il était un agent allemand chargé de préparer un coup d’Etat contre le roi.

C’est ainsi que, la veille du Chabbath zakhor, le vendredi 18 mars 1864, la police fit irruption au domicile du rav et l’incarcéra. Apprenant son arrestation, l’Admor de Sadigura obtint de Sir Moses Montefiore qu’il intervînt auprès des autorités. Celui-ci, qui jouissait d’une grande influence auprès du gouvernement roumain, réussit à le faire libérer et à le faire réinstaller dans ses fonctions.

Les réformateurs ne désarmèrent pourtant pas, et ils parvinrent peu de temps après à obtenir son expulsion de Roumanie.

Après un crochet par Constantinople, où il s’efforça en vain d’obtenir le soutien du gouvernement turc, alors suzerain de la Roumanie, il se rendit à Paris, espérant y trouver celui d’Adolphe Crémieux et de l’Alliance Israélite Universelle. Il y résida pendant six mois et il y écrivit une série d’articles, publiés dans le journal HaLevanon, le premier journal ?hareidi de l’histoire, fondé à Jérusalem en 1863. Il y exprimait avec force son opposition aux réformateurs.

Puis il passa quelque temps à Francfort, où il seconda rav S. R. Hirsch dans ses efforts pour y créer une communauté de stricte observance.

A la mort de son beau-père, rav Yehouda Leib, en 1866, il retourna avec sa famille à Loztisk. Comme celui-ci lui avait laissé une certaine fortune et une belle maison, il put enfin réaliser son rêve de « résider dans les tentes de Hachem ».

C’est là qu’il acheva ses commentaires sur Josué, Ezéchiel, Jérémie, les Psaumes et Daniel. Puis il occupa successivement, peu de temps après, des fonctions rabbiniques à Kherson (Ukraine) et à Mohilev (Russie blanche), où il fut en butte aux vexations tant des assimilationnistes que des milieux hassidiques. Son dernier poste rabbinique fut, pendant environ quatre ans, celui de Koenigsberg (Prusse).

En route pour Kobrin (Russie blanche), où il venait d’être nommé, il tomba malade et mourut à Kiev (Ukraine).

De nombreux Grands de la Tora vinrent honorer sa mémoire, parmi lesquels rav Na?houm de Harodna, rav Avraham Ya?aqov de Sadigura, rav ?Hayim ha-léwi de Brisk, ainsi que le ?Hafets ?hayim.

Outre ses ouvrages déjà mentionnés (Artsoth ha-?hayim et Artsoth ha-chalom) et ses poèmes, le Malbim a rédigé un ouvrage halakhique sur le hètèr ?agounoth (« règles fixant les possibilités pour une femme de faire déclarer la mort de son mari »).

Il convient de citer également son commentaire du livre d’Esther (1845) et ses chirei ha-néfech (« Commentaires du Cantique des Cantiques », édités à Bucarest).

Mais l’essentiel de son ?uvre est constitué par ses commentaires sur le Tanakh, intitulés Ha-Tora we-ha-mitswa (ou plus communément : « le Malbim »), où il analyse de façon rigoureuse les vérités contenues dans le texte biblique.

Ces commentaires s’articulent autour de trois principes :

  • I ? Chaque verset et chaque mot des prophètes véhiculent une idée sublime, et ils sont tous divrei Eloqim ?hayim (« paroles d’origine divine »).

  • II ? Aucun verset, aucun mot, ni même aucune lettre des prophètes ne sont inutiles ou superflus. Tous ont été émis be-roua?h ha-qodech (« avec l’esprit saint »).

  • III ? Les prophètes ne répètent jamais une idée ou une expression sans que cette répétition soit pleinement justifiée.

Ces trois principes sont les piliers de notre foi dans ce qu’ont écrit les prophètes.

Le Malbim explique clairement chaque verset en s’inspirant de ces principes et en s’attachant à prouver leur véracité, que certains de ses contemporains contestaient.

Son ouvrage, qui fournit à la fois des explications simples et des visions d’une grande profondeur, est devenu l’un de nos plus importants commentaires. Il intègre dans sa partie consacrée au Pentateuque et dans chacune de ses observations la Mekhilta, le Sifra et le Sifri, et il parvient à en éclairer les aspects les plus difficiles. Ce qu’il cherche essentiellement à démontrer, c’est que la Tora ché-be?al pé (« Tora orale ») forme une partie intégrante, et non un ajout postérieur, de la Tora ché-biketav (« Tora écrite »), et que chaque halakha se déduit des versets de la Tora.

Dans son introduction au livre de Wayiqra, le Malbim détermine six cent treize règles herméneutiques employées par la Tora et qui devraient permettre de reconstituer la Tora ché-be?al pé si, par malheur, elle était perdue. Cependant, beaucoup de ces règles ont été oubliées, comme celle sur la guezèra chawa (« raisonnement par analogie »), et il est devenu impossible de les reconstituer.

D’autres ont été conservées au fil des générations, comme la suivante (Règle N° 340) :

« Il existe une différence entre « parler ito » et « parler imo ». « Parler ito » signifie que celui qui a commencé une conversation la poursuit (comme dans Berèchith 17, 3), tandis que « parler imo » (comme dans Berèchith 31, 24) veut dire que quelqu’un a commencé une conversation et qu’un autre l’a poursuivie et a pris l’initiative. »

1810/1883, Rav Israël ben Zeev Lipqine de Salenter

né en Lituanie en 1810, décédé à Königsberg en 1883 Le 25 Chévat

connu sous le nom de R’ Yisraèl Salanter, personnalité hors du commun qui marqua profondément les dernières générations. Fondateur de l’école du Moussar, qui insiste sur l’importance de l’élévation spirituelle de l’homme par un constant et profond travail de réflexion morale sur soi. Refuse de devenir le rav de Brisk, pourtant l’une des communautés les plus importantes de Lituanie, mais dirige une yéchiva à Vilna où son influence était grande, puis à Kovno/Kaunas, et passe la fin de ses jours en Allemagne pour des raisons de santé. Il vit deux ans en France où il tente d’insuffler un regain de spiritualité aux Juifs de l’Est qui s’y sont installés. Son influence est décisive sur les yéchivot lituaniennes qu’il marque, malgré de vives oppositions au départ, d’une empreinte profonde, en particulier par l’introduction de l’étude du Moussar. N’a pas laissé d’ouvrages personnels, mais son disciple, R’ Yitshaq Blazer, transmettra une partie de son message dans Or Yisraèl, père du mouvement préconisant l’approfondissement des livres de morale religieuse. Chef spirituel de la Yéchiva de Vilna, en Lituanie, puis de celle de Kovno, il enseigne la nécessité d’éliminer les défauts que l’homme découvre dans son caractère, et de viser à toujours s’améliorer. Son enseignement est contenu dans plusieurs recueils.

Son ouvrage le plus connu est Iguéréte hammoussar, la Lettre de la morale, qui reste une base classique de la formation des jeunes étudiants dans les yeshivotes.

1810/1860, R Abraham Ankawa

Né à Salé

fils de Mordekhaï, rabbin talmudiste et poète liturgique, fonde une école talmudique à Tlemcen pour restaurer la communauté de cette ville décimée par les persécutions. Il est nommé Grand Rabbin à Salé, Mascara Tunis et Livourne. Spécialiste dans les règles de chéhita (lois sur l’abattage rituel) il est l’auteur de Zékhor lé-Abraham, , Souviens-toi d’Abraham, sur les lois alimentaires; Zébahim Chélamim, , Offrandes de Paix, ouvrage à l’intention des chohatim; Kèrèm Hèmèr, , La vigne qui porte le vin, des consultations juridiques; Otsar ha-Hokhma, , Trésor de la sagesse; Hamar Hadat wé-Âttiq, , Vin nouveau et ancien; Âfra lé-Abraham, , Poussière d’Abraham; Millèl lé-Abraham, , Dires d’Abraham, homélies; Chibat Abraham, , Repos d’Abraham, sur le Talmud; Kol bo, , un rituel de prières pour l’année; Hèssèd lé-Abraham, , rituel de prières avec commentaires; Chaâr ha-Chamayim, , La porte des cieux, rites de prières avec dinim; Haggada Chèl Pèssah, , une Haggada avec traduction arabe. Anqawa, nom allégorique arabe : la pureté, la propreté, porté par une célèbre famille de Tolède dont les descendants se sont établis au Maroc, en Algérie et en Orient.

1813/1878, R. Yaâqov Leiner(d’Izbetsia)

né en 1814, décédé en 1878

fils de R’ Mordekhaï Yossef d’Izbetsia, l’auteur du Mé Chiloah. R’ Yaâqov, son fils, a également étudié auprès du R’ de Kotsk. D’Izbetsia, où il dirige une partie des disciples de son père, il se rend à Radzin, où sa hassidouth se maintiendra sous ce nom-là jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Ouvrages : Bèt Yaâqov sur la Tora, paru après sa mort.

1813/1889, R. Abdallah Somekh

Né à Bagdad, en 1813, décédé à Bagdad en 1889

fils de Abraham (fils de Yossèf, fils de Yéhezkiel), Rabbi Abdallah (Ovadia) est issu de l’une des plus illustres lignées du Judaïsme irakien. Son ancêtre est le grand maître Rabbénou Nissim qui vécut il y a environ mille ans. Dès son plus jeune âge, Rabbi Abdallah s’adonne jour et nuit à l’étude de la Tora auprès de son maître spirituel, Rabbi Yaâqov ben Rabbi Yossèf Harofé, célèbre Dayane de Bagdad. Il épouse sa cousine Sérah (fille de son oncle Rabbi Yitshaq Yossèf Somekh), et s’associe avec un riche homme d’affaires de Bagdad, mais, constatant l’affaiblissement de l’étude de la Tora, malgré son jeune âge, il rassemble les plus éminents jeunes étudiants pour les former et les destiner à la direction spirituelle du Judaïsme irakien. En 1840, un richissime membre de la communauté, Rabbi Yéhezkhel ben Rabbi Réouven Menaché, fait construire un bâtiment qui porte le nom de Bèt ha-Midrache Abou-Ménaché et fournit aux élèves de cette institution un salaire mensuel pour les délivrer des contingences matérielles. Rabbi Abdallah y fait entrer les meilleurs élèves ayant terminé leurs études au Midrache Talmud Tora de la ville (qui était le Héder Koutav pour enfants de familles pauvres), et les élève au rang de maîtres décisionnaires sans qu’ils aient à se soucier de leur subsistance ni de celle de leur famille. Rabbi Abdallah consacre également une partie de ses moyens à pourvoir aux besoins matériels de ses élèves. En 1848 y oeuvrent soixante étudiants venus de toutes les villes d’Irak. Les Rabbanim les plus brillants comptent parmi ses élèves et sont appelés ensuite à rendre la justice dans les plus grands Batè Dinim du pays. Rabbi Abdallah prodigue inlassablement son enseignement durant de longues années et rétablit Bagdad comme métropole de la Tora. Lui-même refuse de remplir quelque fonction officielle et n’accepte jamais de rémunération, ce qui ne retranche rien à sa dimension et on le considère comme le dernier grand décisionnaire de son époque. De cette même bâtisse sortent les bergers spirituels des communautés d’Irak, de Perse, d’Inde et du Kurdistan, et d’autres régions d’Asie Mineure. Le nom de Rabbi Abdallah Somekh devient plus célèbre de jour en jour tant pour sa science que pour les miracles qu’on lui attribue. Tous les Rabbanim, les responsables communautaires et la masse toute entière se plient à ses décisions sans aucune remise en question, et même les Arabes le respectent. Les souverains et les dirigeants de nombreux pays témoignent leur respect envers cet homme qui impressionne ceux qui le voient. En 1883, Rabbi Abdallah rattache à chaque synagogue de Bagdad des spécialistes dans la vérification des Téfillines. Ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter une nouvelle paire de Téfillines, s’en voient remettre gratuitement, et ceci grâce à la générosité du notable Rav Eliahou Chalom Gabay, originaire de Bagdad, établi en Inde, qui consacre une immense somme d’argent à cette fin. À la fin de 1889, une épidémie de choléra en Irak frappe Rabbi Abdallah qui se trouve dans le village de Grahra, non loin de Bagdad. On le fait venir à Bagdad pour le soigner, mais le 18 Eloul 5649 (1889) son âme le quitte pour rejoindre le monde des Justes. Ses ouvrages sont : Zivhè Tsédeq comportant des décisions halakhiques sur la partie Yoréh Déah du Choul’hane Âroukh et plusieurs responsa; Ets Hassadé, commentaire sur le traité talmudique Beitsah; Hazon Lamoède sur la science du calendrier; Chéélot ou-Téchouvot comprenant des centaines de responsa; un commentaire sur la Haggada de Pessah (Kibbouts Hakhamim).

1815/1933, R. Chélomo Eliézer Alfandéri

né à Constantinople (Istambul) en 1815, décédé à Jérusalem en 1933

R’ Chélomo Elézer rayonna sur quatre ou cinq générations et fut reconnu comme un exemple d’érudition et de sainteté par les sages les plus illustres d’Orient et d’Occident. Sa renommée franchit toutes les frontières du monde. Sa longévité exceptionnelle (il est décédé à l’âge de 118 ans) lui permet de connaître les plus grands maîtres en Halakha, et il est nommé à la tête de tous les Rabbanim de Constantinople et de Damas, puis devient le guide spirituel des Rabbins de Safed et de haute Galilée. Son père, R’ Yaâqov Alfanderi était issu d’une lignée d’éminents Rabbanim qui, selon la tradition, serait descendue de Betsalèl ben Ouri, de la tribu de Juda. Son grand-père, R’ Yaâqov, dont il porte le nom, était l’auteur du livre Moutzal Méesh. Le père de ce premier R’ Yaâqov était connu sous le nom de son ouvrage halakhique Maguide Mi-Réchit, et il dirigea, il y a plus de trois cents ans, la grande Yéchiva de Constantinople. Le Sultan Abdul Hamid de Turquie, impressionné par sa personnalité, accorde à R’ Chélomo Eliézer le titre de Hakham Bachi sur la ville de Damas, lui donnant ainsi la possibilité d’édicter des ordonnances et de prendre toutes mesures utiles à la vie communautaire. R’ Chlomo Eliézer part pour la Terre Sainte à l’âge de 90 ans. Il est nommé Av Bèt Dine et Roche Rabbanim à Safed en 1909. Lorsqu’il s’établit à Jérusalem, le Saba Qaddicha, comme on l’appelle, a déjà plus de cent ans. Ses visiteurs s’émerveillent de son esprit toujours aussi extraordinairement vif, de la force de ses paroles fortes, et de l’acuité de sa vue (il ne porte pas de lunettes), de ses mains agiles qui courent sur le papier pour écrire une multitude de téchouvot. Le 22 Iyar, le grand Sage rend l’âme, et des milliers de personnes vinrent, le jour même, accompagner sa sainte dépouille jusqu’au Mont des Oliviers.

1816/1888, Rav Yéhouda Leb Eiger

Le Rav Yéhouda Leb Eiger (1816-1888) de Lublin. Il étudia auprès de R. Alter qui fonda la dynastie de Gour, en Pologne. Sa haute conduite morale lui valut le titre de Tsaddiq et l’estime même des opposants au courant ‘hassidique. Sa concentration dans la prière était proverbiale et lui suscita des adversaires. Il écrivit Torat Emét sur les fêtes. Hiloula, le 22 Chévate (8 février).

1816/1896, R. Yitshaq Elhanane Spector

grand décisionnaire, son opinion est considérée comme particulièrement compétente par ses contemporains. Il est nommé rav de Kovno/ en 1864. Ses oeuvres : Beèr Yitshaq; Nahal Yitshaq.

1816/1909, R. Chmouel Salant

né à Bialystok en 1816, décédé à Jérusalem en 1909

R’ Chmouèl étudie à la fameuse yéchiva de Wolozhin. Son oncle est le rav Zundel de Salant, l’un des principaux fondateurs de l’Ecole du Moussar. R’ Chmouel monte en Érèts Yisraèl en 1840, devient le Grand rabbin de Jérusalem en 1871, jusqu’à la fin de ses jours. La ville, de 500 âmes à son arrivée, passe à 30,000 âmes. Il participe à la fondation de la grande yéchiva Êts Hayim, et de l’hôpital Bikour holim et encourage la création des quartiers de Mea Shearim et Knesset Israel.

1817/1893, le NATSIV, auteur de « Méchiv Davar » et « Emek Davar »

BERLINE, Naftali Tsévi Yéhouda, (Nétsiv) né à Mir en 1817, mort en 1893

dès ses jeunes années, il était connu comme un grand savant talmudiste. En 1831, il épousa la fille de R’ Yitshaq de Wolozyn qui était à la tête de l’importante Yéchiva de la ville. Après le décès de son beau-père, il fut nommé directeur, à partir de 1859, de la Yéchiva de Wolozyn qui devint le centre des études talmudiques en Russie. Ses étudiants brillaient par leur profondeur d’esprit et le Netsiv entretenait des relations de parent à enfants avec eux. La Yéchiva alla jusqu’à compter plus de quatre cents étudiants. Il était en faveur d’une approche rationnelle des textes. En 1892, un décret gouvernemental ordonna la fermeture de la Yéchiva. Le Netsiv et sa famille furent exilés. Sa santé en fut si gravement atteinte qu’il ne put réaliser son désir de s’établir en Érets Yisraèl. Il mourut à Varsovie dix-huit mois environ après son départ de Wolozyn. Il avait pour fils R’ Hayim Berlin et R’ Méir Berlin. Son commentaire de la Tora, Ha-âmèq Davar, , Ha-âmèq Chéèla, , est conforme à ses tendances, ainsi que Rina Chel Tora, un commentaire du Chir Hachirim, et le recueil de ses responsa, Mèchiv Davar (2 volumes).

1817/1898, R.Mochè Yéhochouâ Yéhouda Leib Diskin

rav Posseq et chef spirituel du vieux Yichouv de Jérusalem. Né à Grodno, en Biélorussie, où il devint célèbre en tant qu’enfant prodige. A partir de 1844, il fut rav successivement à Lomza, Mézéritch, Kovno et Shklov, et, dès 1873, à Brest-Litovsk (Brisk), d’où son titre le rav de Brisk. Après un bref séjour en France, en 1877, il s’installa à Jérusalem où il remplit les fonctions de rav jusqu’à la fin de ses jours. Il est le fer de lance du militantisme orthodoxe, à la tête du combat contre l’assimilation en Érèts Yisraèl, et préconise une dissociation totale des religieux et des non religieux. Il fonde d’importantes institutions communautaires à Jérusalem, et notamment l’orphelinat qui porte encore son nom. Il dirige la yéchiva Ohel Mochè connue de nos jours sous le nom de Tif’erèt Yérouchalayim. Ses oeuvres comprennent des responsa et des commentaires sur la Genèse, l’Exode et la Haggada.

1820/1892, R. Yossef Dov Solovetchik

petit-fils de R’ Hayim de Volozhyn, l’élève de prédilection du Gaone de Vilna. Après s’être distingué à la yéchiva de Volozhyn, il assume la charge de rabbin à Minsk, puis à Kovno, ensuite à Sloutsk, enfin à Brest-Litovsk/Brisk où lui succéde son fils, R’ Hayim. Appelé en 5613/1853 à diriger la yéchiva de Volozhyn de concert avec le rav Naftali Tsevi Yéhouda Berlin, le Netsiv, il doit pourtant renoncer à cette fonction à la suite d’une controverse quant au mode d’étude talmudique. Il exerçe une influence considérable, tant par son enseignement que par ses oeuvres : responsa Bèt ha-lévi; commentaire Bèt Ha-lévi sur la Tora.

1823/1896, R.Raphaël Mochè Elbaz

né à Séfrou (Maroc) en 1823, mort en 1896

rabbin talmudiste, savant, poète, et chanteur de Séfrou . Il est l’auteur de Halakha le-Moché (La loi de Moïse), des consultations juridiques; Tsione Ba-Michepat (Sion en justice); Zibhe Tsédeq (Sacrifices de justice), sur les règles de l’abattage des bêtes; Chéqel ha-Qodèche (Sicle saint); Béèr Chévaâ, sur les sept sciences; Poter Mayim; Pérachat ha-Kessef (Chapitre d’argent), un ouvrage de morale et de proverbes; Holat Ahabah (Mal d’amour); Arbâ Chomérim (Les quatre gardiens), un ouvrage de jurisprudence; Séfère Kéritout (Le livre des divorces; Kissé ha-Mélakhim (Le Trône des Rois), histoire; Chir Hadache (Chanson nouvelle), des chants liturgiques; Atert Paz (La couronne d’or pur); Eden Mi-Qedem (Le jardin d’avant l’origine); Ha zerha-mishkan (Le parvis du Temple); Turbez hé-Hazer (La cour du parvis).

1824/1892, R.Ziessel Simha Ziv

né à Kelm en 1824, décédé en 1892

grand talmudiste, il est l’un des piliers de l’école du moussar; à force d’avoir travaillé sa personnalité, jamais il ne perdait son calme. Excellent pédagogue, il lance le Talmud Tora de Kelm, qui sera l’un des bastions de l’étude du moussar. Suite à des démêlés avec les autorités, R’ Simha Ziessel change son nom de famille de Braude en Ziv, et transfère le Talmud Tora à Groubin où cette institution devient l’une des plus célèbres de Russie. R’ Simha Ziessel aura une influence prépondérante sur l’ensemble des cadres des Yéchivoth de son temps. En 1886, sa maladie ne lui permettant plus de diriger sa Yéchiva, il la ferme. Il est décédé quelques années plus tard.

1823/1900, R. Tsadok Hakohen de Lublin

Né à Kreisbourg en 1823, décédé en 1900

L’un des grands auteurs hassidiques orienté vers la philosophie, a écrit d’innombrables ouvrages : Tsidqat ha Tsadiq, Peri Tsadiq, Ressissé laïla, etc…

1825/1894, le Belzer

Le 23 Chévate est la Hiloula du Rabbi Yehoshua de Belz ou Belzer, en Galicie (1825-1894), fils du fondateur de la dynastie des ‘hassidim de Belz, Rabbi Chalom Roqéa’h (1779-1855), qui descend du célèbre auteur d’études sur la prière, le Roqéa’h d’Amsterdam.

Ce courant a mise en valeur l’importance de l’étude talmudique dans le ‘hassidisme et garde une force considérable dans le milieu orthodoxe.

Devant l’expansion de la haskala, Rabbi Yehoshua créa une forte résistance psychologique à ce courant.

Les autres grands opposants au courant de la haskala au 19e siècle furent les ‘hassidim des dynasties de Vichnitz (Rabbi Ména’hem Mendel, 1768-1825), de Sanz (Rabbi ‘Hayim Halverstam, 1793-1876) et de Gour (Rabbi Yits’haq Méïr Alter, 1799-1866).

1829/1900, R. Baroukh Halevi Epstein

a écrit Tora Temima, Tora intègre, ouvrage très répandu qui a su gagner la faveur du public. Publié en 5662, 1902 et maintes fois réédité depuis, il comprend le texte de la Tora et le commentaire de Rachi et Aroukh Hachoulhane qui donne le détail de toutes les règles du Choulhane Aroukh avec leurs sources dans le Talmud. De plus, à chaque verset de la Tora utilisé dans les textes talmudiques, correspond en bas de page la citation in extensa de ce texte, rehaussée de notes explicatives et érudites de l’auteur.

1830/1908, R.Yehiel Mikhael Epstein,auteur du « Aroukh Hachoulhan »

R.Yehiel Mikael Epstein de Novardok, auteur du « Aroukh Hachoulhan », et du « Aroukh Hachoulhan héatid »

1832/1909, le Ben Ich Haï

HAIM, Yossèf, Né à Bagdad, Syrie, en 1834, décédé à Kéfir en 1909

Également connu sous le nom de Ben Ich Haï (titre de l’un de ses ouvrages), fils de Eliahou, petit-fils de Mochè, il devient le guide spirituel de toutes les communautés orientales, de l’Irak jusqu’en Afrique du Nord. Il n’exerce aucune fonction officielle, car il est avant tout un orateur célèbre. C’est grâce à ses nombreux écrits, une soixantaine de livres, qu’il nous est donné de connaître ce grand maître en juridiction, en Moussar et en Qabbale. Ses décisions halakhiques parviennent en Europe de l’Est, jusqu’aux rabbins de Lituanie et de Pologne. Son ouvrage Ben Ich Haï occupe, chez les Séfarades, une place aussi importante que le Kitsour Choul’hane Âroukh, le Hayel Adam, ou le Michena Béroura chez les Achkénazes. L’oraison funèbre qu’il prononce à Bagdad, à l’âge de vingt cinq ans, au cours des obsèques de son père Rabbi Eliahou, impressionne les responsables de la communauté qui le nomment à leur tête. Cette oraison devient l’introduction de tous les discours qu’il prononce ultérieurement durant cinquante années consécutives dans cette ville. Il reçoit la formation du Kotaèv (Heder) et bénéficie de l’enseignement de son oncle (frère de sa mère), Rabbi David ben Méir qui, à la fin de ses jours, fonde la Yéchiva Chochanim Lé-David à Jérusalem. Par la suite, il étudie au Midrache Bèt Zalka parmi les plus éminents Rabbanim de Bagdad, et a pour maître Rabbi Abdallah Somekh. Il épouse à 18 ans la fille de Rabbi Yéhouda Somekh. Les Juifs de Bagdad se conforment à son enseignement et le considèrent comme leur modèle de foi et de piété. Ils l’appellent simplement le Hakham. Rabbi Yossèf enseigne de nombreuses traditions et fait prévaloir de nouvelles règles dans la communauté. De plus, ses chants, ses Piyoutim, et les prières spéciales qu’il compose tout au long de sa vie, se répandent dans toutes les communautés orientales. Il apporte de nombreuses modifications au recueil de prières traditionnelles qui, depuis, sont insérées dans tous les Siddourim séfarades. Sa science est pour tous une source d’émerveillement et de stupéfaction. Rabbi Yossèf se rend, en 1869, en Israël où il se recueille sur la tombe de tous les grands maîtres enterrés en Terre Sainte, puis il rentre à Bagdad. En 1909, il se rend à Kéfir, sur le tombeau du prophète Ezéchiel. Il séjourne quelques semaines dans ce village pour y écrire son livre Maâlote Yehézkel. Un peu après il décède et son corps, escorté par des patrouilles de l’armée, est transporté jusqu’à sa ville. On lui fait un enterrement grandiose auquel assistent également un grand nombre de non Juifs. Toute la communauté observe les sept jours de deuil. Il n’a pour descendance qu’un fils et une fille. Son fils, Rabbi Yaâqov devient le chef religieux de la communauté de Bagdad.

1832/1897, R. Simha ha-Lewi Bamberger

fils de R’ Seligman Baer (Yitshaq Dov ha-Lewi) Bamberger, rav en Allemagne, né en 5567, 1807 en Bavière, décédé en 5638, 1878. Fut rav à Würzburg. Grand opposant au mouvement de la Réforme, une controverse l’oppose cependant au rav Hirsch quant à la politique à suivre dans cette lutte, ce dernier prônant une politique séparationniste. Son fils, le rav Simha, fut rav à Fisch et Aschaffenbourg. Ouvrages : Hanoukh line harim, Péqoudat ha-Léwiim.

1833-1905 le Sdé Héméd

MEDINI, Hayim Hizkyaou , Né à Jérusalem en 1832, décédé à Hébron en 1905

le prénom Hayim lui fut ajouté en 1878, au cours d’une grave maladie; un des grands maîtres du judaïsme oriental, son oeuvre gigantesque, le Sédè Hémèd, véritable encyclopédie de la Halakha, étonnera toujours ceux qui la consultent. Son père, Rabbin Raphaël, éminent rabbin de la vile, lui enseigne la Tora dès que celui-ci commence à apprendre à parler. Il révèle très tôt des capacités inhabituelles. Parmi ses maîtres, nous pouvons citer : Rabbi Yitshaq Kubu (Richone Létsione), Rabbi Yossef Nissim Bourlah (Av Bèt Dine à Jérusalem), et son père auquel il fut toujours le plus attaché. Il se marie très jeune, mais, suite au décès prématuré de son père en 1853, il doit alors assurer la subsistance de sa mère et de ses deux jeunes soeurs dont il s’occupe jusqu’à leur mariage. Constatant son extrême pauvreté, les rabbanim de Jérusalem lui conseillent de se rendre à Istanbul, chez ses proches parents. Il suit donc leur conseil et se rend avec tous les siens en Turquie où, chaleureusement accueilli par sa famille, il peut poursuivre ses études pendant 14 ans, et fréquente la yéchiva de Rabbi Chélomo Elfandri, le Sage de la ville, dont il est l’élève le plus aimé. En 1865, il fait paraître son livre Mihtav Hizkyaou dont l’étendue des connaissances impressionne tous les rabbanim de Turquie qui lui proposent de devenir dayane d’Istanbul, poste qu’il refuse pour ne pas s’écarter de l’étude. En 1866, à l’âge de 33 ans, il prend la direction spirituelle de la communauté de Krazovar (Crimée), au bord de la Mer Noire, dont le judaïsme est en péril, et qu’il dirige pendant 33 ans jusqu’à son retour en Terre Sainte. Il transforme, en douceur et avec une profonde humanité, cette communauté dont le Judaïsme n’était plus qu’une série de vieux souvenirs et de coutumes erronées, et qui démontrait un manque total de connaissances. Rabbi Hizkyaou réfute l’opinion d’un historien caraïte selon laquelle les Juifs criméens seraient des caraïtes. Il prouve l’appartenance indiscutable de ces Juifs au peuple d’Israël, démonstration d’une importance primordiale. Peu après son arrivée à Krazovzar, Rabbi Hizkyaou y érige une yéchiva afin de réorienter la nouvelle génération vers la Tora. Il y enseigne jusqu’à ce que ses élèves connaissent chaque détail de la juridiction juive. En 1870, il se rend en Terre Sainte pour se recueillir sur la tombe des Justes. En 1878, atteint d’une très grave maladie des yeux, il ne recouvre jamais entièrement la vue. En 1879, il fait éditer son ouvrage Baqachote composé de chants et de prières que certaines communautés séfarades ont pris pour coutume de réciter durant le Chabbat et les fêtes (cet ouvrage est réédité en 1886 à Varsovie sous l’appellation Naïm Zémirot). Pendant son séjour à Krazovar, Rabbi Hizkyaou rédige peu à peu son Sédè Hémèd dont la plupart des volumes sont imprimés de son vivant et le rendent célèbre dans le monde entier. Il y présente les sources et l’argumentation de toutes les lois du Talmud jusqu’au dernier décisionnaire de son époque. On lui demande son opinion sur les nombreux débats qui opposent les rabbanim de Russie, de Pologne, de Lituanie, de Hongrie, d’Afrique du Nord et des pays d’Asie, et ses réponses sont citées dans de nombreux ouvrages de ses contemporains. Non seulement les Juifs le vénèrent, mais également les chrétiens et les musulmans qui voient en lui un saint et un faiseur de miracles dont l’allure patriarcale inspire la déférence à tous, même aux souverains et aux autorités officielles. Malgré les supplications des Juifs criméens, il retourne définitivement en Terre Sainte en 1899, et débarque à Jaffa qui lui réserve un accueil très chaleureux. Après deux semaines, il se rend à Jérusalem, sa ville natale, afin d’y poursuivre la rédaction de son Sédè Hémèd. Lorsqu’on lui offre le poste de Richone Letsione, il se rend à Hébron afin d’y travailler et étudier calmement. Mais lorsque l’autorité de la ville, Rav Rahamim Yossèf Franco, décède, Rabbi Hizkyaou est nommé Hakham Bachi et Av Bèt Dine de Hébron. Il accepte cette fonction mais se charge essentiellement de la responsabilité de l’éducation religieuse. Il érige aussi un Kolel où il enseigne tous les jours, et une yéchiva. La caisse de prêts Hène Wa-Hessed qu’il fonde, permet aux nécessiteux d’emprunter de l’argent sans intérêts. Une bonté extraordinaire imprègne chacun de ses gestes, chacune de ses paroles, et lui qui fuit tous les honneurs, témoigne toujours un respect sans limite à chacun, fût-ce le plus humble des hommes. Atteint d’une maladie incurable, il décède à l’âge de 72 ans, la veille de Hanoukka, le 24 Kislev 5665 (1905), au grand désespoir de tout notre peuple. Dans son testament très particulier, il explique en détails la manière dont doivent être effectués sa toilette mortuaire, son linceul, ainsi que son enterrement et les études organisées pour son salut (il précise que, sur l’épitaphe de sa pierre tombale, doit apparaître cette phrase : Le Ciel accordera une double récompense à celui qui étudiera un chapitre ou un cantique pour son salut).

1834/1882(Habad 4), Rabbi Chmouel Schneerson (le Rabbi Maharach)

Rabbi Chmouel, le Rabbi Maharach 2 iyar 1834 (5594)  13 tichri 1882 (5643)

Rabbi Chmouel Scheersohn naquit à Loubavitch, le 2 Iyar 5594 (1834), alors que son père était déjà d’un âge avancé. Le Tséma’h Tsédek lui donna le nom d’un Tsadik caché, qui était porteur d’eau dans la ville de Polotsk.

Dans son jeune âge, il se dinstingua par sa mémoire et son intelligence prodigieuses. Ses études furent particulièrement fructueuses. Dès 5601 (1841), il commença à commenter publiquement la ‘Hassidout.

En 5608 (1848), il épousa, en première noce, la Rabbanit Sternah, fille de son frère, Rabbi ‘Haïm Chnéor Zalman, le Rabbi de Lyadi. Le mariage célébré en présence de milliers de ‘Hassidim, fut particulièrement fastueux. Mais la Rabbanit tomba malade quelques jours après la cérémonie. Elle souffrit pendant trois mois , puis quitta ce monde. Pour consoler le Rabbi Maharach, le Tséma’h Tsédek lui permit de rentrer à tout moment dans son bureau et de consulter tous ses manuscrits, y compris ceux que ses frères ne pouvaient voir.

En 5609 (1849), il épousa, en seconde noce, la Rabbanit Rivka, fille de la Rabbanit ‘Haya Sarah et du ‘Hassid, Rabbi Aharon Alexandrov de Chkol. La Rabbanit Rivka naquit en 5593 (1833) et quitta ce monde le 10 Chevat 5674 (1914). Elle perdit ses parents étant encore enfant et fut élevée par sa grand-mère, la Rabbanit Cheïna, épouse de l’Admour Haémtsahi.

A l’âge de dix sept ans, le Rabbi Maharach, sur l’ordre de son père, reçut l’ordination rabbinique auprès de plusieurs Rabbanim. Par la suite, il étudia avec son père la Kabbala, la ‘Hassidout et l’Ethique.

C’est en 5615 (1855) qu’il se consacra, sur l’ordre de son père, aux besoins de la communauté. Le Rabbi Maharach entreprit, à l’intérieur de la Russie, de nombreux voyages pour défendre les intérêts du peuple juif. C’est ainsi qu’il se rendit à Pétersbourg en 5609 (1849). Là, il intercéda auprès du Général-Gouverneur, en faveur de centaines de familles juives explusées de Wholinie. Celui-ci lui accorda son estime et son intervention fut couronnée de succès. En 5625 (1865), il dut partir pour Pétersbourg et agir pour faire annuler une décision du Sénat, qui imposait des restrictions aux Juifs de Lithuanie et de Zamout. Enfin, il établit un comité permanent à Pétersbourg, afin de prendre en charge les problèmes de la communauté juive.

Son activité le conduisit également à rencontrer les responsables communautaires d’autres pays. C’est pour cela qu’il se rendit en italie, en 5618 (1858), en Allemagne, en 5619 (1859) et en France, en 5628 (1868).

C’est en Nissan 5626 (1866) qu’il prit la tête des ‘Hassidim ‘Habad. Dès le début de l’année, son père l’avait chargé de commenter publiquement la ‘Hassidout et avait dit aux ‘Hassidim : « Vous l’écouterez comme vous m’avez écouté ».

Son oeuvre permit de développer les commentaires de la ‘Hassidout. Son enseignement est consigné dans de nombreux livres. Par ailleurs, il savait lire les notes de musique et composait lui-même. Il parlait couramment le russe, le français et le latin. Il connaisait la médecine. Il avait des talents de créateur et forgea une Menora, ayant hauteur d’homme, à douze ou treize branches. Il construisit des tables en mosaïque, avec de tous petits morceaux de bois. Il était sofer et écrivit une Meguilla pour chacun de ses fils. De même, il écrivit de nombreuses Mézouzot.

A l’époque, les Pogroms se succédaient en Russie, à une allure dramatique. Là encore, l’action du Rabbi Maharach fut déterminante et, en 5640 (1880), il parvint, jusqu’à un certain point, à calmer la situation.

A la fin de l’année 5642 (1882), il tomba malade et quitta ce monde dans la nuit du mardi 13 Tichri 5643 (1882). Il fut enterré à Loubavitch, près de son père.

On sait, somme toute, peu de choses de la vie du Rabbi Maharach, qui ne dura que quarante huit ans et demi. Même ses interventions communautaires restèrent secrètes et, pour la plupart, ne furent pas révélées. Par ailleurs, il fut malade et faible tout au long de sa vie et ses multiples activités l’empêchèrent de recouvrer pleinement la santé.

Il eut quatre fils et deux filles. Son premier fils fut Rabbi Chnéor Zalman Aharon, qui naquit en 5619 (1859) et quitta ce monde en 5669 (1908). Il portait le nom de l’Admour Hazaken et celui du père de sa mère. Le second fut Rabbi Chalom Dov Ber, le Rabbi Rachab, qui fut son successeur. Le troisième fut Rabbi Avraham Sender, qui décéda à l’âge de huit ans. Il fut un enfant doué de capacité hors du commun. Il avait l’âme de l’Admour Hazaken. Le jour de son décés, il demanda qu’on lui apporte ses vêtements de Shabbat, s’en revêtit, pria Min’ha avec une profonde concentration et une grande joie, puis, il rendit son âme à D.ieu. Le quatrième fils fut Rabbi Mena’hem Mendel ,qui naquit en 5627 (1867) et se maria avec une petite fille du ‘Hatam Sofer. Les filles du Rabbi Maharach furent la Rabbanit Devora Léa et la Rabbanit ‘Haya Mouchka.

1835/1933, le Hafets Haïm, auteur de la « Michna Broura »

KAGAN, Yisraèl Méir Ha-Kohen, (Hafèts Hayim), né en 1839 à Zettel (Lithuanie), décédé à Varsovie en 1933

fils de Rabbi Arié-Zéev qui décède à l’âge de 47 ans, victime d’une épidémie de choléra; à l’âge de neuf ans, il étudie déjà dans la yéchiva de Rabbi Hayim Nahman Parness à Vilna. À l’âge de onze ans seulement, il connaît par coeur deux cents page de Guémara. Après trois ans de veuvage, sa mère se remarie avec Rabbi Chimhon de Radin, père d’une fille, Frieda, que Rabbi Yisraèl épouse à l’âge de 17 ans en 1856. Il refuse toute fonction rabbinique pour se consacrer exclusivement à l’étude de la Tora. Plus tard, il ne tire ses moyens d’existence que de la vente de ses livres. Personnalité la plus éminente du judaïsme lithuanien, mais son influence et son autorité s’étendent à tout le monde juif de l’entre-deux-guerres. Rédige à l’âge de 28 ans son livre Hafets Hayim traitant des interdits du langage, la médisance, afin de faire prendre conscience au peuple de la gravité de cette inconduite et des limites exactes de ce qui est autorisé dans le domaine de la parole.

Son ouvrage essentiel, le Michena Béroura, oeuvre en six tomes qu’il a mis vingt-huit ans à rédiger, et qui est une mise à jour de toutes les remarques faites par les décisionnaires modernes sur l’Orah Hayim , ouvrage de base de la halakha moderne. Il fonde et dirige durant de longues décennies la yéchiva et le kolel de Radin, en Pologne (connu sous le nom de kolel qodachim où l’on étudiait plus particulièrement les lois sur les qorbanot), et s’impose comme la plus importante autorité juive d’Europe avant-guerre.

Ses autres écrits sont, entre 1898, 1925, Guéder Holam, Tohorat Yisraèl, Nidhei Yisraèl, Bèt Yisraèl, Homat ha-Dat et Liqoutei Halakhot, et de nombreux autres écrits dans lesquels il traite de l’importance de l’étude quotidienne, de la nécessité d’être fidèle à la Loi, même à l’armée, de la charité, de l’observance du Chabbat, etc.. en tout, plus de quarante ouvrages.

Jusqu’à ses dernières heures, il ne cesse de répondre aux questions et de donner les conseils qui lui sont demandés pour tenter de sauver ce qu’il est encore possible de sauver. L’année de son décès, 1933, est l’année de la montée au pouvoir de Hitler. Lorsqu’on lui demande : que va-t-il nous arriver?, le grand Maître répond : Il ne pourra pas concrétiser son dessein! Jamais personne ne parviendra à anéantir tout Israël! Cela est écrit (Genèse 32,9) : Si Ésaü attaque l’un des camps et le met en pièces, le camp restant sera une ressource!. Il ajoute : Cela est écrit aussi dans le livre d’Obadia (ver. 17) : Sur le Mont Sion, un débris subsistera; il sera chose sainte. Le monde des Yéchivot ressurgit des cendres en Erets-Yisraèl, l’une de ses dernières paroles qui allait, après l’Holocauste, devenir réalité.

1839/1905, R. Zadoc Kahn

né à Mommenheim (Alsace) en 1839, décédé à Paris en 1905

il étudie à l’École rabbinique qui se trouvait alors à Metz. Il devient plus tard Grand rabbin de Paris, puis Grand rabbin de France, fonction qu’il est le dernier à occuper avant la séparation de la religion et de l’État. Il vit durant une des périodes les plus mouvementées pour le judaïsme français : création de l’Alliance, l’Affaire Dreyfus, l’entreprise d’installation de Juifs en Erets Yisraèl initiée par le Baron de Rothschild, action sur laquelle le Grand rabbin Kahn a une influence décisive. On lui doit également une traduction de la Bible en français qui est encore largement utilisée aujourd’hui.

1843/1926 R.Méïr Simha Ha-Kohen, (Mèchèkh Hokhma)

Rabbin de Dvinsk; un des géants de la génération d’avant l’Holocauste, il étudie chez R’ Mochè Danichevsky; encore jeune il se distingue par sa connaissance du Talmud de Babylone et de Jérusalem avant d’être bar mitsva. Il épouse la fille de R’ Tsvi Paltiel, un homme riche de Bialystock, qui l’entretient pendant qu’il continue ses études chez R’ Yom Tov Lipman; auteur du commentaire de la Tora, Mèchèkh Hokhma, Or Saméah sur le code de Maïmonide, il est l’un des chefs des mitnaguédim.

1847/1905, le Sfat Emeth

LEIB, Yéhouda Ariè de Gour Né en 1847, décédé en 1905

fils de R’ Avraham Mordekhaï de Gour, petit-fils de R’ Yitshaq Méir de Gour. Rabbi d’une des cours hassidiques les plus importantes, comptant des dizaines de milliers d’adeptes. Ses ouvrages sont des classiques et figurent parmi les livres d’étude les plus utilisés : Sefat Emet sur la Tora et sur la Guémara.

1848/1928, Rabbi Chlomo Aben Danan

Rabbi Chlomo Aben Danan est descendant en droite ligne, de père en fils, d’un des piliers du judaïsme, le Rambam (Maïmonide) et du coté maternel de Rabbénou Tam

Issu d’une famille prestigieuse, tant par sa généalogie que par la valeur de ses membres, pratiquement tous importants Rabbanim ou Dayanim (juges), il naquit à Fès le Chabbat 9 Sivane 5608 (1848), ville dont il fut le Dayane (juge) durant cinquante ans (5639/1879 – 5689/1929), excepté un an où il fut nommé au Haut Tribunal Rabbinique de Rabat. En 1858, le 18 Sivane, Rabbi Moché, père de Rav Chlomo, homme intègre, grand talmudiste, quitte ce monde, à l’âge de 30 ans. Il laisse un fils, âgé de 10 ans.

L’éducation de Rabbi Shlomo incomba à son grand père, Rabbi Chemouèl et à son oncle, Rabbi Its’hak. Grand érudit, ce dernier le prit sous sa tutelle et lui transmit ses connaissances. De son coté, Rabbi Shlomo lui fut très reconnaissant et lui témoigna respect et amour. Le jeune orphelin continua à se consacrer intensément à l’étude de la Torah. Lorsqu’il eut dix-sept ans, il entama l’étude de la Kabbale.

Doué d’une intelligence supérieure, à dix-huit ans, il commençait à donner aux jeunes gens de Fès des cours dans le même esprit que ceux des Yéchivot, les guidant ainsi dans l’apprentissage du Talmud et de la Halakha. A vingt et un ans, il fut invité par les Rabbanim de Fès, à se joindre à eux au Beth Dine.

Ils appréciaient tout particulièrement ses capacités de réflexion et sa grande force de raisonnement dans tous les cas que l’on venait lui présenter ou pour lesquels on lui demandait son avis, notamment sur des problèmes de divorce, de femmes ?Agounote, etc.

En 1920, il est nommé à la cour de justice de Rabat, cour d’appel pour tout le Maroc. Il y remplace le grand Rabbin Rabbi Raphaël Enkaoua. Un an après, il revient à Fès pour être Président du Tribunal Rabbinique. Son tribunal ne désemplissait pas du matin au soir de tous ceux qui venaient lui soumettre leurs désaccords. Grâce à sa bonté et sa douceur, il réussissait le tour de force d’arriver, dans ses jugements, à satisfaire les deux parties qui s’opposaient.

En 1875, à l’âge de vingt-sept ans, il décida de monter en Erets Israël pour accomplir les commandements relatifs à la terre Sainte. Il entreprend ce long et périlleux voyage avec son oncle Rabbi Its’hak Aben Danan.Devant les difficultés et les conditions pénibles de la Palestine de l’époque, ils se voient obligés de la quitter après un séjour de 33 jours. En 5661 (1901), il fit paraître dans

un ouvrage de responsa intitulé « Achèr Lichlomo », chaque jugement et décision qu’il avait prononcés. Il y rapporte tous les problèmes halakhiques qui lui ont été soumis, directement ou indirectement, depuis les communautés d’Afrique du Nord, des villes de Salé, Rabat, et même de Gibraltar. Les sujets traités dans cet ouvrage sont très variés et recouvrent toute la Halakha. Il y apparaît comme un géant de la Halakha, aussi fin connaisseur des décisionnaires Achkénazes que Séfarades.

Au-dessus de tout, ce qui le caractérisait, c’était sa piété et sa crainte d’Hachem. Il se levait chaque matin avant l’aube, et se hâtait d’aller ouvrir les portes de la synagogue. Même à un âge avancé, il était toujours le premier arrivé, et il priait avec toujours la même ferveur. On pouvait lire sur son visage, pendant qu’il priait, une joie incommensurable. De même, pendant ses discours, il savait passionner son auditoire par ses paroles attachantes, ses dons d’orateur, ses paraboles et ses jeux de mots appréciés de tous. Chacun écoutait avec émerveillement ses paroles de Torah qui pénétraient les c?urs.

Le Tsadik rendit son âme à son créateur dans la nuit du 28 ‘Héchvane 5689 (1928). Déjà le soir de Yom Kippour, on avait comme pressenti sa fin prochaine : il avait omis, dans la prière du Kol Nidré la phrase « à partir de ce Yom Kippour-ci, jusqu’à celui de l’année prochaine », comme s’il avait deviné que « celui de l’année prochaine » ne viendrait jamais pour lui.

Au cours du mois de ‘Héchvane (le jeudi 25) après s’être remis d’une forte fièvre, et alors que, continuant de siéger au tribunal, il avait repris normalement ses activités, il fut frappé d’un malaise à la suite duquel son état se dégrada rapidement. On appela à son chevet de nombreux médecins, qui essayèrent, en vain, d’apaiser son mal. Son esprit était aussi clair que d’habitude, de même le lendemain et le surlendemain, Chabbat. Ses lèvres ne cessaient point d’émettre des prières. Comme la nuit était tombée, il pressa ses fils de réciter la Havdala. On étudia alors devant lui le « Pata’h Élyiahou » et l’on dit le « Chéma’ Israël » au moment où son âme retournait à son Créateur.

Toute la ville, hommes, femmes et enfants le pleurèrent. Il fut inhumé le lendemain accompagné par des milliers de Juifs, accourus de Fès et des autres villes du Maroc, par les membres du gouvernement et les représentants de tous les cultes, venus lui témoigner, pour la dernière fois, leur profond respect.

1848/1935, R.Rafaèl Ankawa

né à Salé

rabbin, Président du Haut Tribunal Rabbinique du Maroc et juriste réputé partout en Afrique du Nord et en Israël, chevalier de la Légion d’Honneur, très estimé par les autorités marocaines et françaises du Maroc. Il est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages de jurisprudence : Qarnè Réèm, , des consultations et décisions juridiques; Paâmonè Zahab, , sur le Choulhane Âroukh et le Hochène Michepat; Séfère Hadad wé-Tèma, , des nouvelles sur le Talmud.

?/1934, R.Meïr Chapira de Lublin

auteur du Or Hamayer et fondateur du Daf ayomi

1835/1918, R.Haïm Solovetchik, auteur du « Hidouché Ha’gra »

Rav de Brisk, auteur du « Hidouché Ha’gra » sur le Rambam

1851/1970, R.Êzra Attia

Né en 1851 à Alep en Syrie, décédé à Jérusalem en 1970

fils de Rabbi Yitshaq (petit-fils de Rabbi Yéchâyahou (auteur du Bigdei Yéchâ) qui émigra en Terre Sainte en 1895 avec ses deux fils, Éliahou et Êzra. Dès son jeune âge, Rabbi Êzra passe ses jours et ses nuits dans le petit Bèt ha-midrache de Chochanim Lé-David, hors des murailles de Jérusalem, dans le quartier des Boukharim. Il est un des premiers élèves de la Yéchiva Ohel Moêde qui accueille les enfants pauvres et où siègent Rabbi Avraham Adess qabbaliste, Rabbi Yossef Yédid Ha-Lévi et Rabbi Chélomo Lanyado.

Il épouse la fille de Rabbi Avraham Chalom. Lorsque la Première Guerre Mondiale éclate, les élèves de la yéchiva, exposés à l’enrôlement dans l’armée Turque, se trouvent en grand danger et doivent se cacher; mais ils continuent à étudier, et c’est la Rabbanit Attia qui leur apporte à manger tous les jours. Le groupe se rend ensuite en grand secret au Caire où, Rabbi Êzra, constatant la désolation spirituelle qui règne dans cette capitale, donne un nouvel essor à la propagation de la Tora. Il y fonde la Yéchiva Ahavat Wé-ahva et l’organisme Kéter Tora qui assure des cours du soir aux travailleurs et écrit pour eux le traité Âvoda Zara. Par la suite, il est nommé membre du tribunal rabbinique local. Après la guerre, Rabbi Êzra retourne à Jérusalem au grand désespoir des Juifs de la capitale égyptienne. Il se réinstalle dans la yéchiva Ohèl Moêde aux côtés du Roche Yéchiva, Rabbi Chelomo Lenyado, et du grand méqoubal Rabbi Hayim Chaoul Douvek.

En 1923, la Yéchiva Porat Yossèf ouvre ses portes et son premier noyau d’élèves et d’enseignants est constitué par un transfert à partir de l’institution Ohel Moêde, et est donc dirigée par Rabbi Chelomo Lanyado jusqu’à sa mort en 1935. Rabbi Êzra est nommé, à l’unanimité, comme son digne successeur. Il dirige cette Yéchiva malgré les plus grandes difficultés, notamment en 1948 lorsque la Vieille Ville est conquise par les Arabes et qu’il doit transférer son institution dans la ville nouvelle.

Sa grandeur dans l’étude, dans la Halakha et dans sa forme de conduite, est remarquable, ainsi que son aptitude à transmettre son savoir en des termes simples avec les mots qu’il faut. Ses élèves sont restés à jamais attachés à lui, et ceux qui se sont installés dans un autre pays lui rendent visite à chaque fois qu’ils reviennent en Erets-Yisraèl. Il est pour eux la source du Mur occidental. On afflue de tous les coins de Jérusalem pour venir entendre ses cours.

Parmi ses écrits, figurent une série de commentaires sur le traité talmudique Kétoubot qui disparaît, ainsi que d’autres fruits de sa plume, lors de la destruction de la Yéchiva Porat Yossèf au cours de la Guerre d’Indépendance, en 1948. Sa modestie est, durant toute sa vie, une seconde nature. Rabbi Êzra passe la dernière période de sa vie entouré de milliers d’élèves et de disciples, futurs propagateurs de la Tora, maîtres réputés, produits raffinés de la Yéchiva Porat Yossèf.

En 1967, il peut se rendre enfin au Mur Occidental qui vient juste d’être libéré après vingt années d’assujettissement par les Arabes, et il en pleure de joie et se répand en prières de louange et de reconnaissance. Le lendemain de Lag ba-ômer, en 1970, il quitte ce monde, et ceux qui prononcent les éloges funèbres, exhortent le peuple entier à la téchouva après cette immense et irremplaçable perte.

1858/1936, le Rogatchover, auteur du « Tsafnat Pane’ah »

R.Yossef Kozen, le Gaon de ROGATCHOV, auteur du « Tsafnat pane’ah »

Le Rogatchover Gaon, Yossef Rosen (1858 – 5 mars 1936) également connu sous le nom de Tzafnath Paneach, était un rabbin, et l’un des éminents savants talmudique du début du 20e siècle, connu sous le nom de « Gaon » à cause de sa mémoire photographique et de son esprit aiguisés comme des rasoirs.

Il est né à Rogatchev, aujourd’hui en Biélorussie, dans une famille Hasidique de Kapuster. Ses capacités inhabituelles ont été relevées à l’âge de treize ans, quand il fut envoyé pour étudier avec le rav Chaim Soloveitchik, de cinq ans son aîné. . Il a par la suite étudié avec Rabbi Moshe Leib Diskin Yehoshua (Maharil Diskin) à Shklov.. Il a ensuite assumé le rabbinat de la communauté Hasidique de Dvinsk

. Parmi ceux qui ont reçu semicha de lui, le rav Mardochée Savitsky de Boston; Rabbi Zvi Olshwang, le rav Avrohom Elye Plotkin, l’auteur de Birurei Halachot et le Rabbi Menachem Mendel Schneerson, le septième Lubavitcher Rebbe.

Le Rogatchover était connu pour l’ampleur et de ses connaissances en Torah et humour caustique.. Il était également réputé pour ne citer que rarement une autorité rabbinique après Maïmonide,. il a toutefois considéré le Shulchan Aruch Harav de l’Alter Rebbe (fondateur du mouvement Habad) sur le même plan que les ?uvres de Rishonim.

. Il meurt à Vienne en 1936 après l’échec d’une intervention chirurgicale.

Tout au long de sa vie, même s’il n’était pas un Lubavitcher Chassid, il a été très proche des hassidim Loubavitch et de leur Rebbeim, Rashab et Rayatz. .Son nom revient souvent dans les histoires racontées dans les yeshivot Habad et dans les farbrengens pour souligner le sacrifice de soi et le dévouement à la Torah..

Ses principaux travaux, un commentaire sur Maïmonide, a été publié de son vivant, ainsi que cinq volumes de responsa… Ses manuscrits ont été passés en contrebande de la Lettonie durant la Deuxième Guerre mondiale par son successeur le Rabbin Yisrael Safrin Alter-Fuchs (1911-1942), qui est resté en Lettonie pour achever cette tâche et il est mort aux mains des Nazis. . Une partie de ces manuscrits ont été édités et publiés par le rabbin Menachem M. Kasher de Yeshiva University.

.Ses écrits sont considérés comme difficiles et inaccessibles,. Rabbi Kasher a inclus Mefa’aneach Tzefunoth, un commentaire explicatif, pour faciliter la compréhension du Rogatchover

1859/1927, le Saba de Slabodka

FINKEL, Naphtali Tsvi, (Saba de Slobodka) 1859, 1927

illustre rabbin lituanien, appelé communément le SABA de Slobodka (ville célèbre en Lituanie pour son école talmudique). Nombre de maîtres des Yéchivot d’aujourd’hui comptent parmi ses élèves. En 1924 se fonde, sur son initiative, la Yéchiva de Hébron, en Palestine où lui-même vient s’installer en 1925. Il meurt en 1927 à Jérusalem. Un an après sa disparition, ses élèves publient, en hommage à sa mémoire, un recueil basé sur l’enseignement du Maître, comprenant des textes écrits par diverses personnalités rabbiniques et un éloge de l’oeuvre du rabbin.

1860/1920 (Habad 5) Rabbi Chalom Dov Ber Schneerson (le Rabbi Rachab)

Rabbi Shalom Dov Ber, le Rabbi Rachab, 20 hechvan 1860 (5621)  2 nissan 1920 (5680)

Rabbi Shalom Dov Ber Schneersohn naquit à Loubavitch, le 20 Mar ‘Hechvan, un lundi de la Parasha ‘Hayé Sarah 5621 (1860), à neuf heures du matin. Quelques mois plus tôt, sa naissance avait été annoncée en rêve, à sa mère, par l’Admour Haemtsahi et sa fille la Rabbanit Sarah, qui lui demandèrent de faire écrire pour l’occasion un Séfer Thora. Celui-ci fut achevé discrètement, après Yom Kippour et, quelques semaines plus tard, le Rabbi Rachab naquit. Sur l’ordre de son père, le Rabbi Maharach et sur le conseil du Mohel, sa circoncison fut repoussée jusqu’au troisième jour de ‘Hanouccah. Elle fut célébrée discrètement, tout comme la conclusion du Sefer Thora.

Dès son plus jeune âge, tous remarquèrent sa profonde crainte de D.ieu et sa grande ardeur à l’étude. Le décès de son grand-père, le Tséma’h Tsédek le choqua profondément et il demanda à son professeur l’autorisation d’assister à la prière de son père, pendant toute l’année de deuil. En 5634 (1874), il célébra sa Bar Mitsvah, qui fut particulièrement joyeuse. Il possédait alors de très profondes connaissances talmudiques et hala’hiques, ainsi que de bonnes notions de ‘Hassidout. Dès 5636 (1875), il répétait lui-même les commentaires publics de son père.

Il épousa la Rabbanit Shterna Sarah, la plus jeune fille de son oncle, Rabbi Yossef Its’hak, le samedi soir 11 Elloul 5635 (1875). Le mariage eut lieu à Avroutch, ville de son beau-père et il rentra à Loubavitch le dimanche 19 Elloul. Pendant cinq ans, il se consacra, de manière intensive, à l’étude de la Thora.

C’est en 5640 (1880) qu’il commença à prendre en charge les besoins communautaires et devint, dans ce domaine, le confident de son père. Son action fut intense et multiple. En 5625 (1892), il multiplia les démarches pour annuler l’expulsion des Juifs de Moscou. Il parvint à la retarder jusqu’à l’été et, pendant ce temps, collecta des fonds pour permettre aux expulsés de s’installer dans leurs nouvelles implantations. Dès 5653 (1893), il réinstalla le comité des responsables communautaires de Pétersbourg, qui avait créé par son père. En 5662 (1902), il obtint le concours des frères Yaakov et Eliezer Poliakov, philantropes bien connus à l’époque et l’aide matériel de l’I.C.A pour fonder une usine de tissage et de filage de la laine dans la ville de Doubrovna, près de Mogilev. Deux milles Juifs y travaillèrent, gagnant largement leur vie. Son action pour faire cesser les pogroms fut couronnée de succès et, en 5666 (1906), il parvint à calmer les persécutions.

Comme son père, il multiplia les voyages pour résoudre les problèmes des Juifs. C’est ainsi qu’il se rendit en 5654 (1894) dans la région de ‘Herson, en 5658 (1898) à Kiev et à Odessa. Dépassant même les frontières de la Russie, il visita, en 5661 (1901), l’Allemagne, la France et la Hollande. Il participa, en 5668 (1908), à la réunion des responsables communautaires, qui eut lieu à Berlin, en Allemagne.

Il prit, en 5643 (1883), la tête des ‘Hassidim ‘Habad. Il fut très choqué par le décés du Rabbi Maharach et passa l’année de deuil dans la chambre de son père. Pendant tout ce temps, il ne reçut personne, ne répondit pas aux questions, se consacra à l’étude et à la prière. Par la suite, son état de santé l’obligea à vivre dans des pays plus chauds et au bord de la mer. Il passa quelques temps à Paris, à la Bourboule et plus tard à Menton, puis en Allemagne, en Bohême, en Autriche et en Italie. C’est à partir de 5654 (1894) qu’il succéda à son père et assuma pleinement ses fonctions. Il occupait désormais la place de son père, à la synagogue, recevait les ‘Hassidim, répondait à leurs questions, commentait publiquement la ‘Hassidout. En 5655 (1895), son fils, Rabbi Yossef Its’hak, devint son secrétaire particulier, pour tous les problèmes communautaires.

Il se préoccupa des soldats juifs qui combattaient en Extrême Orient et, en 5664-5665 (1904-1905), institua des comités chargés de leur envoyer des Matsot pour Pessa’h. Grâce à son intervention, 2382 responsables communautaires, Rabbanim, ‘Hazanim et Cho’hatim furent réformés en 5777 (1917).

Il fonda, le dimanche 15 Elloul 5657 (1897), la Yeshiva Tom’heï Temimim, afin que la Guemara et la ‘Hassidout puissent être étudiées en un seul et même endroit. Ce fut là la grande oeuvre de sa vie. Puis, en 5671 (1911), il fonda, dans le même esprit, la Yéshiva Torat Emet, dont il confia la direction à Rabbi Shlomo Leïb Eliezerov, à ‘Hevron, en Terre Sainte. Il délégua Rabbi Chnéor Zalman Havlin, qui se rendit, pour cela, en Erets Israël. Pendant l’été 5676 (1916), il fonda une extension de la Yeshiva, avec de nombreuses succursales, en Géorgie, puis dans le Caucase.

Son enseignement et particulurièrement important. Il développa les idées de la ‘Hassidout et les présenta de manière structurée. C’est à ce titre qu’il fut appelée le « Maïmonide de la ‘Hassidout ». Ses très nombreux discours sont désormais pour la plupart imprimés.

En 5659 (1899), il affirma sans ambiguïté son opposition au sionisme, dans une première lettre, qui fut alors diffusée. De même, il s’engagea dans la lutte contre la Haskala. Il coopéra avec des responsables d’autres communautés, notamment Rabbi Its’hak El’hanan Spector de Kovno et le baron Guinsbourg de Pétersbourg, le Rabbi de Tcherkov, le Rabbi de Bouyan, le Rabbi de Wholin, le Rabbi de Slonim, le Rabbi Elyahou ‘Haïm de Lodj, Rabbi David de Karlin, Rabbi ‘Haïm de Brisk, le docteur Tsadok Kahn, grand Rabbin de France et le Rav Ritter; grand Rabbin de Hollande. En 5667 (1907), il créa « l’union des Juifs observants », avec un programme d’action très détaillé, dont il confia l’exécution au Rav Breur et au Rav Yaakov Rosenheim. Toutefois, à la réunion de Katowitch, en 5669 (1909), il annonça officiellement qu’il se retirait d’Agoudat Israël. En effet, il expliqua que cette organisation, dont la finalité devait être l’union entre toutes les tendances du peuple juif, ‘Hassidim et Mitnagudim, afin de défendre les valeurs de la Thora et des Mitsvot, se détournait de sa vocation première et défendait des intérêts politiques, étrangers à ceux qui avaient la Thora pour seule préoccupation.

Il quitta Loubavitch, avec toute sa famille, le dimanche 16 Mar ‘Hechvan 5676 (1915) et s’installa à Rostov sur le Don. De 5678 à 5780 (1918 à 1920), la Russie connut la guerre civile. Le Rabbi se consacra alors à mettre en ordre les manuscrits des précédents Rebbeïm.

A l’issue du Shabbat Vayikra, veille du dimanche 2 Nissan 5680 (1920), à trois heures trente du matin, il quitta ce monde. Il est enterré à Rostov sur le Don. Dans les trente jours suivant son décés, un incendie détruisit la maison qu’il habitait à Loubavitch, avant de partir pour Rostov.

Il eut un fils unique, Rabbi Yossef Its’hak, le Rabbi Rayats, qui lui succéda.

1863/1939, R.Haim Ozer Grodzinski auteur du « Hakhiézér »

Rav de Vilna et patron des yechivots de Lithuanie

1865/1935, R. Abraham Isaac Hacohen Kook

KOOK, Abraham Yitshaq né en Lituanie

il s’établit en Terre Sainte en 1904, date à laquelle il est nommé rabbin de Yaffo, petite ville à côté de laquelle devait s’élever l’actuelle Tel-Aviv. En 1919, il est nommé Grand Rabbin de la Palestine, talmudiste, qabbaliste, homme d’action, c’est dans divers domaines que le R’ Kook a exercé son influence, ses ouvrages sur la halakha sont reconnus par tous; philosophe mystique, il insiste sur le lien intime qui unit Israël à son D’ieu, à sa terre et à sa Loi; homme d’action, il a contribué au repeuplement de la Terre Sainte en ne cessant de rappeler l’importance de la mitswa de résider sur la terre d’Israël.

1866/1935, R. Chlomo Aharon Wertheimer

né en Hongrie en 1866, décédé à Jérusalem en 1935

Il étudie surtout à la Yéchiva des qabbalistes Bèt-Èl. Passionné de manuscrits anciens, il réussit à en acquérir quelques-uns provenant de la guéniza. Il publie plus de trente ouvrages, le plus connu, Batel Midrachot.

1868/1948, R.Abraham Abihssera

descendant d’une branche illustre, ayant pour ancêtre Rabbènou Chémouèl Abihsera de Damas (Syrie). Il fait à Meknès de solides études auprès des professeurs renommés de l’époque. Guide éclairé, juriste et notaire de premier ordre, il s’installe à Casablanca en 1903. Il y est nommé juge au Tribunal Rabbinique dès sa création en 1918. Il exerce ses fonctions pendant 30 ans.

1870/1939 : R. Yaacov Haim Sofer, le Kaf Hahaïm

auteur du « Kaf Hahaim » -,commentaire sur le Choulahn Aroukh, équivalent sépharade du michna Broura

1872/?, R.Chimône Hayim Obadia

né à Sefrou en 1872

circoncis par le très célèbre et très saint Rabbi Rafaèl Mochè Elbaz, porté par son père Rabbi Messod et son grand-père Rabbi Éliahou Benharoche (auteur des livres Birkat Eliahou et Cos Eliahou). Rabbi Chimône a été le chef spirituel de la ville de Sefrou avant de laisser ce rôle à son fils, Rabbi David, qui a été le dernier grand rabbin de la ville. Doué d’un amour puissant pour l’étude, toute sa vie a été une succession de jeûnes et de privations. Après son mariage à l’âge de 18 ans, il se lève tous les matins à trois heures du matin et se consacre à l’étude de la Tora sous la conduite vigilante de son père. En 1892 a été fondée la première yéchiva en ville qui regroupait sept talmidim. C’est l’époque des grandes attaques sur les Juifs par les arabes qui ont fait beaucoup de victimes, et Rabbi Chimône se distingue par l’encouragement qu’il prodigue à la population dans les sermons qu’il prononce en toute occasion.

Il crée la Hevrat Èliyahou Ha-Navi qui a pour rôle d’assurer un toit et la nourriture aux nécessiteux de la ville et de l’extérieur. Il encourage également la fondation de la Hevrat Em Habanim, organisation de femmes qui construit une magnifique école pour les études primaires des enfants de la ville. Il fonde aussi la Hevrat Êts Hayim, analogue à nos kolel contemporains, qui assure les moyens de vie aux talmidè hakhamim qui se consacrent à l’étude de la Tora.

Rabbi Chimone Hayim Ôbadia est décédé en 1952 après avoir laissé plusieurs oeuvres, les unes encore manuscrites et d’autres qui ont vu le jour sous l’instigation de son fils Rabbi David. Les deux livres qui ont paru sont : Tora Hehaïm et Yismah Levav. Le jour de son décès a été conservé dans les annales de la ville comme une journée incomparable par le nombre de participants qui sont arrivés à Sefrou de toutes les villes du Maroc, autorités civiles et militaires, rabbiniques et administratives, venus marquer le respect et la grande considération qu’ils avaient envers cette personnalité d’envergure mondiale dont les dimensions ne correspondaient pas à la petite ville qui l’a vu naître et grandir.

1874/1936, R. Yérouham Leivowitz

Né en 1874, à Lyovan (Pologne), décédé en 1936

Le Rav Yérouham Leivowitz étudie à la Yéchiva de Bobrouisk, puis dans celle de Slobodka. Son Maître est le Rav Nathan Tsvi Finkel, le Saba de Slobodka, qui décèle immédiatement ses aptitudes hors du commun. Il s’y lie aussi avec Rav Yitzhaq Blazer, disciple de Rav Yisraèl Salanter, dont il s’inspire considérablement. Il étudie ensuite à Chelm auprès du Rav Simha Zissel Ziv qui devient son guide spirituel.

Un an après son arrivée, le Rav Zissel meurt. Il étudie alors avec le fils et le gendre du Rav – Rav Nahoum Zéev Ziv et Rav Hirsch Breude – et est considéré comme le meilleur chelmien. Parmi ses disciples : Rav Mochè Rozenstein, Rav Yossèf Nandik.

Il épouse en 1900, Rivka, de la ville d’Ozwent, parente de son défunt maître Rav Zissel. (Survivante de la Choah, elle décède à New York en 1948). C’est elle qui assure la subsistance de sa famille afin de permettre à son mari d’étudier pendant huit années. Il acquiert ainsi une science approfondie de l’ensemble du Talmud et de la Halakha. Une grande partie des étudiants des grandes et célèbres Yéchivot, Radin, Grodno, Kamenetz et de Brisk, se rendent, devenus adultes, à celle de Mir, qui accueille également des recrues venues de nombreux pays étrangers.

Aux environs de l’année 1904, le Hafets-Hayim le nomme directeur spirituel de sa Yéchiva. En collaboration avec le Roche Yéchiva Rav Naftali Trop, il hisse la Yéchiva de Radin à son apogée. C’est en 1908 que Rav Yerouham est appelé à enseigner à la Yéchiva de Mir, après qu’y soit introduite, par son nouveau Roche Yéchiva, Rav Eliézer Youdel Finkel (fils du Saba de Slobodka), la méthode de formation spirituelle du Moussar.

La Première Guerre mondiale interrompt sa fructueuse activité à Mir. Rav Yerouham retourne en Lithuanie pour y retrouver sa femme et ses enfants. La guerre le forçe à y rester. En 1918, on lui demande de venir à Slobodka afin d’y assumer la direction spirituelle d’un groupe d’élèves rescapés de différentes origines qui y ont été réunis, dans l’attente du retour des étudiants et des Rabbanim de la Yéchivat Knesset Yisraèl, sous l’égide de Rav Nathan Tsvi Finkel. Puis il est nommé Machguiah à la Yéchiva de Poniewez. À la fin de la guerre, la Yéchiva de Mir regagne enfin la Lithuanie. Elle s’implante tout d’abord à Vilna, puis retourne enfin à Mir. Mais Rav Yerouham, ayant choisi de poursuivre son oeuvre d’enseignement dans les Yéchivot lithuaniennes, propose, pour le remplacer, Rav Yéhezkhel Lewinstein qui est nommé à cette fonction. Rav Yérouham revient à Mir après la fête de Pessah 1924.

Certains des élèves qui assistent à ses Sihoth, mettent ensuite par écrit ces centaines d’entretiens, que son fils – Rav Sim’ha Zissel – fait paraître après sa mort, en trois volumes: Dahath hokhmah ou Moussar. Vers Mir commencent également à affluer des étudiants venus d’Amérique, de différents pays d’Europe et également de la Pologne « hassidique ». Aux étudiants de Mir, leur maître voue individuellement à chacun d’entre eux une estime très particulière, et pour eux, il est le guide spirituel aux sources duquel ils s’appliquent à puiser.

Rav Yerouham, durant une longue période, enseigne le Houmache avec le commentaire de Rachi, selon une méthode approfondie relevant tout à la fois de l’analyse et de l’étude moussarique. C’est pendant l’été de 5696/1936 que la vie de Rav Yerouham, si intense, si riche pour le peuple tout entier, arrive à son terme, à l’âge de soixante-deux ans seulement. II consacre ses dernières Sihoth au thème de l’extrême vigilance à déployer dans le service de D’ieu. Il fait entendre sa dernière Sihah devant tous les élèves de la Yéchiva, le Chabbat 24 Iyar 5696/1936.

Douze jours après Chavouôt, le 18 Sivan 5696/1936, Rav Yerouham quitte cette terre. Les fils de Rav Yerouham continuent dignement dans la voie de leur père. Rav Yisraèl Leivowitz devient le Machguiah de la Yéchiva Rameillas de Vilna, fondée par Rav Hayim Ozer Grodzinsky. II est, ainsi que son épouse, emporté dans l’Holocauste. Rav Moché Leib Leivowitz, pendant de nombreuses années, prodigue son enseignement à New York. Quant à ses deux autres fils – yivdelou lehayim tovim -, Rav Avraham et Rav Simha Zissel, ils se distinguent, eux aussi, par leur enseignement et par la propagation de l’oeuvre de leur père qu’ils assurent par la parution des volumes Daâth ‘Hokhmah ou-Moussar. Le gendre de Rav Yerouham, Rav Yisraèl Hayim Kaplan, avant l’Holocauste, est compté parmi les directeurs spirituels de la Yéchiva Torat Hessed de Brisk, puis, après la Guerre, parmi les figures de proue du Judaïsme américain. II dispense son enseignement, pendant plusieurs dizaines années, au Beth Midrach Eliyon, à Spring-Valley. Les illustres élèves de Rav Yerouham continuent de propager son enseignement dans le monde de la Tora, et de répandre son influence qui ne s’éteindra jamais.

1875/1941 R.Elhanan Vasserman, le KOVETS CHIOURIM auteur de « Kovets Chiourim » et « Kovets Haarot »

Né en 1875 à Birz (Lituanie), décédé à Kovno en 1941

Il naît en 1875 à Birz (Lituanie). Fils de Rav Naftali Beynouch, il épouse la fille du Rav de Salant, Rav Meïr Atlas (plus tard Rav de Chavouly) qui pourvoit à son entretien pendant plusieurs années à Boysk (Lettonie), ville natale de son père. On lui propose les fonctions de Président du Tribunal de Moscou, poste qu’il refuse pour se consacrer à l’enseignement à la Yéchiva. Il quitte plus tard les siens pour se rendre à Radine auprès du ?Hafets ?Haïm.

Au cours de la Première Guerre Mondiale, Rav El’hanane s’exile avec le ?Hafets ?Haïm à Smilowitz, ville voisine de Minsk. Il y reste pendant près de cinq ans, après le départ de son maître et sur son ordre, pour diriger la Yéchiva nouvellement fondée, affrontant d’énormes difficultés comme la faim, le dénuement, les épidémies et toutes sortes d’autres maux. Son fils Rav Eléazar Sim’ha raconte que c’est à cette époque que l’épouse de Rav El’hanane, Mikhalé, se distingue tout particulièrement en s’initiant à la fabrication du savon qu’elle vend elle-même afin d’entretenir toute l’institution et sa propre famille. Le temps considérable qu’elle passe à accomplir cette tâche ne l’empêche pas d’éduquer ses enfants et d’être une mère compatissante pour chacun des étudiants.

Lorsqu’en 1921, les Juifs peuvent quitter la Russie, Rav El’hanane rejoint en Pologne le ?Hafets ?Haïm à Baranowitz, ville frontière, où il devient directeur de la Yéchiva locale, Ohel Torah, fondée par le Saba de Novardok, Rav Yossef Yosel Hourwitz. Cette Yéchiva devient un centre de Torah très important qui attire des élèves venus de tous les horizons spirituels et de tous les pays, d’Allemagne et même des Etats-Unis.

Les enseignements de Rav El’hanane se répandent dans toutes les Yéchivot de l’époque et contribuent à former la génération de Bné-Torah. Tout en exerçant ses fonctions, Rav El’hanane entretient ses contacts avec le ?Hafets ?Haïm dont il se considère comme l’humble disciple. Lorsque la Yéchiva est aux prises à des difficultés et que les étudiants sont affamés, le Rav impose les mêmes restrictions chez lui et réduit même son propre salaire.

En 1932, les conditions matérielles devenant intenables, Rav El’hanane décide, bien à contrec?ur, de se rendre en Amérique afin d’obtenir de l’aide pour la Yéchiva.

Sur le point d’embarquer, ses élèves de Baranowitz lui écrivent qu’ils sont prêts à endurer la plus rude des famines pourvu que leur Rav reste auprès d’eux. Rav El’hanane renonce alors à son voyage et retourne à son poste. Mais la misère et la faim allant en s’aggravant, il embarque en 1933 pour l’Amérique. Il recueille des fonds pour sa Yéchiva mais, en même temps, fait grande impression et s’efforce activement de renforcer le Judaïsme américain.

À la veille de l’invasion de la Pologne, qui marque le début de la Seconde Guerre Mondiale, Rav El’hanane se trouve en Amérique pour les besoins de la Yéchiva. Son fils, Rav Eléazar Sim’ha vient d’y émigrer, sur les conseils de son père, après avoir contribué à la fondation, à Strasbourg, de la Yéchiva qui deviendra, après la guerre, celle d’Aix-les-Bains. (Il fondera et dirigera plus tard la Yéchiva Or El’hanane à Los Angeles

puis à Jérusalem, en 1980). Malgré les périls, Rav El’hanane retourne en Europe rejoindre non seulement ses deux fils restés en Pologne, Rav Naftali et Rav Leib, mais aussi les quatre cents étudiants de sa Yéchiva, et se réinstalle à Baranowitz. Malgré les atrocités perpétrées par les troupes nazies, Rav El’hanane reste auprès de ses élèves afin de leur soutenir le moral. Bien que disposant d’un visa pour l’Amérique et d’un autre pour Erets Israël, il refuse d’en faire usage aussi longtemps qu’un seul étudiant sera retenu dans la vallée des larmes.

Lorsque le pays est livré aux Soviétiques, les Juifs craignent tout autant la haine des Bolchéviques qui refusent toute forme de religion. Fuyant la zone soviétique, Rav El’hanane et ses élèves trouvent refuge à Vilna. Presque toutes les Yéchivot s’y trouvent rassemblées comme si toute la Torah était concentrée en ce point du globe qui joue le rôle des quatre coudées de la Halakha. Puis la Yéchiva s’exile à Troki, puis à Smilishoki. Cette situation se prolonge un an et demi et Rav El’hanane insuffle

le courage et la force nécessaires pour s’adonner à l’étude sans prendre garde au danger.

En 1941, se trouvant secrètement à Kovno pour une mission communautaire, les Nazis envahissent la Lituanie. Rav El’hanane se réfugie chez Rav Abraham Grodzenski, directeur de la Yéchiva de Slobodka dont les Nazis avaient ordonné la fermeture. Mais Rav El’hanane trouve des compagnons d’étude à qui il donne un cours magistral sur les lois relatives à la sanctification du Nom Divin, c’est-à-dire à la manière de mourir en martyr de la foi.

Tout le groupe est arrêté le 13 Tamouz 5701 (1941) et Rav El’hanane marche en tête en adressant à ses amis des paroles d’encouragement sans laisser transparaître le moindre signe de crainte ou de préoccupation personnelle.

Le même soir, Rav El’hanane est exécuté avec douze autres Maîtres en Tora, tous morts en sanctifiant le Nom Divin !

1873/1941 R. Âzrièl Méir Eiger

décédé durant la Choa. fils d’Abraham, descendant du Hozé de Lublin, il a pris la place de son père en tant que Admor de Lublin. Vécut à Polav, puis à Varsovie. Ses publications, Ha-Tsaât taqana nehoutsa et Taqanat rabim, concernent les relations commerciales.

1875/1961, R.Tsedaka Houtsin

Né en 1875 à Bagdad, décédé à Jérusalem en 1961

fils de Rabbi Mochè, appelé du nom de son grand-père, auteur de nombreux piyoutim fort répandus dans les communautés séfarades, dont le Mélekh Goèl ou-Machiah, chanté le jour de Roche Hodeche Nissane, un des chefs communautaires de Bagdad. Rabbi Tsedaka a pour seules préoccupations l’étude et l’enseignement de la Tora. Il reçoit l’enseignement du Kout’ab puis étudie à Midrache Bèt Zalka auprès Rabbi Yossèf Hayim (le Ben Iche Haï). Il étudie également dans la Yéchiva du Hakham Rabbi Elicha Dangour.

Sa femme, la Rabbanit Noam (fille de son oncle Rabbi Avraham Tsedaka), l’aide tout au long de son existence dans ses saintes entreprises. Sa demeure est fréquentée par les plus grands Rabbanim. Il fonde à Bagdad un Talmud Tora où, au fil des ans, plus de quatre mille enfants étudient exclusivement les Lois écrite et orale. Il refuse véhémentement d’introduire les études profanes dans sa Yéchiva malgré les menaces du gouvernement.

En 1904, il se rend pour la première fois en Israël en compagnie de Rabbi Yéhezhel Ezra Rahamim (auteur du Atsei Hayar) et Rabbi Yaâqov Hayim Sofer (auteur du Kaf Hakhamim). Ils visitent Jaffa, Jérusalem, Hébron et Safed, et rentrent trois mois plus tard à Bagdad en passant par la Syrie.

Vingt deux ans plus tard, en 1926, il se rend pour la seconde fois en Èrets Yisraèl avec tous les siens pour s’y installer. À Jérusalem, il est nommé chef de tous les Rabbanim de la communauté iranienne (Roche Rabanei ha Hedah ha-bavlith), et devient très rapidement l’une des grandes figures du Judaïsme séfarade en général et l’une des personnalités éminentes de la ville.

En 1929, il crée une synagogue privée, Chémèch Tsedaka, dans le quartier de Guéoula, dont il fixe les horaires de prières comme il le désire, et ne laisse y officier que ceux auxquels il donne son accord après avoir vérifié leurs qualités humaines et l’observance des mitswot. L’Arche Sainte, d’une très grande beauté, est construite également à ses frais tout comme les étuis d’or et d’argent des Sifré Tora.

Rabbi Tsedaka rédige deux petits ouvrages, Mekits Nirdamim, première et deuxième parties, rapportant les discours qu’il prononce à Chémèch Tsedaka au cours de Roche Ha-Chana 1943 et 1944, afin de transmettre la signification des terribles événements de l’époque. Avec tout son amour du prochain, il exhorte le peuple à la pénitence et met en lumière les déficiences spirituelles de la génération et les dangers menaçant la véritable identité de notre peuple amenés par la forme laïcisée des études en Terre Sainte.

Chaque année, il fait construire une grande Soukka dans la cour de sa synagogue, et, durant la nuit de Hochâna Raba, celle-ci ne désemplit pas et l’on y sert, tout au long de la fête, un repas à ceux qui viennent étudier. Il fait également cultiver dans cette cour du blé consacré à la fabrication des Matsoth Chémourot pour Pessah (il travaille à cette culture et à cette fabrication la majeure partie de l’année). Également mohel accompli, il accomplit la mitswa de Bérit Mila sur quatre générations de nouveaux nés.

Perte irremplaçable, il quitte ce monde à 86 ans. Son Bèt Ha-Midrache Chémèche Tsedaka continue, à ce jour, à servir de centre spirituel pour les Juifs d’origine irakienne.

1878/1953, le Hazone Hich

KARÉLITS, Abraham Yéchâya, Né en Lituanie en 1879, décédé 15 Mar’hechvane à Bnè Brak en 1953

une des personnalités rabbiniques les plus importantes du judaïsme contemporain. Né en Lituanie où sa réputation est déjà très grande, il vit d’abord à Vilna, puis se fixe en Terre Sainte, à Bné-Brak, en 1933. Penseur et surtout homme de Halakha, Il exerce une très grande influence sur les diverses couches de la population, bien qu’il n’ait jamais accepté de fonction officielle. Il écrit des remarques et des commentaires sur presque tous les livres du Talmud, et laisse également un petit livre de pensées sur des thèmes de philosophie religieuse et de morale. Ses ouvrages, en une vingtaine de volumes parus sous le nom de azone Iche, forment un jalon essentiel dans la continuation de la Halakha d’aujourd’hui.

1878/1944, Rabbi Lévi Itshak, père du Rabbi

Rabbi Lévi Its’hak, le Père du Rabbi , Né à Podovronka, en Russie Blanche, décédé à Tsaéli en 1944

Rabbi Lévi Its’hak est le père du Rabbi Chlita. Son arrière grand père était Rabbi Barou’h Chalom, fils aîné du Tséma’h Tsédek, le seul qui ne devint pas lui-même un Rabbi. On sait qu’il ne quitta pas l’Admour Hazaken de son vivant et fut profondément profondément affecté par son décès. Son grand père était Rabbi Lévi Its’hak, fils aine de Rabbi Barou’h Chalom, le Rav de Podobranka et Béchenkovitch. Son père était Rabbi Barou’h Chnéor, ‘Hassid du Rabbi Maharach et grand érudit.

Rabbi Lévi Its’hak naquit le 18 Nissan 5638 (1878), à Podobranka, près de Homil, ville dont le Rav était son oncle maternel, Rav Yoël ‘Haïkin. Il reçut le nom de son grand père. Dès son plus jeune âge, il accumula d’énormes connaissances de Torah et reçut, étant un jeune homme, l’ordination rabbini-que des douze plus hautes autorités de la Russie, y compris de celles qui n’appartenaient pas au monde de la ‘Hassidout.

Il épousa la Rabbanit ‘Hanna, fille de Rabbi Meïr Chlomo Yanowsky, le Rav de Nikolaiev, à la veille d’un Chabbat précédant Chavouot. Le mariage fut célébré par le Rabbi Rachab qui, en maintes occasions, témoigna pour lui de la plus profonde estime. Dans un premier temps, Rabbi Lévi Its’hak vécut près de-son beau père et se consacra à l’étude, pendant près de dix huit heures par jour. Puis, en 5669 (1909), à la demande du Rabbi Rachab, il devint le Rav de Yekatrinoslav, alors qu’il était tout juste âgé de trente et un ans. Il se consacra à cette tâche avec toute son ardeur. On raconte en particulier qu’il jeûnait le jour où il devait prononcer un divorce.

Un jour, en 5695 (1935), le gouvernement d’Ukraine convoqua une réunion de Rabbanim pour obtenir, sous la menace, qu’ils soutiennent le régime bolchevique. Le seul à leur tenir tête fut Rabbi Lévi Its’hak et, grâce à lui, aucun document ne fut signé. Une autre fois, Rabbi Lévi Its’hak dut célébrer un mariage en cachette et, pour compléter le Minyan, il appela un cadre du parti communiste, responsable de la surveillance du quartier. Il put le convaincre de venir et le mariage eut effective¬ment lieu. Plus tard, Rabbi Lévi Its’hak fut jugé parce qu’il continuait ses activités rabbiniques, malgré l’interdiction qui lui en avait été signifiée. Cet homme vint alors témoigner pour la défense de Rabbi Lévi Its’hak, affirmant que son comportement était irréprochable. Malgré les nombreuses pressions dont il faisait l’objet, il n’acceptait de donner sa garantie qu’aux Matsot fabriquées sans le moindre compromis avec la Hala’ha et, en Russie, tous savaient qu’à Pessa’h, il fallait se procurer des Matsot de Yekatrinoslav.

Rabbi Lévi Its’hak était d’une humilité hors du commun. Grand érudit de la Hala’ha, il savait trancher les problèmes les plus ardus et, versé dans la Kabbala, il pouvait donner l’explication profonde de chaque chose, Rabbi Lévi Its’hak fut arrêté le 9 Nissan 5699 (1939). Il passa neuf mois en prison, dans des conditions particulièrement dramatiques et, à la fin du mois de Kislev, fut condamné à cinq ans d’exil dans la partie asiatique de l’Union Soviétique. Il fut envoyé àTchaïly, dans le Kazakhstan. Là, il se trouva être le seul Juif et, dans les conditions les plus difficiles, continua à accom¬plir la Torah et les Mitsvot sans le moindre compromis. Grâce aux démarches des ‘Hassidim, il put quitter Tchaïly et s’installer à Aima Atta, capitale du Kazakhstan. Quelques ‘Hassidim se trouvaient déjà là, qui purent l’accueillir et bénéficier de son enseignement.

Malheureusement, il tomba très vite malade, usé par les souffrances et devint particulièrement faible. Il quitta ce monde le 20 Mena’hem Av 5704 (1944), peu avant le coucher du soleil. Il fut enterré à Aima Atta.

En exil, Rabbi Lévi Its’hak rédigea les commentaires de la Torah qui nous sont miraculeusement parvenus, car beaucoup de manuscrits, emportés lors de la perquisition qui accompagna son arrestation, furent définitivement perdus. Ne possédant, dans le Kazakhstan, ni encre ni papier, il écrivit ses explications sur l’exemplaire du Tanya et celui du Zohar qu’il avait pu apporter avec lui, utilisant de l’encre que fabriquait la Rabbanit ‘Hanna, son épouse, avec des herbes, les quelques fois qu’il lui fut permis de lui rendre visite. Son enseignement est maintenant imprimé dans cinq livres. Quatre constituent « Likouteï Lévi Its’hak », un recueil de commentaires sur le Tanya, deux tomes d’explications sur le Zohar et une interprétation de versets de la Torah et de propos de nos Sages. Le cinquième est « Torat Lévi Its’hak », un commentaire de la Michna et de la Guemara. Il sut montrer l’imbrication profonde entre les parties législative et ésotérique de la Torah, façon de procéder que l’on retrouve aussi chez son fils, le Rabbi Chlita.

Rabbi Lévi Its’hak et la Rabbanit ‘Hanna eurent trois fils, Rabbi Mena’hem Mendel, le Rabbi Chlita, Rabbi Dov Ber et Rabbi Israël Aryé Leïb. Tous trois avaient une ardeur considérable à l’étude et une profonde concentration. Plus d’une fois, leur mère, devait les contraindre à s’interrompre pour prendre leur repas. Rabbi Dov Ber se distingua par son soucis do venir en aide à tous ceux qui étaient dans le besoin. Pendant la guerre, il fut assassiné par les nazis, à Igrène, avec tous les Juifs de la ville. Rabbi Israël Aryé Leïb habita un certain temps à Leningrad et là, il fut le guide de nombreux jeunes ‘Hassidim. Dans les années trente, il s’installa en Erets Israël et se maria. Il quitta ce monde le 13 lyar 5712 (1952) et fut enterré à Tsfat.

1880/1950(Habad 6) Rabbi Yossef Itshak Schneerson (le Rabbi Rayats)

Rabbi Yossef Itsrak, le Rayats, 12 tamouz 1880 (5640)  10 chvat 1950 (5710)

Rabbi Yossef Its’hak Schneersohn naquit le 12 Tamouz 5640 (1880). Lorsqu’il pleura de douleur, pendant sa circoncision, son grand-père, le Rabbi Maharach, lui dit: « Pourquoi pleures-tu? Tu seras un Rabbi et tu commenteras la ‘Hassidout en des termes clairs! »

Le Rabbi Rayats accompagna son père à Yalta, où il passa quelques temps, en 5647 (1887). De retour à Loubavitch, il se consacra à l’étude, de 5648 à 5650 (1888 à 1890). Il accumula de très larges connaissances, s’attacha profondément à son père et conçut un immense respect pour ses maîtres. Dès lors, il prit l’habitude de noter tout ce qu’il voyait et entendait. C’est ainsi qu’il rédigea, tout au long de sa vie, un journal dont la valeur est inestimable. Faisant par ailleurs un travail d’historien, il réunit de précieuses informations sur la naissance et le développement du mouvement ‘hassidique.

En Mena’hem Av 5751 (1891), alors qu’il était âgé de onze ans, il se porta courageusement au secours de Rabbi David le boucher de Loubavitch, qui était maltraité par l’unique policier de cette ville. Ceci lui valut sa première arrestation. Il passa quelques heures dans une cellule, empli de crainte, avant que son père ne parvienne à le faire libérer.

Sa Bar Mitsva, en 5753 (1893), fut célébrée avec un faste particulier et dura sept jours. De nombreux discours ‘hassidiques furent récités à cette occasion.

Il s’engagea dans l’activité communautaire en 5655 (1895), en tant que secrétaire particulier de son père et décrivit lui-même cette période comme celle de « son éducation profonde ». A ce titre, il voyagea très souvent à Pétersbourg, usant de son titre de « citoyen d’honneur », hérité du Tséma’h Tsédek. Il participa à la réunion de Rabbanim de Kovno en 5655 (1895) et à celle de Vilna en 5656 (1896), de Moscou et de ‘Herkov. En 566l (1901), il effectua différents voyages, à Vilna, Brisk, Lodj et K?nigsberg, pour préparer la création de l’usine de Doubrovna, désirée par son père. Il partit pour Pétersbourg, en 5662 (1902), pour régler des problèmes communautaires. En 5664 (1904), il organisa la collecte de fonds introduite par son père, pour financer l’envoi de Matsot aux soldats qui se battaient au front, en Extrême Orient, pendant la guerre opposant la Russie au Japon. En 5666 (1906), il se rendit en Allemagne et en Hollande, afin de persuader les banquiers d’user de leur influence pour faire cesser les pogroms. Il participa à la conférence de Vilna de 5668 (1908) et rencontra, en 5669 (1909), les responsables communautaires d’Allemagne. Il organisa la réunion des Rabbanim de Moscou, en 5677 (1917) et de Kharkov en 5678 (1918).

Entre 5662 et 5676 (1902 et 1916), il fut arrêté à quatre reprises, en différentes occasions, à cause de ses activités. En lyar 5662 (1902), il fut arrêté à Loubavitch, à la suite d’une dénonciation d’un directeur d’école, adepte de la Haskala. En r.imouz 5666 (1906), il fut arrêté, encore à Loubavitch, à cause < le manifestations juives contre la police. En Tévet 5670 (1910), il fut arrêté à Pétrograd, à la suite d’une dénonciation émanant d’un Juif. Enfin, en 5676 (1916), il fut arrêté à cause de son action pour faire réformer les Juifs servant dans l’armée russe. Aucun chef d’accusation ne pouvant être retenu contre lui, il fut à chaque fois libéré, après que l’ordre lui ait été donné de cesser toute activité subversive. Mais il poursuivait sa mission, avec une ardeur toujours renouvelée.

Il se fiança, à Balivka, en Tamouz 5656 (1896), avec la Rabbanit Ne’hama Dina, fille de Rabbi Avraham Schneersohn de Kichinov, petite fille de Rabbi Israël Noa’h, le Rabbi de Nyéghin et l’un des fils du Tséma’h Tsédek. La célébration de ses fiançailles dura sept jours. Puis, le mariage eut lieu le 13 Elloul 5657 (1897). C’est pendant l’un des repas de la semaine suivant cette cérémonie que le Rabbi Rachab, son père, fonda la Yechiva Tom’heï Temimim.

En 5658 (1898), son père lui confia la direction de cette Yechiva. En 5681 (1921), il en créa une extension dans différentes villes de Russie, puis à Varsovie et dans plusieurs villes de Pologne et enfin à Boukhara, en 5687 (1927).

C’est en 5680 (1920) qu’il prit la tête des ‘Hassidim ‘Habad, succédant à son père qui, dans son testament, lui laissa des instructions précises sur le comportement qu’il devait d’adopter. Dès 5681 (1921), il mit au point un plan de renforcement du Judaïsme dans toute la Russie, qui connaissait alors un profond changement, avec la naissance de l’ère bolchevique. Les Juifs furent bien évidemment les premières victimes et ceux qui souffrirent le plus. Le Rabbi Rayats, au péril de sa vie, perpétua le Judaïsme et donna à chaque communauté les moyens de continuer à fonctionner. Accusé de « contre-révolution », il était poursuivi, épié, menacé. Par la suite, il établit à Varsovie le centre à partir duquel il put étendre son action sur toute la Russie.

Suite à une dénonciation de la « Yevsektsya », la section juive du parti communiste, il fut contraint par la police secrète, la « Tchéka », de quitter Rostov. Il s’installa alors à Pétersbourg. C’est de là qu’il poursuivit son activité de renforcement de la Torah et des Mitsvot. Il s’assura de la présence, dans chaque endroit, de Rabbanim, de ‘Hadarim, de Cho’hatim et de professeurs. Il nomma un comité spécial pour le travail manuel, afin de permettre aux Juifs qui l’avaient adopté de respecter le Chabbat. La lutte qu’il mena contre le régime fut particulièrement âpre. Les victimes, parmi ses ‘Hassidim, se comptèrent par milliers. Dès qu’ils étaient arrêtés, d’autres les remplaçaient et assumaient leurs fonctions. Tous tiraient leur force du Maître, le Rabbi de Loubavitch. En Tamouz 5680 (1920), il fut lui-même emprisonné, suite à la dénonciation du chef de la Yevsektsya de Rostov sur le Don. Il fut immédiatement relâché.

En 5684 (1924), il commença à s’occuper de la communauté des ‘Hassidim se trouvant à l’époque en Amérique. Ceux-ci étaient de plus en plus nombreux et il décida de les structurer. Il créa à cet effet Agoudat ‘Habad, l’association des ‘Hassidim ‘Habad aux Etats Unis d’Amérique et au Canada.

En 5687 (1927), la Yevsektsya désira organiser une réunion des responsables communautaires afin de contrôler les activités des Juifs. Le Rabbi Rayats, craignant que certains ne puissent résister aux pressions, parvint à la faire annuler. C’est alors que la section juive du parti communiste qui, jusqu’alors avait évité de s’en prendre directement au Rabbi, dont la notoriété était très grande, décida de le faire emprisonner. Le 15 Sivan 5687 (1927), le Rabbi fut arrêté, pour la septième fois de sa vie, accusé de propager le Judaïsme et enfermé dans la prison de Chpolerno, à Leningrad. Pendant son incarcération, il fit preuve d’un immense courage et défendit fièrement l’idéal de la Torah, face à ses bourreaux. Dans un premier temps, il fut condamné à mort. Mais les interventions internationales se succédèrent pour obtenir sa libération. Face aux pressions, sa peine fut commuée d’abord en dix ans de déportation sur l’île de Solobki, puis en trois ans d’exil à Kastroma. Le 4 Tamouz, après avoir pu rencontrer sa famille pendant six heures, il partit effectivement pour Kastroma, mais, le 12 Tamouz, il fut informé de sa libération. Le lendemain, 13 Tamouz, il fut effectivement libéré mais contraint de s’installer à Mala’hovka, près de Moscou. Dès l’année suivante, les 12 et 13 Tamouz furent célébrés avec faste, par tous les ‘Hassidim et amis du Rabbi Rayats, qui vivaient tous comme la leur propre cette fête de la libération. Le Ta’hanoun n’est pas récité pendant ces deux jours.

Des démarches furent faites, après sa libération, pour que le Rabbi Rayats soit autorisé à quitter la Russie et, le lendemain de Soukkot 5688 (1827), il partit définitivement de ce pays. Il s’installa à Riga, en Lithuanie, état alors indépendant. Là, il fonda une Yechiva.

En 5688 et 5689 (1928 et 1929), il parvient à envoyer des Matsot en Russie pour la fête de Pessa’h. En 5689 et 5690 (1929 et 1930), il visita la Terre Sainte, puis les Etats Unis. La nouvelle de sa venue provoqua la joie des Juifs d’Erets Israël, qui connaissaient son combat en Russie Soviétique et commencèrent immédiatement les préparatifs pour l’accueillir. Il quitta Riga le 22 Tamouz et, le lendemain, rencontra le Rabbi Chlita et la Rabbanit ‘Haya Mouchka, qui habitaient alors à Berlin. Il parvint, en bateau, à Alexandrie, le 29 Tamouz. Là, il prit le train pour Lod, où il arriva le 2 Mena’hem Av. Il visita Yerouchalaïm et le Kotel Hamaaravi, Tsfat, Tibériade, Miron et la grotte de Rabbi Chimeon Ben Yo’haï, ‘Hevron et la Yechiva Torat Emet, Tel Aviv, Peta’h Tikva et Bné Brak. Puis, le 16 Mena’hem Av, il reprit le train pour Alexandrie et un bateau le conduisit jusqu’aux Etats Unis, où il resta jusqu’en Tamouz 5690 (1930). Il visita de nombreuses villes, en particulier New York, Boston et Chicago. En 5694 (1934), il visita Glouboka, dans la région de Vilna, à la demande des ‘Hassidim qui y habitaient.

En 5694 (1934), le Rabbi s’installa à Varsovie. Aussitôt, il créa des extensions de la Yechiva dans de nombreuses villes de Pologne et fonda Igoud Hatemimim, l’association des élèves de la Yechiva. En 5695 (1935), il commença à publier le périodique « Hatamim », destiné à servir de bulletin de liaison entre les ‘Hassidim en général et les élèves de la Yechiva en particulier. En 5696 (1936), il transféra la Yechiva et son domicile de Varsovie à Otvotsk. En 5699 (1939), il créa Agoudat ‘Habad, l’union internationale des ‘Hassidim ‘Habad, afin de structurer le mouvement Loubavitch.

Il se trouvait à Varsovie lorsque la guerre éclata. C’est là qu’il en vécut les premiers moments, puis, le 9 Adar Chéni 5700 (1940), il parvint à New York et s’installa à Brooklyn. Il passa la fête de Pessa’h à Lakewood, dans le New Jersey. C’est à New York qu’il installa la Yechiva Tom’heï Temimim centrale. Dans un premier temps, il se consacra au salut de ses ‘Hassidim restés en Europe. Puis, il renforça le Judaïsme américain et lutta contre le dicton, populaire dans ce pays, selon lequel « en Amérique, c’est différent ».

En 5701 (1941), il créa le périodique « Hakrya Vehakedoucha », afin de disposer encore une fois d’un organe officiel. Il organisa son action par la création de Ma’hané Israël, une association dont les membres s’engagent à renforcer la Torah et les Mitsvot par leur propre exemple et par la bonne influence qu’ils exercent sur les autres. En 5702 (1942), il fonda une extension de la Yechiva à Montréal, au Canada, à Newark, à Worcester et à Pittsburgh. Il visita Chicago du 7 au 14 Chevat. Il créa le Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h, afin de posséder un réseau d’institutions éducatives et la société d’éditions Loubavitch Kehot. En 5703 (1943), il créa la bibliothèque Loubavitch « Otsar Ha’hassidim » et, en 5704 (1944), l’association Ni’hoa’h, qui collecte et diffuse les mélodies ‘Habad. Puis, il créa le journal « Kovets Loubavitch » et l’association « Bikour ‘Holim », pour rendre visite aux malades.

Le Rabbi Rayats affirma maintes fois la proximité de la venue du Machia’h. Il demanda même, le 23 Tichri 5702 (1941), que soit écrit un Sefer Torah pour aller à la rencontre du Machia’h. Celui-ci fut effectivement écrit à partir du 2 lyar de la même année, mais il fut achevé par le Rabbi Chlita, le 10 Tichri 5730 (1970), à l’occasion de la vingtième Hilloula du Rabbi Rayats.

Il fonda en 5705 (1945), le comité d’aide aux réfugiés, destiné à secourir les survivants de la guerre, qui a son siège à Paris. Aux Etats-Unis, il créa l’organisation Chaloh, qui donne accès à l’instruction religieuse aux élèves des écoles publiques. Il fixa un programme d’amélioration de la situation morale des fermiers juifs et de ceux qui habitent, en Amérique, dans les implantations rurales.

En 5708 (1948), il fonda Kfar Safaria ‘Habad, près de Tel Aviv, en Terre Sainte, pour les réfugiés de Russie. Puis, en 5709 (1949), il constitua une commission éducative prenant en charge les enfants des immigrants, en Erets Israël. Cette commission exerçait en particulier son activité dans les camps de transit.

En 5710 (1950), quelques semaines avant son décès, il jeta les fondations d’un programme d’éducation des enfants et de renforcement du Judaïsme dans les pays d’Afrique du Nord. Ainsi, furent créés une école de formation des maîtres, une Yechiva élémentaire, une Yechiva supérieure, un Talmud Torah pour les petits garçons et un autre pour les petites filles. Toutes ces institutions portent le nom générique « tentes de Yossef Its’hak-Loubavitch ».

Le Rabbi Rayats quitta ce monde le Chabbat Bo, 10 Chevat 5710 (1950), à huit heures sept du matin, à la suite d’une forte crise cardiaque et d’une courte agonie. Il est enterré à New York.

Le Rabbi Rayats eut trois filles. La Rabbanit ‘Hanna fut l’épouse de Rabbi Chmaryahou Gour Ary. La Rabbanit ‘Haya Mouchka fut l’épouse du Rabbi Chlita, successeur du Rabbi Rayats. La Rabbanit Cheïna fut l’épouse de Rabbi Mena’hem Mendel Horenstein et tous deux furent assassinés par les nazis, puisse D.ieu venger leur sang.

1881 AUERBACH, Mochè né en 5641, 1881

Rabbin pédagogue et historien Juif allemand, il dirigea, de 1909 à 1917 et après 1934, des écoles juives établies en Érèts Yisraèl par l’orthodoxie allemande (Freie Vereinigung), notamment l’école Netsah Yisraèl à Pétah Tiqva. En 1949, il prend un poste d’enseignant au Séminaire de jeunes filles Bèt Yaâqov de Tel Aviv. Il est l’auteur de nombreux ouvrages d’histoire juive ou de pédagogie.

1881 /1965, R.Dov Berich Weidenfeld, le Tchibiner, auteur de « Dovev Mécharim »

décisionnaire, auteur de responsa « Dovev Mecharim »

1882/1944 R.Abraham Grodzinski

animateur spirituel de la Yéchiva de Slobodka, en Lituanie. Disciple du R’ Naphtaly-Tsvi Finkel, il fut également le continuateur de son oeuvre. Il dirige la Yéchiva avec beaucoup de dévouement; au milieu des pires tourments, il ne se départit jamais de son égalité d’humeur, et reste pour tous ceux qui l’entourent un exemple d’endurance et de fidélité aux principes moraux qui ont guidé sa vie. Il disparait dans la tourmente avec les habitants du ghetto de Slovodk. (Ses enfants ont rédigé les divers sermons qu’il avait prononcés, ainsi que plusieurs articles qu’il avait transmis à certains de ses élèves. Tous ces écrits ont été recueillis dans un ouvrage, Torat Abraham (L’Enseignement d’Abraham).

1883/1951, le Harlap

Rabbi Yaâqov Moché ben Zévoulone ‘Harlap (1883-1951)

un des maîtres du judaïsme de Terre Sainte de nos jours (né et mort à Jérusalem). Il fut associé de près à l’action du Grand Rabbin d’Israël, Abraham Yitshaq Kook, et dirigea la Yéchiva fondée par ce dernier. Sa science était grande dans tous les domaines des études sacrées. Il a publié peu d’ouvrages de son vivant; ses disciples ont entrepris, après sa mort, d’éditer les manuscrits qu’il a laissés.

1886/1960, R.Itshak Zeev, le Brisker Rov, auteur de « Hidouchei Hagriz »

fils de R.Haim, se sauve miraculeusement d’Europe en 1941 et fonde la yechiva de Brisk à jerusalem, auteur du  » Hidouchei Hagriz  » sur le Rambam

1886/1969, R.Yossef-Chlomo Kahaneman

Né à Kool, Lituanie, en 1886, décédé à Bnei-Brak en 1969

fils de Reb Yéhouda Leib qui avait étudié dans sa jeunesse auprès du Hafets Hayim à Radin, il est connu comme le Rav de Poniewiez, un géant de l’esprit, guide pour tous les Juifs. Il a fait construire, dans les dernières vingt-cinq années de sa vie , à Bnei-Brak, la Yéchiva de Poniewiez, et contribué à l’essor des Yéchivot, en Èrets Yisraèl, en particulier, mais aussi dans le monde entier.

Dès l’âge de 10 ans, il étudie à Plungian auprès de différents maîtres parmi lesquels Rav Hayim Yitshaq Bloch et Rav Chimhon Schkop qui deviennent ses véritables maîtres. Il étudie ensuite à Telz de 14 à 21 ans maîtrisant avec génie des connaissances encyclopédiques et dépasse peu à peu tous ses condisciples. De ses deux maîtres précités et de Rav Eliézer Gordon, Rav Yéchiva de Telz, il reçoit la lomedouth, science de l’analyse talmudique faite d’une logique rigoureuse et d’une compréhension profonde des thèmes impliqués. Il étudie aussi quelque temps à Novardok, auprès de Rav Yosel (Saba ou fondateur) qui lui confie la responsabilité d’un cours dans sa yéchiva, et il entre en contact avec le Dayane de la ville, Rav Yehiel Mikhel Epstein (auteur du Âroukh Ha-Choul’hane) qui l’investit de la Sémikha (droit de décision rabbinique).

Après une visite au Hafèts Hayim à Radin, il en fait son maître et son critère de référence pour toutes les décisions de sa vie. Le Hafèts Hayim, en retour, ne cache pas son affection pour lui et en fait un disciple de choix. Il étudie à Radin, dans le Kolel Kodechim, durant trois années consécutives, et a, pour compagnon d’étude, le fameux Rav Elhanan Wasserman. Il épouse, en 1911, la fille du Rav de Wiedj, Rav Aryé-Leib Rubin, et il se rend donc à Wiedj où il se fait connaître de la communauté dont il devient plus tard le Rav, après le départ de son beau-père appelé à exercer à Wilcomir, et, sur les conseils du Hafèts Hayim, il y crée une yéchiva, et, tout au long de sa carrière, il constitue une yéchiva dans chaque ville où la Providence mène ses pas. La ville de Wiedj, non loin de le la ligne de démarcation entre le front allemand et le front russe, passe plusieurs fois d’un camp à l’autre, et, au cours de la Première Guerre Mondiale, il fuit à Traguin puis à Ingalina et revient ensuite à Wiedj.

Rav Yossef Chlomo se rend auprès du commandant allemand, impressionné par sa personne et son intelligence, et obtient de lui de l’aide, un laisser-passer et une carte de chemin de fer pour toute la durée de la guerre, afin de circuler librement dans tous les territoires conquis par les Allemands. Naturellement, il l’exploite au maximum pour venir en aide à ses frères éprouvés par la guerre. Lorsque Wiedj échoue aux mains des Russes, il devient un fugitif sans ressources. Il s’installe à Koltinan avec une équipe d’étudiants triés sur le volet qui se vouent corps et âme à l’Étude. Il y reste trois ans avant de retourner à Wiedj.

À trente-trois ans, en 1919, il est nommé Rav de Poniewiez. Il y proclame l’ouverture d’une yéchiva qui attire de brillants étudiants et devient un phare dans le monde des yéchivot. Plus tard, viennent l’aider son beau-frère, Rav Acher Kalman Baron, et Rav Moché David Tsfatman. Son beau-père, Rav Aryé-Leib Rubin, vient chaque année passer quelques semaines donner des conférences à Poniewiez.

La Lituanie étant devenue indépendante, le Rav est nommé pour deux ans député au gouvernement. Dès le début de la Seconde Guerre Mondiale, la Providence le soustrait à l’enfer de l’Holocauste. Accompagné de Rav Abraham-Dov Shapira, chef du tribunal rabbinique de Kovno, il est envoyé en mission en hiver 1940 aux États-unis, muni d’un passeport diplomatique et de la procuration du gouvernement de Lituanie, afin d’obtenir le droit à l’immigration des réfugiés de Pologne dans le continent américain.

Rendu en Italie, il se rend compte que cette démarche est vouée à l’échec, et, séparé de sa Yéchiva et de sa famille, et, sans aucune possibilité de retour vers son pays, il se rend en Èrets Yisraèl. Une semaine plus tard, les troupes allemandes envahissent Poniewiez et massacrent les mille étudiants de la yéchiva, l’épouse de Rav Yossef-Chlomo, un fils tout juste bar mitswa et le reste de sa famille. Il demeure seul au monde, brisé par l’ampleur du désastre.

Mais, plein de courage, en 1940, à la cinquantaine passée, ayant tout perdu, il entreprend de reconstruire et achète, à Bnei-Brak, la colline où il veut reconstruire une nouvelle Poniewiez. L’année suivante, dans les larmes, il pose la première pierre de la yéchiva en présence du Hazon Iche, et en amorce aussitôt la construction. Deux ans plus tard en 1943, alors qu’il est malade et que l’on craint pour sa vie, il donne instruction à son fils rescapé, Rav Abraham Kahaneman, d’amorcer immédiatement les cours à la Yechiva avec un noyau d’étudiants de fortune. Durant les vingt cinq années qui suivent, il construit la plus grande yéchiva d’Èrets Yisraèl, la Yéchiva de Poniewiez, qui s’étend aujourd’hui sur plusieurs bâtiments imposants sur la colline de Zikhron-Méïr, avec la Yéchiva, un Kolel pour étudiants mariés, un orphelinat pour garçons, un autre pour filles, ainsi que différentes annexes dont celle d’Achdod. Il se remarie avec la Rabbanit Hinda qui lui est d’une aide précieuse et qui se dévoue, jusqu’à la fin de sa vie, pour la Yéchiva. Il décède en 1969, pleuré par tout Israël qui voit en lui, en cette génération de ruines, une nuée qui guide et qui éclaire le peuple.

1886/1970, R. Baroukh Toledano

né à Meknès (Maroc) 1886, mort en Israël en 1970

fils de Yaâqov, auteur du Qitsour Choulhane Âroukh de R’ Baroukh Tolédano, abrégé de Halakha exposant essentiellement les traditions marocaines. Il cite cependant fréquemment la Michena Béroura. Lorsque parvient au Maroc la nouvelle de la création d’une imprimerie, R’ Baroukh fait paraître le Hoq ou-Michepat, l’oeuvre de R’ Hayim Tolédano (le Maharhat), puis l’ouvrage de R’ Mochè Tolédano. R’ Baroukh assume la tâche de déchiffrer et remettre en ordre les manuscrits vieillis, détériorés et abîmés, puis crée l’association Doven Chiftè Yéchénim, dont le but est de publier les oeuvres des plus grands Sages du Maroc. Il épouse, à l’âge de vingt ans, Rachel, fille d’une famille riche et honorable. Son père, R’ Chalom Amar, est l’un des érudits les plus connus de Meknès, nommé dayane à l’âge de vingt-sept ans.

R.Moché Solovéchik

fils de R.Haim, fonde la yechiva de Brisk aux USA

1886/1979, R.Yoel Taitelbaum, (Satmar)

Rabbi de Satmar, descendant d’une grande famille rabbinique de Hongrie et de Galicie. Avant la guerre, il dirigeait la communauté de Satu Mara, Satmar; en 1944, il trouve refuge en Amérique où il prend la direction de la communauté de Satmar à Williamsburg, un quartier de New York qui, sous sa houlette, connaît un très grand essor. Il fit partie du petit nombre de juifs échangés et libérés des camps de la mort. Il fut un des plus violents opposants à la constitution de l’Etat d’Israël. Il est décédé le 26 av. Son successeur, est Rabbi Moché Teitelbaum

Ouvrages : Dvrei Yoël, commentaire sur la Tora, et Responsa.

1886/1976, R. Yéhezqèl Avramski

AVRAMSKI, Yéhezqèl Né en Lituanie en 1886, décédé à Jérusalem en 1976

il étudie dans différentes yéchivot de renom, telles que celles de Novardok et Telz, exerce très tôt des fonctions rabbiniques dans plusieurs villes de Russie où l’ampleur de son érudition et le brillant de sa personnalité le font remarquer. Arrêté en 1930 et déporté en Sibérie, il est libéré deux ans après grâce à des pressions internationales. Expulsé alors d’U.R.S.S. ils s’installe à Londres où il assume, pendant de nombreuses années, le poste de président du Tribunal Rabbinique. Monté en Èrets Yisraèl en 1951, il s’y consacre à la publication de ses ouvrages (Hazon Yéhezqel sur le Talmud) comme à des cours dans la Yéchiva de Slobodka à Benei Braq.

1890/1978, R.Chlomo Yossèf Zevin

né à Kazimirov (Biélorussie) en 1890, décédé à Jérusalem en 1978

il étudie à la Yéchiva de Mir sous la direction de Rav Eliyahou Baroukh Kamai, puis à Bobrouïsk, auprès de Rav Chemaria Noah Schneerson. Dès l’âge de dix-huit ans, il entreprend une correspondance qu’il poursuit toute sa vie, avec les plus fameux gaonim du temps, tels que Rav Yossèf Rosen de Rogatchov ou Rav Yéhiel Mikhel Epstein de Slobodska. Il exerce, après son père, les fonctions de rabbin de Kazimirov, et oeuvre également dans plusieurs autres communautés de Russie.

Jouant par ailleurs un rôle politique, il est élu au titre de représentant juif à l’Assemblée nationale ukrainienne. Après la révolution bolchevique, en dépit de la répression dont fait l’objet la vie juive religieuse, il poursuit ses activités de rabbin et obtient, en compagnie de Rav Yéhezkel Abnramsky, l’autorisation de publier Yagdil Tora, un manuscrit traitant de Tora, paru en 1928 mais très vite interdit. En 1934, il part s’installer en Èrets Yisraèl et publie abondamment un hebdomadaire de littérature halakhique contemporaine, des études critiques, divers essais sur l’application de la Halakha à tous les aspects de la vie moderne, et des enseignements relatifs au rituel des fêtes. Il conçoit en outre et entreprend la publication de la monumentale Encyclopédie talmudique qui rassemble, sous forme de notices, l’intégralité de la littérature talmudique.

Sa contribution à la littérature halakhique et à la diffusion de ces récits hassidiques, dont il est le compilateur, est publiquement saluée en 1959 par l’attribution du Prix Israël pour la Littérature religieuse. Parallèlement à cette activité, Rav Zevin est membre du Grand Conseil Rabbinique d’Israël, et dispense chez lui des chiourim hebdomadaires. À sa mort à Jérusalem en 1978, il a su gagner l’estime et l’admiration générales.

1891/1954, R.Elie Eliezer Dessler

DESLER, Èliyahou Èliêzèr, né à Liepaia (ou Libau) Lituanie en 1892 mort en 1953

étudie à Gomel (Russie). Il appartient, dès sa jeunesse à l’école du moussar, au Ténouât ha-Moussar, mouvement qui s’est développé à la fin du siècle dernier en Europe orientale, sous l’impulsion de R’ Yisraèl Salanter et qui a mis l’accent sur le développement des valeurs morales. Devenu rabbin à Londres, il exerce une influence considérable sur divers cercles de la jeunesse juive. Il fonde à Gateshead, en Angleterre, un kolel, et est appelé en 1948 à devenir l’animateur spirituel de la Yéchiva de Poniévitch, à Bnè-Bérak, en Israël. Par son action comme par sa pensée, le R’ Desler a voulu souligner l’importance de l’étude des textes aggadiques pour comprendre la beauté de l’enseignement de nos Sages. Les sermons du R’ Desler ont été recueillis par écrit par ses disciples, et publiés, après sa mort, dans les trois tomes du Mikhtav Mé-Èliyahou, Écrits d’Èliyahou.

1892/1962, R.Aaron Kotler

éminent talmudiste contemporain, originaire de Lituanie mais installé aux États-unis après la Seconde Guerre Mondiale. Il est le chef spirituel de la Yéchiva de Lakewood; il est l’un des plus grands propagateurs de l’étude du Talmud aux États-unis.

1894 /1977, Rabbi Israel Alter de Gour

Le 2 Adar, hiloula de Rabbi Israël Alter de Gour, auteur de Beit Yisraël (Gour en Pologne. 1894-1977 à Jérusalem. Son père était le petit-fils du Sfat Emét, livre contre la médisance et il fonda la plus grande dynastie ‘hassidique, la dynastie de Gour décimée par les nazis. Rabbi Israël Alter parvint à s’échapper du guetto de Varsovie et se consacra à la reconstruction et, actuellement, la yeshiva de Gour à Jérusalem est le centre de formation et d’animation d’une immense et puissante collectivité.

1895/1986 R.Moche Feinstein, auteur de « Igrot Moché »

FEINSTEIN, Mochè né en Lituanie rav de la yechiva Tiféret Yerouchalaim aux USA, auteur de responsa « Igrot Moche », commentaire sur la Talmud « Dibrot Moche », sur la Torah « Darach Moche »

descendant du Gaone de Vilna. Comptant parmi les grandes figures rabbiniques d’Europe orientale, il fuit l’URSS quelques années après la révolution bolchevique et s’installe aux États-unis où il disparaît la veille de Pourim 1986. Ses réponses halakhiques, caractérisées par leur grande clarté comme par l’ampleur des sujets étudiés, sont rassemblées dans cette véritable encyclopédie que sont ses Iguérot Mochè et en ont fait l’un des principaux décisionnaires de notre temps.

1898/ , Rav Elazar Menahem Mann Shakh

CHAKH Elhazar Menahem Man Né à Voboïlnik (Lituanie)

Il se distingue, dès sa plus tendre enfance, par une assiduité hors du commun à l’étude, et fait son apprentissage au héder de Voboïlnik avant d’entrer, vers l’âge de onze ans, à la fameuse yéchiva de Slobodka, dominée alors par le rabbi Nathan Tsvi Finkel, le Saba de Slobodka.

Au début de la première guerre mondiale, la yéchiva se réfugie à Slutsk, en Russie, autour du rav Isser Zalman Meltzer. Timide et réservé, le rav Shakh passe ses jours et ses nuits dans la salle d’étude, n’osant guère se faire inviter par l’habitant, et il lui arrive ainsi de rester plusieurs jours sans manger normalement.

Séduit par les qualités intellectuelles et morales remarquables du jeune étudiant, le rav Zalman Meltzer le choisit comme époux pour sa nièce. À l’avènement de la révolution bolchevique et des persécutions antireligieuses, la yéchiva fuit à nouveau pour se réfugier en Pologne dans la ville de Kletsk. Il noue aussi des liens étroits d’amitié avec le gendre du rav Meltzer, le rav Aharon Kotler, qui assure plus tard en Amérique l’essor des grandes yéchivot. Le rav Shakh enseigne à la yéchiva de Kletsk et assure pour un temps la direction de la yéchiva hassidique de Karlin. Il se fait connaître et devient l’intime des plus grandes autorités du temps : le Hafets Hayim de Radin, le rav Hayim Ozer Grodziensky de Vilna, et le rav Yitshaq Zeév Soloveitchik de Brisk.

Le rav Shakh s’enfuit en 1940 et monte en Èrets Israel où il enseigne à la yéchiva de Lomzé à Pétah Tiqva. Il se joint, au début des années cinquante, au corps enseignant de la yéchiva de Poniewitz où il deviendra le Roch Yechiva incontesté jusqu’à son décès. Ses grands maîtres, avant leur disparition, le choisissent pour entrer au Conseil des Sages de la Torah de l’Agoudat Israël, car ils voient en lui celui qui pourrait perpétuer, dans les affaires publiques, la traditions qu’ils incarnent. Son influence et son rayonnement n’ont cessé de grandir dans les vingt dernières années. On vient du monde entier le consulter pour affaires publiques ou privées. Ses liens particuliers avec le monde séfarade, les nombreux disciples qu’il y a formés, son amitié avec le rav Ovadia Yossef, lui confèrent une audience encore plus large.

1899/1985, R. Yaâqov Yisraèl Kaniewski, (le Steipeler)

Né en 1899 à Haron-Steipel, Russie, décédé à Bnè-Braq en 1985

il étudie à Bialystok, puis à la Yéchiva Novardok à Pinsk, avant de se marier avec la soeur du Hazon Iche; ce dernier le pousse à le rejoindre à Bnei-Braq en 1934. Il y dirige quelques temps la yéchiva Novardok, puis le Kolel Hazon Ich, mais en fait se consacre essentiellement à la rédaction de ses ouvrages : le Kehilot Yaâqov. Un public des plus nombreux le consulte pour des conseils et des bérakhot.

Rav Israel Dov Odesser

Rabbi Israël Ber Odesser naquit avant la fin du 19ème siècle à Tvéria (Tibériade) en Israël, d’une famille de ‘Hassidim depuis des générations. Il avait été doté depuis son enfance d’une âme désirant ardemment se rapprocher de Dieu?

A 17 ans, il découvrit un livre abîmé sans couverture dont il ne connaissait pas l’auteur, Hichtapékhouth-HaNéfech [« Epanchement de l’âme », édité la première fois en 1904] : les enseignements de Rabbénou sur Hitbodédouth, qu’il met en pratique assidûment dans les montagnes alentour de la yéchiva « Rabbi Méir Ba’al Haness », suppliant l’Eternel de pouvoir s’attacher à Rabbi Na’hman de Breslev (dont il sait maitenant le nom?)

L’hiver début 1914, il mérite de connaître son Maître, Rabbi Israël Kordouner, l’un des 36 Tsadikim Cachés et le plus grand ‘Hassid Breslev de sa génération, grâce à qui il mérita de s’attacher véritablement à Rabbi Na’hman.

Rabbi Israël Kordouner était le disciple de Rabbi Moché Breslever, le second grand disciple de Rabbi Nathan.

[Le Rav de Toultchin (1813-1884), le plus grand disciple de Rabbi Nathan, n’étant plus de ce monde, Rabbi Israël Kordouner, prodige reconnu dès sa jeunesse, parti voir le Rav de Tchérin (1826-1894) pour s’attacher à la Lumière du Tsadik. Le Rav de Tchérin, alors le plus illustre des ‘Hassidé-Breslev, descendant de Rabbi Aharon, et avait lui-même étudié chez Rabbi Nathan dans son enfance, il fut présent à sa disparition et est après Rabbi Nathan celui dont les Saints écrits nous abreuvent le plus à la Source toujours de nos jours, conseilla à Rabbi Israël Kordouner d’aller chez Rabbi Moché Breslever qui avait tout reçu de Rabbi Nathan directement et n’avait, lui, jamais quitté « la Tente Sainte » !]

Si Rabbi Israël Kordouner avait vécut à l’époque de Rabbi Na’hman, il aurait été un grand ‘Hidouch [Nouveauté] ! Il vivait à un niveau de Monde-Futur, passant son temps en Hitbodédouth sur le Tombeau de Rabbi Chim’on Bar Yo’haï, suivant les préceptes de Rabbi Na’hman. Rabbi Israël Ber n’a plus jamais vu de sa vie un tel niveau de Service Divin, une prière comme la sienne où tout semblait annulé autour de lui ! Son Tikoun-‘Hatsoth était indescriptible? La Grâce Divine planait sur son visage car sa sainteté, sa piété, et sa droiture, s’adressaient à Dieu et à tous les hommes !

Rabbi Israël Kordouner fut dévoué corps et âme à Rabbi Israël Ber Odesser, car il vit avec limpidité la « Main de Dieu » dans leur rapprochement. Leur lien fut un grand ‘Hidouch qui resta unique, et on ne peut concevoir l’attachement et l’amitié qui résidait entre eux : l’opposition à Breslev était si grande, qu’ils firent un serment sur le Tombeau de Rabbi ‘Akiva de ne jamais se quitter. Cinq années de serment, jusqu’à la disparition de Rabbi Israël Kordouner le 9 ‘Hechvan 5679 (1918) âgé d’une cinquantaine d’années, dont malgré la guerre et la famine, Rabbi Israël Ber puisera sa force toute sa vie.

[La grandeur de Rabbi Israël Kordouner dépasse l’entendement : après sa disparition, il revint du Monde d’En-Haut dans son propre corps pour faire le Kiddouch à son épouse. Et malgré cela, on ne peut parler ni même imaginer la grandeur de Rabbénou et Rabbi Nathan?]

La même année de l’attachement à son Maître, Rabbi Israël Ber Odesser épousa Esther Mindel. Il eu dix enfants.

Il subit lui aussi les souffrances d’une grande misère et de l’opposition extrêmement virulente à Breslev : la prison, les pierres? Et bien qu’il eût des enfants en bas âge, il ne reçut aucune aide pour survivre à la famine. Son nourrisson âgé d’un an mourut de faim?

Le jour du 17 Tamouz 5682 (1922), Rabbi Israël ne put jeûner?Il en conçoit une telle chute, un tel désespoir?Prostré pendant une semaine sans manger ni boire?Aucun conseil ne pouvant l’aider…Mais « le fond de la descente sera le sommet de l’élévation »?Il implore Dieu de le sauver d’une telle chute ? C’est alors qu’il reçut le Pétek, la Lettre écrite et envoyée de l’Infini Divin par Rabbi Na’hman lui-même, n’étant plus de ce monde depuis 112 ans, dans laquelle il lui déclare : « Et sur toi j’avais dit : Ma Flamme flambera jusqu’à l’arrivée du Machia’h ! »

Mais surtout, Rabbi Na’hman dévoile au Monde en le signant dans le Pétek, son Nom et son Sceau, annonce de la Délivrance à venir :

NA NA’H NA’HMA NA’HMAN MEOUMAN !

Rabbi Israël garda le Pétek secret pendant soixante ans, à cause de l’opposition à Breslev et d’autres raisons? Seuls ses enfants et quelques élus, de Saints Tsadikim, furent mis dans le secret.

En 1984, Rabbi Israël voyagea en Amérique où il reçut l’approbation pour lui-même et le Pétek, du Gaon [le plus grand décisionnaire] de l’époque, Rav Moché Feinstein zal.

Depuis, la diffusion du Pétek est partout et son action immense bien que voilée?

Rabbi Israël composa aussi le Kitvé, ouvrage réunissant en un seul le Kitsour-Likoutey-Moharan et le Likoutey-Téfiloth ; ainsi que sa correspondance avec le président de l’Etat d’Israël M. Zalman Chazar : Ibé-Hana’hal, fondé entièrement sur les enseignements de Rabbi Na’hman, et au sujet duquel il déclara qu’il est totalement fait de Lumière Divine.

Depuis l’ouvertures des frontières en 1989, chaque année, Rabbi Israël voyagea à Ouman pour Roch-Hachana, malgré qu’il fut âgé, malade, ne quittant pas le lit ou sa chaise roulante, et ceci jusqu’à sa disparition.

Rabbi Israël quitta ce Monde à la sortie du Chabbath, le 18 ‘Hechvan 5755 (1994). Sa Tombe est située au cimetière « Har-Haménou’hoth » de Yérouchalaïm.

Il demeure jusqu’à nos jours le dernier grand ‘Hassid Breslev de la génération, seul par qui l’on puisse se rapprocher véritablement de Rabbi Na’hman, car Rabbi Israël reçut pleinement la Lumière du Tsadik par le sacrifice total de sa personne jusqu’au point d’atteindre la pureté parfaite, jusqu’à s’inclure et s’annuler totalement en lui. Ainsi il déclara qu’il était « son Esprit et sa Bouche », et vers la fin de ses jours : « ANI (je suis) NA NA’H NA’HMA NA’HMAN MEOUMAN ! » Car il reçut en lui la Face du Tsadik, en restant son précieux diciple.

Que cette annonce nous prépare à la venue du Machia’h, et au dévoilement de la véritable grandeur du Tsadik, que son mérite nous protège !

Rabbi Israël Ber Odesser désira toute sa vie diffuser les livres saints de Rabbi Na’hman de Breslev. Depuis sa disparition, plusieurs millions de livres sont imprimés et diffusés en son nom, grâce à l’argent qu’il réserva à cette tâche, car lui-même vécut démuni de tout, sans toit ni rien d’autre de ce Monde-ci, si ce n’est la volonté de répandre la Lumière du Tsadik?

?/1914, Yitshaq Eiziq Halévy

guidé dans son travail par R’ Hayim Ha-Léwy; l’un des plus importants historiens orthodoxes, il rédige une immense oeuvre de référence, le Dorot ha-Richonim, en huit volumes, qui traite de toute la période allant des Tanayim et Amorayim jusqu’aux Guéonim, en reprenant les thèses d’auteurs non religieux comme Graetz, Weiss et autres, tout en s’opposant souvent à eux. Il fut l’un des piliers de l’Agoudat Yisraèl.

?/1912, Èliyahou Kitov

né à Varsovie

publiciste et éducateur religieux, établi en Terre Sainte depuis 1936. Son oeuvre peut être divisée en deux parties : d’une part, des monographies d’intérêt religieux, sur de grandes figures du judaïsme, d’autre part, des recueils dans lesquels, grâce à sa langue facile et riche à la fois, il rend accessibles les grandes lignes de l’enseignement rabbinique : remarques sur les fêtes et sur tout le calendrier religieux dans le Séfère Ha-Todaah, réflexions sur la vie domestique dans Iche Ou-Vétha etc..