-356/+250 Les Tannaims

Rappel historique

Domination grecque

-356/-323 : Alexandre le Grand

-323/ -301 : successeurs d’Alexandre

-301/-198 : Ptolémée

-285/3476

-247/3514

 

 

  • traduction de la Thora en grec (targoum chiviim)

  • roi Ptolemee II

-198/3563

-167/3594

 

 

Domination Séleucide

-Antiochus III

– -175/-164 Antiochus IV (Epiphane)

– un Sénat (Gueroussia) est chargé de la justice et affaires sociales avec un zoug : un nassi (responsable civil) et un av beth din (responsable religieux)

– Parti des hassidim

– parti des mityavnims

– Jason hellenise la Judée et se revolte

– décrets d’Antiochus IV

-167/3594

-160/3601

 

 

Révolte des Hachmonaims

-165

3606

25 kislev : Hanouka

-160/3601 -143/3618

 

 

Jonathan, fils de Matatyas, commence à obtenir l’indépendance

-143/3618

-135/3624

 

 

Simon, fils de Matatyas : indépendancede la Judée

-135/-104 : Jean Hyrcan

-104/ -76 : les fils de Jean Hyrcan

-76/-63 : les successeurs d’Alexandre Jannée

-135/3624

-104/3657

 

 

  • Etat indépendant

  • – Jean Hyrcan, fils de Simon, veut agrandir le pays

  • les tsadukims

  • les prouchims

-104/3657

-76/3685

 

 

-104/-103 : Juda (Aristobule), fils de Jean Hircan, continue la guerre

– 103/-76 Alexandre Jannée, continue la guerre;

Non religieux, il provoque la guerre civile avec les prouchims qui demandent l’aide des syriens

-76/3685

-67/3694

 

 

  • – Salomé Alexandra

  • période heureuse

  • le Sanhedrin est constitué de prouchim avec pour chefs chimon ben chatah (frere de Salomé) et yehouda ben tabbai

  • création de la ketouba

  • aide aux parents pour instruire les enfants

Domination romaine

– -63/-40 : Hyrcan II

– -40/-37 : les derniers hachmonaims

– -37/-4 : Herode

-63

3697

Pompée occupe la judée grace au fait que les fils d’Alexandre Jannée se disputent et Hircan II fait appel à Rome

-63/

-40

3697/

3740

Sous Hyrcan II, plusieurs essais de révolte infructueux (Aristobule II et ses enfants)

– les fils d’Antipater (converti de force par hyrcan) Phazael, gouverneur de jerusalem et Herode, gouverneur de Galilée sont cruels

-40/ -37

3740/ 3743

 

Antigone s’allie les Parthes et renvoie les romains

  • Herode s’allie avec les romains et domine la Judée

  • Herode cruel mais grand batisseur

  • Il embellit le Beth Hamikdache mais fait apposer un aigle d’or sur son portail

  • Ecoles de Hilel et Chamay

0

3761

Début de l’ère vulgaire

70

9av destruction du 2ème Beth Hamikdache

4/ 6

3765/3767

Successeurs d’Herode

-4/39 Antipas (immoral

-4/34 Philippe

6/38

3767/3799

Les premiers procurateurs : administration directe de Rome Ponce pilate

38/44

3799/3805

Agrippa 1 er , fils d’Herode, elevé à Rome : bon pour les juifs

44/70

3805/3831

Âssara harougué malkhoute. Traduction : Dix assassinés du Roi

Explication :

Il s’agit de 10 grands Sages de la tradition juives qui furent exterminés de façon atroce par les Romains sous le gouvernement de l’empereur Hadrien (135).

Ces Sages sont :

Rabbi Âqiva ben Yosséf,

Rabbi Chimeône ben Gamliel,

Rabbi Elâzar ben Chamouâ,

Rabbi Elâzar ben Dama,

Rabbi ‘Hananya ben hakhinaï,

Rabbi ‘Hanaya ben Teradiyone,

Rabbi ‘Hutspite hattourguemane.

Rabbi Yéhéchav Sofér,

Rabbi Yichmâel ben Elicha,

Rabbi Yichmael ha Cohén haggadol.

Les commentaires voient dans ce martyre un tiqqoune de la faute des frères de Yosséf qui le sacrifièrent. Voir sur ce point : Middrache Michlé, 1. Middrache Tehilim Cho’har tov 9, 13. Eikha rabbati 2, 8. Rabbénou Bé’hayé, sur Béréchite 37, 3 et 38, 1 et 43, 15 et 44, 17 et 50, 17 et sur Dévarim 33, 6. Tiqouné Zohar 110 b. Séfér haguilgoulim : haqdamotes 5 et 26 et 34 et 36 et 39.

7 procurateurs romains très mauvais

– révolte des juifs

– Vespasien empereur et Titus son fils général

– 9 av 70 : destruction du Beth Hamikdache

– 73 : histoire de Massada

– 135 : chute de Bar Kohva à Betar

L’autre type de classification des tannaïm que celle exposée plus bas :

La 1e génération des tannaïm

– La dernière génération des zougotes : Hillel Hazzaqén et Chammaï Hazzaqén

– Rabbane Gamliel Hazzaqén

– Rabbi Chimeône ben Gamliel, Rabbi Yichmâel ben Élichâ Cohén Gadol

La 2e génération des tannaïm

– Rabbi Yo’hanane ben Zakaï

– Rabbi Éliêzér Haggadol

– Rabbi Yehoshua

– Rabbi Yossi Haccohén

– Rabbi Chimeône ben Natanael

– Rabbi Elâzar ben Arakh

La 3e génération des tannaïm

– Rabbi Âqiva ben Yossef

– Onqélos, etc.

La 4e génération des tannaïm

– le grand Rabbi Méïr

– Rabbi Yéhouda

– Rabbi Yossi

– Rabbi Chimeône

– Rabbi Chimeône bar Yohaï

– Rabbi Né’hémia, etc.

La 5e et dernière génération des tannaïm, vers 170 (3930)

1 ère génération de Tannaims

– fin de la Grande Assemblée dans la lignée d’Êzra

Rabbi Chimon hatsaddiq

Le 29 Tichri. hilloula de Rabbi Chimeône hatsaddiq. de l’époque des Anché knésséte haguédola. cette assemblée de 120 sages qui ont rédigé les prières de la âmida. après la fin de la période de la prophétie. Il a succédé à Ezrâ. Il était Cohen gaddol. Son nom de hattsaddiq lui vint de son amour envers les autres et de la qualité de sa prière. Sa sainteté était si grande que. en sa faveur. Alexandre le Grand épargna Jérusalem de la destruction et se prosterna devant lui. Après sa mort. les cohanim estimèrent qu’ils n’étaient plus assez purs pour prononcer le nom saint pendant la bénédiction du peuple

2 ème génération de Tannaims, Antignos ich Sokho?

Antigonos ich Sokho et ceux de sa génération

3 ème génération de Tannaims

– Cinq générations successives de zougote vont se suivre

– c’est la dernière époque des grands maîtres qui étaient à l’égal de la science de Moshé Rabbénou ; après eux commencèrent les premières incertitudes et discussions, spécialement sur la validité ou la non validité de la sémikha

Yossé ben Yoêzér

Yossé ben Yo’hanane

4 ème génération de Tannaims

– Les Sadducéens commencèrent alors à contester vigoureusement la validité et la valeur de la Torah. Le courant de résistance rabbinique et populaire des Pharisiens réagit

Yehoshua ben Péra’hiya

Nitaï Haarbéli

5 ème génération de Tannaims

Yéhouda ben Tabaï

Chimeône ben Chata’h

Chimeône ben Chata’h dans Sanhédrine 19 a ; il était le frère de la reine d’heureuse mémoire Chlome Tsione hammalka.

‘Honi Haméâguél

qui savait demander la pluie à D? en faisant des cercles sur le sol.

6 ème génération de Tannaims

– Chemâya et Âkavya ben Mahalalel, issus d’une longue lignée de convertis au judaïsme

Chemâya

Avtalione

An 10/70, 7 ème génération de Tannaims

– dernière génération des zougotes

– Hillel Hazzaqén et Chammaï Hazzaqén (BQ 65 b, 66 a). A cette époque, Hérode prend le pouvoir et fait alliance avec Rome après avoir assassiné les derniers membres de la descendance des Hasmonéens, puis les autres Juifs qui ne reconnaissaient pas son identité juive ou son autorité ; pour amadouer le peuple, il devient un grand constructeur et rebâtit le Temple, ouvrant une dynastie de 103 ans qui s’achèvera par la destruction du Temple sous le règne de son arrière petit-fils Agrippas II.

– Hillel et Chammaï, qui ne s’opposaient que sur trois ou quatre points, fondèrent deux grandes yéchivote nommées Béit Hillel (BQ 65 b ; 66 a) et Béit Chammaï (BQ 65 b) qui, elles, entrèrent dans de multiples querelles sur plus de 300 cas pour lesquels l’École de Chammaï opta pour l’option la moins sévère dans 55 cas seulement. La halakha a été fixée selon Hillel sauf sur 6 points, ou sauf sur 3 points selon d’autres auteurs. L’opinion de Béit Chammaï n’a pas force de préemption sur les autres opinions.

Hillel Hazzaqén

Hillel est né à Babylone; Il descendait, selon l’Iggeret de Rav Sherira Gaon, de la tribu de Benjamin par son père, et de la famille de David par sa mère. Cependant, rien ne peut être établi avec certitude à ce sujet, et le nom de son père n’est jamais mentionné. Seul apparaît le nom de son frère, Shebna, riche marchand. Cependant, Hillel ne voulut pas profiter de ses largesses, et gagna sa vie comme bûcheron, afin de pouvoir consacrer la moitié de la journée à l’étude la Torah .

Selon le Sifre, Hillel vécut, comme Moïse avant lui, et plus tard Rabban Yohanan ben Zakkaï et Rabbi Akiva, 120 ans, divisés en trois périodes de 40 ans, il aurait quitté sa Babylonie natale pour la terre d’Israël à 40 ans, étudié 40 ans, et dirigé le peuple juif 40 ans.

C’est à 40 ans qu’Hillel se rend en terre d’Israël pour étudier auprès des deux maîtres de sa génération, Chemaya et Avtalion. Selon le Rav Adin Steinsaltz, Hillel avait commencé son étude de la Torah en Babylonie, où il était déjà considéré comme un érudit

Cependant, l’accès aux études était à l’époque limité à ceux qui pouvaient en payer les droits d’entrée. Un jour, n’ayant pu se procurer le demi-dinar nécessaire, il se résolut à écouter les leçons des maîtres sur le toit. Ceux-ci le retrouvèrent à moitié gelé le lendemain, et décidèrent de l’acquitter du droit d’entrée ad vitam.

Il passa donc 40 ans de sa vie à étudier, avant d’être élu Nassi du Sanhédrin à la suite d’un heureux concours de circonstances, relaté dans les traités Pessa’him (Bavli 66a et Yeroushalmi 6,1) : une année, la veille de Pessah tombe un Shabbat. Situation inédite! Lequel a-t-il préséance? Faut-il déplacer la veille de Pessah et fausser ainsi le calendrier juif ?

Hillel se montre alors le seul de sa génération à détenir les connaissances et aptitudes suffisantes pour trancher la Loi.

– Hillel a précisé sept règles d’interprétation de la Torah, les Chivâ middote chél Hillel.

– Hillel a ouvert une longue dynastie de 14 générations de présidents du béit din, jusqu’en l’an 360. La majorité des décisions halakhiques débattues entre les deux Écoles adoptèrent son opinion. Considérer que Hillel était laxiste, contrairement à Chammaï, est une erreur ; au contraire, par exemple, sa souplesse pour les admissions dans le judaïsme allait de pair avec des exigences souvent plus sévères ensuite. De plus, malgré leurs désaccords dans l’interprétation (par exemple sur la validité des mariages), ils manifestaient une grande tolérance et les mariages continuèrent toujours entre les familles de leurs disciples.

Son prestige est tel que Flavius Josèphe mentionne encore la gloire de Hillel lorsqu’il évoque son arrière-petit-fils, Rabban Shimon ben Gamliel I, qui « appartient à une famille très honorée

Chammaï Hazzaqén

Shammai est vraisemblablement né en Terre d’Israël, et exerçait le métier d’architecte, ou tout au moins maçon, car on le voyait souvent avec un instrument de mesure. Sa sévérité et sa rigueur ne seraient donc, selon certains, qu’une « déformation professionnelle ». Il n’empêche que contrairement à l’impassible et doux Hillel, Shammaï était irascible et manquait d’indulgence. Lorsqu’un non-juif vint le trouver, lui demandant, avec une certaine insolence, de lui enseigner la Tora dans le temps où il se tiendrait sur un pied, il le chassa, alors qu’Hillel le convertit. (Talmud, traité Shabbat 31a).

Néanmoins, Shammaï n’était ni misanthrope ni implacable, il recommandait une attitude amicale envers chacun et était resté modeste, même avec ses élèves. Seulement, il était entièrement dévolu à l’application la plus stricte des prescriptions rituelles en tout domaine. Lorsque son fils lui demanda à manger à Yom Kippour, ne voulant ni le laisser souffrir de faim, ni enfreindre Kippour, il lui donna à manger d’une seule main. Voyant cela, des Sages lui intimèrent d’arrêter ce manège et de le nourrir normalement, des deux mains (Traité Yoma 77b). Sa belle-fille ayant accouché pendant Souccot, tenant à ce que son petit-fils à peine né observe les prescriptions, sans toutefois déranger la maman, il ouvrit un orifice dans le toit afin de confectionner la cabane rituelle (Traité Soucca 28a).

Shammaï fut élu Av Bet Din lorsqu’Hillel en était le Nassi. A la mort de celui-ci, vers 20, Shammaï prit sa succession, et comme aucun vice-président ne fut élu, il eut l’ascendant total sur la politique et la religion en Terre d’Israël. Le Talmud porte des jugements excessivement sévères sur sa période d’activité. Ainsi, dans le traité Shabbat 17a, la période pendant laquelle il promulga ses 18 ordonnances est aussi mal vue que le jour où le Veau d’Or fut construit! Quant au Talmud de Jérusalem, il affirme qu’une « voix céleste » a nullifié la légalité de ses décisions, raison pour laquelle on s’est toujours conformé à l’opinion de l’école d’Hillel. (Berakhot 1:7)

Rabban Gamaliel I, petit-fils de Hillel, lui succéda à la tête du Sanhédrin en 30, mais l’influence de l’école de Shammaï persista jusqu’en 70, année de la destruction du Second Temple.

Il est mort en 30

Né’hounia ben Haqana

8 ème génération de Tannaims

Rabbane Gamliel Hazzaqén

9 ème génération de Tannaims

Rabbi Chimeône ben Gamliel

Rabbi Yichmâel ben Élichâ Cohén gadol

An70/110, 10 ème génération de Tannaims

Rabbi Yo’hanan ben Zakaï

– Rabbi Yo’hanane ben Zakaï (BQ 79 b) partit à Yavné après la destruction du Temple en 70 ; c’est lui qui obtint de Vespasien l’autorisation d’assurer la continuité de la transmission et de l’étude pendant cette période de l’anéantissement du second Temple

– Sa louange est faite dans le chapitre 14 des Avote de Rabbi Natane. Il est nommé « Père des générations », av létoladote. Il est l’élève direct de Hillel, le maître de Rabbi Éliêzér ben Hyrcanous et de Rabbi Yehoshua ben ‘Hanania.

Rabbi Chimeône ben Hillel

11 ème génération de Tannaims

– A la 11e génération viennent les 5 grandissimes disciples de Rabbi Yo’hanan ben Zakaï qu’il qualifia chacun selon sa caractéristique :

Rabbi Éliêzér Haggadol

– Rabbi Éliêzér Haggadol, à Lydda (BQ 3 a, 20), est l’un des deux grands disciples de Rabbi Yo’hanane ben Zakaï, avec Rabbi Yehoshua ; il est donc de la tradition de Hillel mais fut également disciple de Chammaï, cumulant les deux traditions. Son maître le qualifia de « citerne fermée qui ne perd aucune goutte », ou de « gourde enduite de poix qui garde son vin ». Il commença à étudier à 28 ans. Les Pirqéï Avote 2, 8 disent que, si tous les Sages d’Israël se tenaient sur un plateau d’une balance et Rabbi Éliêzér seul sur l’autre plateau, la balance pencherait en sa faveur. Il s’agit de lui quand le nom du père n’est pas indiqué après Éliêzér. La halakha n’est jamais fixée selon l’avis de Rabbi Éliêzér car il était chamouti c’est-à-dire qu’il était de l’École de Chammaï ou, selon la lecture de Rachi en Baba Métsiâ 59 b, parce qu’un type de ‘hérem aurait été mis sur lui. Ses échanges avec sa femme Imma Chalom sont rapportés dans Êrouvine 63 a.

– Ses autres collègues principaux cités étaient : Rabbi Tarfone, maître de Rabbi Âqiva, Rabbi Yossi Haggalili, Rabbi Chimeône ben Elâzar, Rabbi Yo’hanane ben Nori.

Rabbi Yehoshua

Rabbi Yehoshua ben ‘Hanania, à Pékiîne. Il fut, avec Rabbi Éliêzér et Rabbane Gamliel II de Yavné, l’un des grands Sages de cette génération particulière, celle qui a suivi la destruction du Temple ; il avait été un des lévites assurant le service des chants. Il est dit de lui : « une corde tressée de trois fils ne se rompra pas facilement ». Il fut un collègue d’étude des plus grands Sages. Chaque fois que le nom de Yehoshua apparaît sans nom du père, c’est de lui qu’il s’agit.

Rabbi Yossi Haccohén

– Rabbi Yossi Haccohén, à Yavné : le ‘hassid ou le pieux et zélé de sa génération ».

Rabbi Chimeône ben Natanael

Rabbi Elâzar ben Arakh

– Rabbi Elâzar ben Arakh : une source débordante ». Son maître l’autorisa à parler des mystères du Trône de D-ieu (maâsséi hammerkava) et le qualifia de parfait fils d’Avraham qui connait la beauté de la Torah et l’applique.

An 110, 135 : 12 ème génération de Tannaims

– 12e génération des tannaïm qui s’étend de l’an 110 (3870) sous Trajan à la chute de Bar Korba à Bétar en 135 (3895) sous Hadrien.

– On trouve les grands disciples de Rabbi Éliêzér Haggadol

15/135 Rabbi Âqiva

– Rabbi Âqiva ben Yossef à Bné Braq (BQ 5 a, BQ 6), parfois nommé Qor’ha.

– il est né en l’an 15 et meurt à 120 ans en l’an 135

Fils d’un prosélyte nommé Joseph, Akiva est, jusqu’à ses 40 ans, un paysan, profondément pieux mais totalement ignorant. Dans cette période, il aime à répéter (Traité Pessa’him 49 b) : »Ah, puissé-je rencontrer un talmid ‘hakham et le mordre comme un âne! » Il travaille au service de Kalba Savua, ainsi nommé du fait de son hospitalité. Akiva est amoureux de sa fille Rachel, qui, charmée par sa modestie et sa bonté, sent derrière cette façade fruste un esprit brillant.

Un jour, se désaltérant à un puits, cet homme simple qui, à 40 ans, n’a rien appris ni répété, s’émerveille devant une pierre trouée par l’eau qui coule sur elle goutte à goutte. « Si cette petite goutte peut trouer la pierre, se dit-il, qu’en est-il de mon c?ur, de chair et de sang? Ne peut-il pas être pénétré des enseignements de la Tora? » Rachel le renforce dans cette voie en lui promettant de l’épouser s’il part étudier. Leur mariage a donc lieu secrètement, et Akiva part étudier. Kalba Savua ne tarde pas à l’apprendre, et devant cette mésalliance, déshérite sa fille (unique) et fait v?u de ne plus la revoir. Rachel consent volontiers à ce sacrifice, et vit dans le dénuement le plus extrême, obligée de vendre ses cheveux pour subsister.

Akiva, âgé de 40 ans, commence ses études dans les classes primaires,avec les enfants.Ceci sera l’un de ses traits caractéristiques : s’étonner de tout, poser des questions comme un enfant et ne rien prendre pour acquis. Douze ans plus tard, douze mille disciples boivent aux sources de ses enseignements. Arrivé devant sa maison, il surprend une conversation entre sa femme et un voisin : « Combien de temps vas-tu vivre comme une veuve, alors que tu es encore mariée? » « S’il m’entendait, je lui dirais d’étudier douze ans de plus » répond-t-elle. Considérant cela comme une marque d’assentiment de sa part, Rabbi Akiva repart étudier 12 ans de plus.

12 ans plus tard, et douze mille disciples de plus, le Sage rentre chez lui. Sa femme, qui veut l’accueillir est raillée par ses voisines sur la pauvreté de sa tenue. « L’homme juste connaît l’esprit de ses bêtes domestiques » (Proverbes 12:10) répond-t-elle (cette modestie qui va jusqu’à l’humilité la plus grande est récurrente chez Rachel, qui rappelons-le, a vécu 24 ans dans le plus total dénuement après avoir été la fille de l’un des plus riches habitants de Jérusalem). Des étudiants, faisant office de service de sécurité, veulent éloigner cette femme se présentant devant leur maître. Il leur dit : « Ce qui est à moi et ce qui est à vous est à elle ». Un autre homme, désespéré du v?u qu’il a formulé 24 ans plus tôt à l’égard de sa seule fille, entendant la venue d’un grand homme dans la ville, se presse d’aller à sa rencontre,espérant qu’il pourra annuler son v?u, ce qui est possible si les circonstances ont tant changé qu’elles rendent le v?u originellement formulé nul. Rabbi Akiva lui demande : « Si tu avais su que son mari deviendrait un grand homme, aurais-tu fait ce v?u? » Kalba Savua répond : « Même s’il avait connu un seul chapitre, une seule mishna » Rabbi Akiva répond : « C’est moi » Kalba Savua se prosterne, lui baise les pieds, et lui fait don de la moitié de ses possessions (d’après le traité Ketubot, 62b-63a).

Malheureusement, l’occupation romaine durcit son joug. Lorsqu’un nommé Shimon bar Kobeza se dresse, Rabbi Akiva voit en lui le Messie et lui donne le nom de bar Kohba (fils de l’astre), d’après le verset (Nombres 24:17): « Un astre s’élève de la maison de Jacob ». Toute une génération d’élèves de Rabbi Akiva suit Bar Kokhba, et périt : la révolte est impitoyablement réprimée, et l’étude de la Tora interdite par les Romains.

Rabbi Akiva, au mépris des conséquences, continue à enseigner publiquement la Loi et forme une seconde génération de disciples.

A celui qui s’étonne de ce mépris du danger, Rabbi Akiva répond sa parabole la plus célèbre : Un renard, voyant un poisson se débattre pour échapper aux filets des pêcheurs, lui dit : « Poisson, mon ami, ne viendrais-tu pas vivre avec moi sur la terre ferme? » Le poisson lui répond : « Renard, on te dit le plus sage, mais tu es le plus sot des animaux. Si vivre dans l’eau qui est mon élément m’est difficile, que crois-tu qu’il en serait sur la terre? »

Arrêté par Turnus Rufus, et condamné à être écorché vif, Rabbi Akiva meurt le Shema Israël aux lèvres avec les 10 martyrs nommés âsséra arouguéï malkhoute. A ses disciples qui lui demandent : « Rabbi, cela doit-il aller jusque là? », il répond : « Toute ma vie, je me suis demandé ce que signifiait le verset du Shema ‘Tu aimeras Dieu de toute ton âme’. Même s’il doit t’en coûter ton âme! Je disais:quand vais-je rencontrer une situation qui me permettra de l’accomplir? Et maintenant que je l’ai trouvée, je ne l’accomplirais pas? »

Il expira en prononçant le mot « E’had » . Selon le traité Berakhot (61b), une voix céleste annonça : « Sois béni, Rabbi Akiva, dont la vie a terminé avec E’had »

– Il est le disciple de Rabbi Yehoshua ben ‘Hanania, de Na’houm iche Gamzou et de Rabbi Éliêzér.

– Ses collègues d’étude étaient Rabbi Yehoshua ben ‘Hanania, Rabbi Yichmâel ben Élicha, Rabbi Chimeône ben Azzaï, Rabbi Tarfone.

– Il a formé les plus grands de sa génération : Shimon ben Azaï, Shimon ben Zoma,Elisha ben Avouya

Rabbi Meir, Rabbi Shimon bar Yohaï, Rabbi Eleazar ben Tsadok, Rabbi Eleazar ben Azarya, sa « deuxième génération » de disciples, la première étant morte d’épidémie Rabban Gamliel, Rabbi Yehuda ben Beteira, Rabbi Yochanan ben Nuri, Rabbi Yosei Haglili, Rabbi Ishmael, Rabbi Juda bar Ilaï, et peut-être Rabbi Yehuda haNassi lui-même.

. C’est de lui qu’il est dit : « il faut attribuer une michna anonyme à Rabbi Méïr, une tossefta anonyme à Rabbi Né’hémia, un Sifra anonyme à Rabbi Yéhouda, un Sifré anonyme à Rabbi Chimeône et tous ces enseignements viennent de Rabbi Âqiva », leur maître.

Rabbi Akiva eut de nombreuses controverses, tant avec ses maîtres que ses étudiants et ses collègues. De manière générale, « lorsque Rabbi Akiva se dispute avec un seul sage, la halakha est fixée selon son opinion, mais lorsqu’il débat avec plus d’un sage, ce n’est pas le cas. »

Onquélos

– Onqélos, le converti, a réalisé le Targoum Onqélos en Terre d’Israël, une traduction de la Torah en araméen qui éclaircit de nombreux sens du texte original

. Son texte est imprimé avec celui de la Tora. Il est de la 12e génération des tannayim qui va de l’an 110 à la chute de Bar Korba à Bétar en 135. C’est l’époque de Rabbi Âqiba après la génération de Rabbi Eliérer haggadol et avand celle de Rabbi Meïr.

Il est l’élève de Rabbi Yehoshoua et Rabbi Eliezer.

Rachi, Maïmonide, et bien d’autres, considèrent cette traduction indispensable à l’exégèse, car elle reflète particulièrement bien la compréhension que les Sages avaient des Ecritures à l’époque d’Onkelos.

Rabbi Yossé Haggalili

Rabbi Yichmâel ben Élicha

– Rabbi Yichmâel ben Élicha (BQ 6 b, 34), de Kfar Aziz près du Jourdain, renommé pour sa grande richesse, il établit sa grande yéchiva nommée Yéchiva devéi Rabbi Yichmâel et des middrachim portant ce nom ont été rédigés ; il y inscrivit les 13 middotes qui servent à interpréter la Torah, liste qui est lue chaque matin dans la prière après la partie des sacrifices. Il est également l’un des 10 martyrs.

Rabbi Tarfone

– Rabbi Tarfone, de Lydda (BQ 14 a, 38), était le talmid ‘havér de Rabbi Âqiva ; parfois cité également comme l’un de ses maîtres, il est nommé « le père de tout Yisrael ».

Rabbi Chimeône ben Azzaï

An 135, 170 : 13 ème génération de Tannaims

– Nous arrivons à la 13e génération des tannaïm qui s’étend de la chute de Bar Korba à Bétar en 135 (3895) à l’an 170 (3930).

– On y trouve les élèves de Rabbi Âqiva et ses collègues d’étude

Rabbi Méïr

– le grand Rabbi Méïr (BQ 16 a, 46 ; 23 b…). Son nom d’origine était Rabbi Miacha ; ce nom de Méïr, venant de la racine signifiant « lumière », lui fut donné parce qu’il illumine les yeux des Sages. Beaucoup d’enseignements rapportés par lui sont mis sous le nom de (a’hérim omerim, d’autres disent ; BQ 11 a ; 33 a ; CC 35 ; cette expression indique qu’il tient cet enseignement de son maître Élichâ ben Abouya surnommé, l’autre, en ‘Haguiga 15 a. Cette expression concerne parfois Rabbi Natane). Il s’agit de Rabbi Méïr quand il est dit : , un élève rapporte une tradition de Rabbi Yichmâel devant Rabbi Âqiva car il reçut son enseignement de Rabbi Âqiva et de Rabbi Yichmâel, élève lui-même de Rabbi Âqiva.

– Ses collègues d’étude cités par diverses sources étaient : Rabbi Yéhouda, Rabbi Yossé ben ‘Halafta dont il s’agit quand on trouve seulement le nom Yossé (BQ 20 b ; 21 b), Rabbi Chimeône, Rabbi Elâzar ben Chamouâ, Rabbi Yo’hanane Hassanedélar, Rabbi Né’hémia.

– La halakha ne fut pas retenue selon la démonstration qu’en donna Rabbi Méïr, non pas parce qu’il se trompait mais parce que son niveau de compréhension était beaucoup trop au-delà de la mesure de sa génération. Le talmud insiste sur la grandeur de son épouse Brouria, reconnue pour ses compétences halakhiques par les grands de son temps, qui était capable d’étudier en un seul jour 300 traditions de 300 Sages, apprenait aux étudiants les méthodes de l’étude et les corrigeait à ce sujet et donnait à son mari l’interprétation exacte de versets concernant la prière.

Rabbi Yéhouda

– Rabbi Yéhouda ben Ilaï ; on le trouve nommé derrière l’appellation « un ‘hassid, un pieux » : (‘hassid é’had, BQ 50 b). La guémara lui donne toujours la préséance dans la liste des intervenants sous l’appellation de Rabbi Yéhouda sans indiquer son père (Rabbi Yéhouda seul peut aussi désigner Rabbi Yéhouda bar Yé’hézqel, que l’on ne peut confondre avec le tanna précédent car il est, lui, de Poumbédita à la fin du 3e siècle ; voir BQ 3 b, 44).

Rabbi Yossi

Rabbi Chimeône

Rabbi Chimeône bar Yohaï

– Rabbi Chimeône bar Yohaï (BQ 17 a, 17 ; 20 a ; 84 a) est connu comme le rédacteur de la tradition qui allait devenir le livre du Zohar. Il exprima sa vive opposition à Rome et dut, pour son intransigeance, passer 13 ans en cachette, avec son fils Rabbi Elâzar, dans une grotte.

– Il est un des élèves de Rabbi Âqiva en même temps que Rabbi Méïr, Rabbi Yehoshua Haggarsi, Rabbi Yossé ben ‘Halafta, etc.

– Il est le maître de Rabbi Yéhouda Hannassi et de Rabbi Chimeône ben Yéhouda.

Rabbi Né’hémia

– Rabbi Né’hémia (BQ 17 a, 4) : la halakha va selon son opinion contre celle de Rabbi Yéhouda dans leurs disputes (mais le Rambam n’accepte pas cette règle).

14 ème génération de Tannaims

Rabbi Yehouda Hanassi

Le 15 Kislév est le jour de la hilloula de Rabbi Yéhouda Hanassi rédacteur de la michna.

Rabbi Yéhouda Hannassi, qui était né le jour même de la mort de Rabbi Âqiva, selon la règle des destinées majeures (Qiddouchine 72 b), entreprit à son tour de recueillir l’ensemble des traditions devant le risque de leur disparition à cause des persécutions.

Un autre risque de perte venait de la méthode pédagogique traditionnelle qui était utilisée : l’enseignement était oral et ; devant l’immensité de la matière, on veillait à parvenir à l’expression la plus concise possible, mais les auditeurs avaient entendu le détail dont cette concision était un résumé ; ils notaient seulement des points de repère qui étaient des moyens mnémotechniques.

Il est clair que, si ce système pédagogique oral développe la mémoire et assure la transmission dans une situation historique stable, la transmission est en péril dès qu’il y a un arrêt temporaire de la transmission directe et de sa vérification : il n’y a plus alors de traces tangibles et elles ne sont plus guère compréhensibles pour un lecteur extérieur.

1. Constatant la rapidité de la perte d’information, de compréhension et de mémorisation et la diversification des enseignements, il se résolut à organiser et rédiger la tradition orale pour que tous les Maîtres aient un fond commun qu’ils enseigneraient d’un plein accord (pé é’had, d’une seule bouche) et dans une même langue, de façon à ce que sur l’essentiel on revienne à ce qui était jadis :

bité’hila lo hayéta ma’hloqéte béyisrael « auparavant où il n’y avait pas de dissensions en Israel ».

Il y avait, certes, des discussions vives et nombreuses et des enseignements réputés pour leur brièveté ou leur longueur mais, en général, chacun connaissait les autres traditions et savait distinguer l’essentiel du particulier, et les divergences ne brisaient pas l’unité de compréhension.

2. Rabbi Yéhouda Hannassi entreprit donc, avec ses élèves, de rassembler toutes les traditions orales.

Le Chla dit que Rabbi se trouva face à 600 corpus déjà constitués : qodém rabbi hayou chéche méote sidréï michna.

Le traité ‘Haguiga 14 parle même de 700 traditions.

Il faut bien réaliser l’immensité de ce savoir juif très précis qui était alors totalement mémorisé.

3. Rabbi Yéhouda Hannassi a mis en ordre ce fond commun.

Rabbi « mit un ordre dans ces michnayotes » (sidér michnayote) en se conformant à plusieurs principes.

Il établit 13 classes de méthodes différentes dans les traditions et les enseigna à Rabbi ‘Hiya.

Rabbi Yichmâel ben Rabbi Yossé Haggalili