« Tous, hommes et femmes, ce que leur zèle les porta à offrir pour les divers travaux que l’Éternel avait prescrits par l’organe de Moché, les enfants d’Israël en firent l’hommage spontané à l’Éternel. » (Chémot 35, 29)
La redondance de ce verset a suscité de nombreux commentaires.
Le rav Réouven Karélinstein chlita rapporte la parabole suivante :

Rabbi Chlomo Aydeless, plus familièrement connu sous l’acronyme Maharcha, dirigeait une yéchiva, qui attirait les meilleurs esprits de la région. Mais par manque de place de nombreux étudiants en étaient refoulés. À tel point qu’il fallut trouver une solution.

Le Maharcha décida donc de construire un nouveau bâtiment, espérant trouver le mécène qui acceptera de le financer. On annonça donc la date prévue pour ce qui devait être l’évènement de l’année, à savoir la fondation de la nouvelle yéchiva. Tous les Juifs des environs furent invités à assister à la Hana’hat Evèn Pina, la pose de la première pierre. Cette solennité, accompagnée de prières, est d’habitude réservée à une illustre personnalité.

Toutefois, afin de financer la construction du bâtiment, le Maharcha recommanda de mettre aux enchères la pose de la première pierre de telle sorte que cette « mitsva » revienne au donateur le plus généreux.
La veille de la cérémonie, un homme vint furtivement chez le gabaï qui devait remplir les fonctions de commissaire-priseur, et lui donna ordre d’acheter à tout prix la pose de la première pierre. Il prit soin de ne pas lui indiquer le nom du mécène qui désirait ainsi honorer le Maharcha.

Le lendemain, une immense foule se pressa autour du gabaï, et la vente aux enchères débuta. Très vite, les offres grimpèrent ne laissant en compétition que les mécènes les plus riches. Ceux-ci comprirent peu à peu qu’à chacune de leurs offres, le commissaire priseur renchérissait automatiquement. Finalement, ils furent contraints de renoncer. C’est donc fièrement que le gabaï annonça que la pose de la première pierre avait été achetée par un donateur anonyme à l’intention du Maharcha lui-même.
Le lendemain, le Maharcha exprima son désir de rencontrer l’homme en question, et ce dernier accepta. Il raconta au Maharcha qu’il n’avait pas d’enfants, et qu’il désirait édifier à sa mémoire un bâtiment de Torah. Le Maharcha, ému par ces paroles, lui promit qu’il aura un fils, et… qu’il étudiera dans cette yéchiva. Il s’avéra par la suite que ces deux souhaits furent exaucés. Ainsi le Maharcha a permis à ce généreux donateur de concrétiser l’intégralité de notre verset d’introduction : « Ceux qui, comme le mécène, offrent avec zèle se voient ensuite récompensés par des enfants qui rendront grâce à l’Éternel ».

Par C. Chalom,en partenariat avec Hamodia.fr