« Vous ne mettrez pas à l’épreuve Hachem, votre Dieu (לא תנסו את ה’), comme vous L’avez mis à l’épreuve à Massa » (Devarim 6, 16).
Ce verset semble être contredit par : « Apportez toutes les dîmes à la maison du trésor, afin qu’il y ait de la nourriture dans Ma maison, et veuillez M’éprouver par ce moyen (ובחנוני נא בזאת), dit Hachem des armées… » (Malachie 3, 10).

Il existe deux sortes de mises à l’épreuve, explique Malbim : נסיון  et  .בחינהCelle que la Tora interdit (נסיון) consiste à rechercher des capacités inconnues, tandis que celle qu’elle autorise (בחינה) consiste à s’assurer de l’existence ou de l’absence de propriétés habituelles. Et Malbim de citer comme exemple du premier cas la recherche de l’attraction de l’or par un aimant, capacité inconnue et donc de l’ordre de l’irréel, et comme modèle du second la vérification de la présence ou de l’absence d’impuretés dans un morceau de ce métal, démarche tout à fait légitime.

De la même manière, poursuit Malbim en se référant à un enseignement talmudique (Ta‘anith 9a), l’exercice de la charité, symbolisée dans le verset de Malachie par les dîmes, constitue une mise à l’épreuve autorisée de Hachem, et nous avons le droit d’espérer nous enrichir en développant cette pratique (עשר כדי שתתעשר).

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Haftrath parachath Vaeth‘hanan– Consolez mon peuple

Lorsque le prophète a prononcé les mots : « Consolez, consolez mon peuple », les enfants d’Israël ont voulu le tuer. Il leur a objecté : « Ce n’est pas moi qui vous parle, mais “votre Dieu” » (Midrach).

Pourquoi ont-ils voulu le tuer ?

Nous savons que lorsque les enfants d’Israël accomplissent la volonté de Hachem, Il les appelle « Mon peuple », tandis que lorsqu’ils ne font pas Sa volonté, Il dit au prophète : « Ton peuple ». C’est ainsi qu’au moment de la faute du veau d’or, Hachem a dit à Moïse : « Va, descends ! car il s’est corrompu “ton” peuple que tu as fait monter du pays d’Egypte (Chemoth 32, 7).
C’est pourquoi les contemporains du prophète Isaïe, lorsqu’ils l’ont entendu dire : « Consolez, consolez “mon” peuple », se sont persuadés que c’est lui seul, et non Hachem, qui s’adressait à eux, et donc que l’heure du pardon et de la véritable consolation n’était pas encore arrivée. Voilà pourquoi Isaïe a ajouté à la fin du verset que c’est bien Hachem qui leur parlait, et qu’ils méritaient qu’Il s’adresse à eux comme étant « Son peuple » à Lui.

Jacques KOHN zal