« Car seul Og , roi du Bachane, était resté des Refaïm , voici son lit, un lit de fer, n’est-il pas dans Rabbath benei Ammon [Il mesurait] neuf coudées de long et quatre coudées de large, en coudée d’homme » ( Devarim 3, 11).

Og , roi du Bachane , est certainement l’un des personnages dont les descriptions foisonnent le plus dans le Midrach . Il aurait survécu au Déluge, il aurait vécu des milliers d’années et il aurait été capable de soulever des montagnes.
Objet Inconnu

Mieux encore, il existe une tradition ( Pirkei De-Rabbi Eliézèr , chapitres 16 et 23) qui nous apprend qu’il n’aurait été autre que Eliézèr, le fidèle serviteur d’Abraham, et aussi le « fuyard » venu informer celui-ci de la capture de son neveu Lot ( Berèchith 14, 13). Il aurait constitué à lui seul les trois cent dix-huit guerriers armés par le patriarche pour arracher sa libération (Voir Rachi ad Berèchith 14, 14).

Il n’est pas étonnant, par conséquent, que notre paracha décrive aussi minutieusement la taille du lit de ce personnage, neuf coudées de long et quatre de large, soit plus de quatre mètres sur deux.

Relevons cependant que certains commentateurs ne prennent pas cette représentation au pied de la lettre. C’est ainsi que pour le ?Hizqouni ( ?Hizqiya ben Manoa?h , rabbin français du treizième siècle), le verset en question définit, non pas la taille d’un homme ou celle de son lit, mais les dimensions des fortifications édifiées par ?Og : neuf coudées pour leur hauteur, et quatre pour leur épaisseur.

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Haftarath parachath Devarim ? La dépravation des juges

Les comportements malhonnêtes que réprouve Isaïe dans notre haftara , un siècle et demi avant la destruction du premier Temple, n’ont pas disparu après celle du deuxième.

Des illustrations nous en sont données par le Midrach ( Pessiqta de-Rav Kahana [15, 9]) :

Une femme à qui l’on avait volé un chaudron et qui s’était rendue chez un juge pour réclamer justice, trouva l’objet en question bien en vue sur le fourneau de celui-ci.

Dans une autre anecdote, un homme à qui l’on avait volé un vêtement se présenta devant un juge et découvrit son costume posé sur le lit de celui-ci.

Un homme, avant de mourir, avait nommé un curateur chargé de veiller aux intérêts de ses enfants. Sa veuve réclama à ceux-ci le paiement de son douaire. Arrivés ensemble chez le juge, ils trouvèrent celui-ci en train de se laisser corrompre par cet homme prétendument de confiance.

Voilà, conclut le Midrach , ce que veut dire le verset : « Tes princes sont des rebelles et des compagnons de voleurs ; chacun aime les présents et court après les récompenses ; ils ne font pas droit à l’orphelin, et la cause de la veuve n’a pas accès auprès d’eux » ( Isaïe 1, 23).

Jacques KOHN Zal