L’arrangement des dix commandements dans les Tables de la loi données aux enfants d’Israël depuis le mont Sinaï est décrit par le Midrach comme reproduisant séparément leurs deux caractéristiques distinctes.

Les cinq premiers commandements, gravés sur une première table, concernent la relation de l’homme avec Hachem, tandis que les cinq derniers, relatifs aux relations de l’homme avec son prochain, étaient gravés sur une deuxième table.

La Mekhilta établit de plus cinq « passerelles » qui relient entre eux chacun des cinq commandements de la première table avec chacun de ceux de la seconde.

Au premier commandement (« Je suis Hachem… ») correspond le sixième (« Tune tueras pas ») : Tu ne tueras pas une créature qui a été formée à l’image de Hachem (Voir Berèchith 9, 6).

Au deuxième commandement (« Tu n’auras pas d’autre Dieu que Moi ») correspond le septième (« Tu ne commettras pas d’adultère ») : L’idolâtrie est souvent comparée à l’infidélité conjugale (Voir Devarim 31, 16 ; Jérémie 3, 1 à 10 ; Osée 1, 1 et suivants).

Au troisième commandement (« Tu ne prononceras pas le nom de Hachem ton Dieu en vain ») correspond le huitième (« Tu ne voleras pas ») : Le faux serment est pratique courante chez les voleurs.

Au quatrième commandement (« Souviens-toi du jour du Chabbath… ») correspond le neuvième (« Tu ne feras pas de faux témoignage ») : Le Chabbath témoigne de la Création et du Créateur.

Au cinquième commandement (« Honore ton père et ta mère ») correspond le dixième (« Tu ne convoiteras pas… ») : Celui qui convoite la femme de son prochain s’expose à jeter un doute sur la légitimité de ses enfants.

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Haftarath parachath Waeth‘hanan – Des consolations progressives

Toutes les haftaroth entre le 9 av et Yom kippour sont dites de « consolation ». Le Ma‘hzor Vitry, un abrégé halakhique et liturgique composé au douzième siècle par rav Sim‘ha ben Chemouel, un disciple de Rachi, fait observer que les consolations sont, de semaine en semaine, de plus en plus appuyées, de la même manière que l’on doit, lorsqu’on console une personne en deuil, le faire graduellement.

C’est ainsi que la première de ces haftaroth, qui annonce aux Juifs exilés en Babylonie que les iniquités de Jérusalem lui sont pardonnées (Isaïe 40, 2), contient peu de véritables consolations et n’annonce pas le retour des bannis. C’est la présence de Hachem qui constitue l’essentiel de ses promesses : « Une voix crie dans le désert : Déblayez la route de Hachem ; nivelez, dans la campagne aride, une chaussée pour notre Dieu ! » (40, 3).

La présence de Hachem est suffisante pour faire commencer le processus de soulagement. C’est dans les semaines suivantes qu’il sera temps de parler de reconstruction et de retour. De même, lorsque nous réconfortons des endeuillés, le processus est progressif. Jusqu’à ce qu’ils soient prêts à entendre des paroles de réconfort, il leur suffit de notre présence, de notre empathie et de notre écoute. C’est peu à peu qu’ils deviendront prêts à se réinsérer dans la vie. Notre rôle a été d’abord de leur faire sentir notre présence, tout comme Hachem a suffi par la Sienne à commencer de nous réconforter.

Jacques KOHN zal