Depuis quatre ans, une équipe internationale constituée d’archéologues américains, israéliens et lituaniens fouillent l’endroit où se trouvait la Grande Synagogue de Vilna, érigée dans les années 1630 et brûlée par les nazis lors de la Seconde guerre mondiale (par la suite, les soviétiques avaient, en sus, détruit ses ruines et bâti une école sur le site).

Tout récemment, ladite équipe a fait deux découvertes de taille. Tout d’abord, la partie avant de la bimah, elle même installée au 18e siècle, incluant les bases de deux de ses colonnes a été mise à jour. « Nous avons découvert l’un des endroits les plus sacrés de ce bâtiment, ont expliqué les archéologues. Par le passé, ces colonnes mesuraient neuf mètres de haut. L’espace retrouvé est spécial : sur cette plateforme, le rabbin prenait place pour diriger l’office ».

Mais surtout, les mêmes ont retrouvé « une grande inscription, gravée dans du grès, avec quatre lignes en hébreu en lettrage doré ; et cassée en plusieurs morceaux à coups de marteau ». Celle-ci, qui avait été placée face à cette même bimah (ce qui en révèle l’importance), a pu être reconstituée. Elle décrit le don de la table sur laquelle on posait les rouleaux de la Torah, don effectué par deux frères en 1796 en l’honneur de leur père qui avait fait son alyah (terme employé sur la stèle) à Tibériade et qui s’était éteint avec son épouse (qui l’avait, donc, suivi) à Jérusalem.

Ce départ vers Erets Israël est quasiment contemporain de celui des 511 disciples du Gaon de Vilna (décédé en 1797) qui, eux aussi, prévoyant des changements importants sur place, partirent, au début du 19e siècle, tout d’abord pour s’installer en Galilée avant de venir vivre à Jérusalem. Qu’ils contribuèrent à rebâtir. Ce qui explique sûrement en partie pourquoi, comme l’a raconté à l’AFP Fania Kukliansky, la responsable de la communauté juive de Lituanie, « les archéologues ont pleuré quand ils ont parlé de leurs découvertes ».

Source: Actualité Juive