C’est un véritable crève cœur. Tous ces visages pourraient être ceux de nos parents ou grands-parents revenus de l’enfer. Tous ont été tailladés de coups de couteau, découpés ou tagués de l’infâme croix gammée, en pleine rue de Vienne.
Le photographe, auteur de cette remarquable exposition itinérante s’est dit bouleversé : « Du jamais vu. Ici c’est le radicalisme de droite qui s’exprime. C’est la troisième fois que mon exposition est dégradée, mais jamais dans de telles proportions » a confié Luigi Toscano.
Même effroi pour le chef de l’état autrichien Alexander Van der Bellen qui s’est dit « profondément inquiet que certains ne puissent supporter la vérité et le rappel solennel que ces photos expriment, c’est accablant. »
Pas moins de 503 actes antisémites ont été recensés en 2017 par le Forum autrichien contre l’antisémitisme. Le double par rapport à l’année 2014, et cela malgré une législation jugée répressive en la matière. Le chancelier Sebastien Kurz qui s’est dit consterné par cette profanation antisémite entend mener un combat prioritaire contre ce fléau de la haine envers les juifs, après avoir précédemment reconnu publiquement la « responsabilité historique »de l’Autriche dans la Shoah.
Du coup des jeunes gens ainsi que des personnes âgées se sont empressés de venir tenter de restaurer, un à un, ces visages déformés par la haine viscérale du juif et qui resurgit sans cesse, 75 ans après la fin de la Shoah.
Une petite lueur d’espoir tout de même avec des veillées de protection de l’exposition mises en place ce lundi 27 Mai, pour lesquelles un groupe de jeunes musulmans se sont portés spontanément volontaires.
