« D.ieu dit à Avraham: « Sache-le bien, ta postérité séjournera sur une terre étrangère, où elle sera asservie et opprimée, durant quatre cents ans. Mais, à son tour, la nation qu’ils serviront sera jugée par Moi; et alors ils la quitteront avec de grandes richesses. » (Berechit 15, 13-14)
Les grandes richesses ne sont pas uniquement matérielles. Elles sont aussi d’ordre spirituel. La servitude de notre peuple a été, à travers les exils, un catalyseur qui a réveillé chez de nombreux juifs l’étincelle de leur âme, et ils en sont sortis renforcés dans leur foi.
La parabole suivante figure dans le livre d’Its’hak Boïer, “La Shoah, regards historiques“.


Décembre 1945. ‘Hanouka à Auschwitz, deux consonnances incompatibles. La fête de la délivrance et de la victoire des justes sur les mécréants, célébrée dans l’enfer terrestre où les forces du mal sévissaient sans bornes.
En guise de ‘hanoukia, les habitants du block ont excavé huit réceptacles dans une vieille planche. L’huile d’olive n’étant pas monnaie courante dans ce camp de concentration, c’est la portion de margarine journalière qui fera l’affaire. Ces quelques calories si nécessaires à la survie sont destinées à être entièrement consumées, comme un holocauste, afin de fêter la victoire de l’âme sur le corps. En guise de mèches, quelques hommes arrachent les boutons de leur chemise, en plein hiver de l’Europe de l’Est, et obtiennent ainsi quelques filaments qui seront tressés avec dévotion.
Les petites lueurs sont à l’abri des regards malveillants des nazis, et aussi de ceux des forces alliées, car elles survolent le camp et le black-out est de mise.
Dans un murmure à peine perceptible, les habitants du block récitent les bénédictions de l’allumage.
Its’hak Boier le laïque, chercheur de la Shoah, se révolte dans son ouvrage (page 132) contre ceux qui attribuent cette histoire à un groupe de religieux. Selon les enquêtes qu’il a menées, il s’agirait d’un groupe de juifs laïques d’origine hongroise qui auraient accompli cet acte de bravoure.
A son aise. Nous acceptons de tout cœur son identification. Lorsque notre peuple est mis à l’épreuve, il s’avère alors qu’il n’y a plus de séparation entre religieux et laïques. Tous se surmontent, et en sortent renforcés, avec de grandes richesses.

Par Chalom C.,en partenariat avec Hamodia.fr