Rav Hayim Yaacov Schlammé

La paracha Michpatim nous enseigne ce que doit être notre approche de l’argent. En effet, il faut savoir comment considérer la fortune et les biens matériels.

Quelle est donc la manière de considérer l’argent prônée par la Torah ?

Rav Dessler, zatsal, explique que l’argent risque de forger une cloison entre Hachem et nous. (Mi’htav MéEliyahou, volume 4 – page 14 et suivantes). Lorsqu’on aspire à accumuler une fortune, non seulement on « oublie » notre soumission à D.ieu, mais on essaie, à l’aide de l’argent, de se forger une indépendance. Circonstance aggravante : on ne se suffit jamais de ce que l’on a et l’on tente en permanence d’élargir ce petit domaine. Or, tout domaine conçu hors de la « zone divine », est comparable à l’installation d’une idole, et en accumulant de tels biens, on ne fait qu’élargir un monde d’idolâtrie !

Quel doit donc être
notre rapport envers
l’argent ?

Il faut s’habituer à considérer les choses matérielles comme « vanité des vanités ». Au lieu de vouloir aimer D.ieu par tous les moyens sauf avec notre argent, il s’agira, au contraire, de s’habituer à obéir au verset du Chéma : « Tu aimeras Hachem… de tout ton argent ». D.ieu éprouve le riche et le pauvre. Il guette le riche pour voir s’il ouvre sa main au pauvre et guette aussi le pauvre pour voir s’il s’insurge contre son destin ou s’il l’accepte avec humilité. Riches et pauvres doivent intérioriser que c’est Hachem qui gère les moyens financiers dont ils disposent.

Il faut se soumettre à Hachem, non seulement pour respecter la cacherout, le Chabbat et les fêtes, mettre les téfilin, mais également pour ce qui concerne l’argent, la générosité, l’honnêteté, etc.

Est-ce difficile ? Certainement. Mais il y va de notre préparation à notre vie future, il y va de notre éternité. Elle mérite que nous en payions le prix fort!

Le livre Tiféreth Chimchon met l’accent sur l’importance que la Torah attache aux relations humaines, du point de vue financier. Nombreux sont les gens très pratiquants par ailleurs, qui comprennent qu’un rav doit être consulté pour un problème de cacherout, de Chabbat, ou de mariage et de deuil. Or, lorsqu’un litige se produit, ou lorsque surgit un problème financier, on trouve normal de s’adresser à un avocat. Or, cette approche est inacceptable du point de vue de la Torah. De même que pour les questions de cacherout, de Chabbat ou de deuil, c’est le rav qui indiquera avec précision la Hala’ha, telle qu’elle figure dans le Choul’han Arou’h, ainsi pour les questions d’argent, on en sollicitera la solution chez le rav, qui saura donner la réponse conformément au Choul’han Arou’h. Il n’est donc pas question de payer une fortune à un avocat, pour qu’il indique la « meilleure manière » de s’en sortir face à un contentieux.

Ainsi, dans nos prières quotidiennes, nous disons que Hachem n’a révélé Ses décisions qu’à Son peuple, à Israël, notamment pour ce qui est des problèmes d’argent. (Psaumes 147, 19-20). Au quotidien, cette question se pose régulièrement :

– Est-ce que quelqu’un qui détériore par maladresse un produit exposé dans les rayons d’un magasin, doit signaler ce dégât au patron et le lui payer ?

– Dans quelle mesure doit-on respecter son temps de travail ? Peut-on se permettre quelques minutes de retard quotidien ?

– Dans quelle mesure peut-on utiliser pour son usage personnel le téléphone du lieu de travail ?

Le prophète Isaïe dit (61/8) « Moi, Hachem, J’aime la justice ». Donc, Hachem aime ceux qui respectent Ses lois de justice, notamment au niveau de leurs relations humaines.

Enfin, toujours dans Isaïe (1/27), à la fin de la haftara de Chabbat ‘Hazon, il est écrit : « Sion sera délivrée grâce à sa justice, et ses captifs par la générosité financière ». Là, il est clair que la délivrance messianique dépendra de notre respect des lois se rapportant à notre argent.

Il se peut que la crise économique mondiale ait pris cette dimension catastrophique précisément pour nous inviter à réfléchir en profondeur, à ce domaine de notre vie. Car c’est peut-être ainsi que D.ieu entend tout simplement amorcer la venue tant attendue du Machia’h.
Avec l’accord exceptionnel d’Hamodia-Edition Française

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