« [La Torah ] est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent ; et qui la tient ferme est rendu bienheureux » (Proverbes 3, 18).

Nos textes contiennent de nombreuses métaphores associées à l’image de l’arbre. Les justes sont comparés à « un arbre planté près des ruisseaux d’eaux? » (Psaumes 1, 3 et Jérémie 17, 8).


On dit d’eux qu’ils « poussent comme un palmier et qu’ils croissent comme le cèdre du Liban » (Psaumes 92, 12), et qu’ils sont « dans la maison de Hachem comme un olivier vert » (Psaumes 51, 8).

La présence ou l’absence de raisins dans les vignes ou de figues sur les arbres indique souvent la sûreté et la prospérité, ou au contraire la désolation.

Le prophète Michée a envisagé une ère de paix dans le monde, où chacun « s’assiéra sous sa vigne et sous son figuier, et où il n’y aura personne qui les effrayera » (Michée 4, 4). D

De plus, la Tora interdit la destruction d’arbres fruitiers pendant une guerre, et se demande : « L’arbre est-il un homme, pour que l’on en fasse le siège ? » ( Devarim 20, 19).Rien d’étonnant, dès lors, étant données ces images riches de signification, que nous célébrions dans le cycle juif des saisons un Nouvel An pour les arbres.

La Michna l’appelle Roch hachana le-ilan , rappelant qu’on l’observait, selon que l’on suivait l’école de Beith Hillel ou celle de Beith Chammaï , le premier ou le quinze du mois de chevat .

La tradition enseigne que c’est ce jour-là que Hachem décide lesquels des végétaux vivront ou mourront l’année suivante. Les arbres et les plantes sont en effet des organismes vivants, appelés comme tels à bénéficier de la faveur divine.

Etant donné que la halakha a été fixée selon l’école de Hillel, cette célébration a lieu le 15 chevat , date à laquelle on fête le renouveau du printemps, comme correspondant à l’époque où, en Israël, les pluies commencent à faiblir et la nature à se réveiller.

Certains ont pour habitude, ce jour-là, de réciter le psaume 104, qui célèbre les bienfaits de la pluie nourricière. Le Kitsour Choul?han ?aroukh (139, 26) signale qu’on ne récite par Ta?hanoun , et que l’on mange en abondance des fruits des arbres.

Le quinze chevat comporte encore un aspect de plus : Ce Roch hachana des arbres est intimement lié, comme nous l’avons vu, à l’interdiction de couper des arbres fruitiers en temps de guerre.

Cette interdiction a été étendue par nos Sages à toute forme de destruction inutile de quelque objet de valeur ( baal tach?hith ).

De là un lien étroit de cette « demi-fête » avec l’obligation de respecter l’environnement.

Jacques KOHN zal