La paracha nous apprend, à propos de la plaque ( tsits ) dont était revêtue la tiare du kohen gadol : « Ils firent la plaque, diadème de la sainteté d’or pur, et ils écrivirent sur elle une écriture en gravures de cachet : ?Sainteté pour Hachem ? » ( Chemoth 39, 40). Pourquoi est-il écrit : « ils écrivirent », au pluriel, alors qu’il aurait été plus logique d’employer le singulier : « il écrivit » ?

La Guemara ( Yoma 38a et b) nous apprend qu’un artiste appelé Ben Qamtsar était capable, à l’époque du Temple, de tenir quatre stylets entre les cinq doigts d’une de ses mains et d’écrire simultanément quatre lettres. C’est ainsi qu’il pouvait, en une seule fois, écrire les quatre lettres du Nom de Hachem . Or, si les deux premières de ces lettres ( yod et hè ) forment à elles seules ce Nom, l’ajout de la troisième ( waw ) supprime leur caractère sacré et équivaut à un effacement, ce qui est interdit. Voilà pourquoi le talent de Bar Qamtsar était apprécié des rabbins.

De la même façon, lorsqu’il s’est agi de confectionner la « plaque » du kohen gadol , on a fait appel à plusieurs personnes pour graver les lettres qui y étaient inscrites, d’où l’emploi du pluriel dans le verset cité plus haut.

Jacques KOHN Zal