« Expiatoire » ou « holocauste » ?

Empruntée au livre d’Ezéchiel (45, 16 à 46, 10 selon le rite achkenaze ; 45, 18 à 46, 10 selon le rite sefarade), la haftara de la parachath ha-‘hodech fait partie des séries de prophéties relatives au troisième Temple.

Cette haftara présente de nombreuses difficultés, dans la mesure où certains des rites qu’elle énumère contredisent ceux qui sont fixés par la Tora .

C’est ainsi que la Guemara ( Mena’hoth  45a) se penche sur le verset qui définit les sacrifices à offrir à Roch ‘hodèch  : «  Ainsi a parlé Dieu, Hachem  : Au premier [mois], le premier [jour] du mois, tu prendras un jeune taureau sans défaut, et tu purifieras ( ‘hitètha) le sanctuaire » (45, 18).

Le texte envisage ici le premier jour du mois de nissan .

Or, le mot ‘hitètha contient l’idée du ‘hatath (« sacrifice expiatoire »).

D’ou la Guemara de s’étonner : Comment peut-on parler ici d’un ‘hatath , alors que la Tora , en cette circonstance ( Bamidbar  28, 11) prescrit un holocauste ( ‘ola ) ?

Et elle ne peut que répondre : « Viendra le prophète Elie qui l’expliquera. »

On sait qu’il s’en est fallu de peu que le livre d’Ezéchiel soit exclu du canon biblique à cause des multiples contradictions qu’il contient dans ses chapitres 40 à 47 par rapport à la Tora (voir Chabbath 13b et Mena’hoth  45a).

Peut-être peut-on dire de la même façon que viendra un jour où le prophète Elie les résoudra.

Par Jacques Kohn Zal