Haftarath Parachath Balaq

Le dernier verset de la haftarath parachath Balaq contient une recommandation que l’on tient souvent pour l’un des fondements essentiels de la loi juive : «  Il t’a été déclaré, ô homme, ce qui est bon. Et qu’est-ce que Hachem recherche de ta part ? Que tu fasses ce qui est droit, que tu aimes la bonté, et que tu marches humblement avec ton Dieu ? » (Michée 6, 8).

Ce verset, et surtout l’humilité qu’il nous recommande, ont été diversement interprétés par nos commentateurs. Selon le Targoum Yonathan , cette humilité consiste à marcher humblement dans la crainte de Hachem . Rachi considère en revanche qu’elle concerne nos rapports avec autrui, et qu’elle nous invite à savoir rechercher des relations pacifiques avec notre prochain.

Pour Abarbanel , il ne s’agit de rien d’autre que d’une recommandation concernant notre religiosité intérieure : Notre foi en Hachem doit être pure, simple, et sans remise en question.

Enfin, lorsque le roi des Khazars suggère à rabbi Yehouda Halévi, dans son Kouzari , que ce verset pourrait inciter les Juifs à mener une existence ascétique tant dans leur vie religieuse que dans leurs rapports avec Hachem , l’écrivain rejette cette interprétation et considère que ce verset ne constitue en rien un message idéal. Il pose en réalité une base rationnelle sur laquelle sont construites toutes les sociétés et sans laquelle elles ne pourraient pas survivre. Cette base constitue un prélude nécessaire en vue de la préparation du monde à la réception de la Tora . C’est parce qu’on à parfois tendance à se focaliser à l’extrême sur les commandements rituels au détriment de ceux qui nous invitent à établir une société juste et morale que Hachem nous demande de mettre l’accent sur ceux-ci. Mais ce verset de Michée ne constitue en rien l’idéal prôné par notre tradition (Voir Kouzari  2, 45 à 48).

Jacques Kohn Zal