Parachath Bamidbar – Les raisons du recensement

« Le total des enfants d’Israël recensés selon leurs maisons paternelles, de tous ceux qui, âgés de vingt ans et plus, étaient bons pour le service en Israël, le total de ces recensés fut de six cent trois mille cinq cent cinquante » ( Bamidbar  1, 45 et 46).

Pourquoi fallait-il que la Tora , se demande Ramban /Nahmanide, après avoir indiqué les effectifs de chacune des tribus, en spécifie le total ?

Peut-être était-il important, répond-il, que soient comparées les multitudes atteintes par les enfants d’Israël avec les soixante-dix âmes qu’ils avaient comptées lorsque les enfants de Jacob étaient arrivés en Egypte ( Chemoth 1, 5). Et si Hachem avait, à maintes reprises, puni les Hébreux en leur envoyant plaies et mortalités, Il leur a témoigné ici de ce que, comme nous l’apprennent les Sages, c’est à cause de Son amour débordant qu’Il les compte fréquemment.

De plus, rappelle Ramban , de même que les rois ont pour habitude de compter leurs troupes avant de partir en guerre, de la même manière Moïse et les chefs de tribus avaient besoin de compter leurs hommes de guerre alors qu’ils étaient sur le point d’entrer en Erets Yisraël , alors que la Tora interdit de compter sur un miracle. Voilà pourquoi le texte indique pour chaque tribu, ainsi que dans son décompte total, que le recensement portait sur ceux qui étaient bons pour le service militaire.

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Haftara de la veille d’un roch Hodèch ? Yonathan alias Yehonathan

La haftara que l’on récite les veilles de roch hodèch (I Samuel 20, 18 à 42), communément appelée mahar ?hodèch , est la seule qui ne s’applique pas au jour même où on la prononce, mais au lendemain dimanche.

Son unique lien avec l’imminence de cet événement résulte de son premier verset : «  Jonathan dit [à David] : C’est demain la nouvelle lune ( mahar hodèch ), et on s’apercevra que tu manques, car ton siège sera vide. »

La suite de ce chapitre n’a aucun rapport, et elle retrace le paroxysme de l’hostilité du roi Saül envers David.

A cette hostilité a répondu l’amitié profonde qui a lié à ce dernier à Jonathan, fils de ce monarque. Cette amitié est devenue l’archétype même d’un attachement généreux et désintéressé :

« Toute amitié qui dépend d’une cause, cesse la cause cesse l’amitié. Et l’amitié qui ne dépend d’aucune cause, celle-là est indissoluble. Et quel est le type d’une amitié qui dépend d’une cause ? Celle d’Amnon et de Tamar (II Samuel 13, 1 et suivants). Et quel est celui d’une amitié qui ne dépend d’aucune cause ? Celle de David et de Jonathan (I Samuel, Chapitres 18 et 20) » ( Avoth  5, 16).

La sincérité et la profondeur de cette amitié sont attestées par la graphie même du nom de Jonathan, ou plutôt par les modifications dont elle a fait l’objet au long du livre de Samuel.

Le nom de Jonathan apparaît pour la première fois dans ce livre à l’occasion de la première des guerres que Saül mena contre les Philistins. Il est alors écrit : Yonathan (I Samuel 13, 2).

Cependant, à partir de 18, 1, dès le début de son amitié avec David, il est ajouté à son nom la lettre , de sorte que celui-ci s’appellera jusqu’à sa mort : Yehonathan .

C’est ainsi que le fils de Saül partage avec Avram devenu Avraham , avec Saraï devenue Sara , et avec Hochéa devenu Yehochoua le mérite de cet ajout, titre de noblesse conféré par Hachem .

Jacques KOHN zal.