L’enfant apprend très facilement des autres et imite leur comportement. D’où l’obligation de veiller très soigneusement à tout ce qu’il voit et entend, et d’observer la façon dont tous ceux qui se trouvent dans son entourage immédiat s’expriment et se conduisent.

L’âme de l’enfant est pure. Elle doit le rester et son habitacle, être sacré ! A nous d’éloigner nos enfants de tout ce qui est vulgaire ou inconvenant, que l’absence de distinction se manifeste en paroles, en actes ou dans la façon de se comporter. Ne nous soucions-nous pas de les protéger contre tout ce qui pourrait porter atteinte à leur santé ? De la même façon, il faut éloigner de leur environnement tout ce qui pourrait les empoisonner et leur nuire au plan moral. Un mot prononcé à la légère, une conduite frivole ou une attitude immodeste sont aussi dangereux pour eux qu’une mauvaise action : comment prendre le risque de les mettre en contact avec de pareils dangers ?

Faisons preuve, lorsque nous sommes en présence de nos enfants, de beaucoup de circonspection. Voyons qui sont leurs camarades, et examinons de plus près tous ceux qu’ils pourraient côtoyer. La femme de ménage qui vient de temps à autre risque-t-elle d’avoir, sur lui, une influence négative ? Qu’en est-il des amis et des connaissances que nous invitons ? Soyons très prudents et ne laissons entrer rien ni personne qui puisse empoisonner l’atmosphère de notre foyer* !

David hamélekh compare les enfants à « des flèches dans la main d’un guerrier » (Tehilim 127, 4). Cette image est saisissante de vérité car la force avec laquelle on a lancé ces flèches continuera à les faire voler vers leur objectif un bon moment encore après qu’elles aient quitté la main du tireur. Tel est le but de l’éducation : faire voler l’enfant de ses propres ailes après qu’il ait pris son indépendance.

Malgré la force de gravité qui cherche à faire tomber la flèche et la détourner, la volonté et la force de poignet du tireur lui auront imprimé un élan suffisant pour qu’elle garde son vol et ne dévie pas. En fait, le tireur, en lançant la flèche, doit prévoir les forces qui pourraient la gêner et l’empêcher d’arriver au but.

De plus, pour être sûr qu’elle atteindra l’objectif fixé, le tireur ne lance pas la flèche droit devant lui mais la tire haut dans les airs pour que la force d’attraction la conduise encore plus effectivement vers son objectif. C’est là un autre secret de l’éducateur : ne pas fermer pas les yeux sur les influences inévitables du monde extérieur mais faire prendre à ses élèves une courbe majestueuse qui les mettra, dans un premier temps, au-dessus de la pesanteur du monde matériel, afin qu’ils ne soient pas détournés de leur véritable but…

Ceci nous enseigne un autre principe de base : ne fermons pas un instant les yeux sur tout ce qui risque d’exercer une influence négative sur nos enfants ! Encore avant qu’ils ne les découvrent en pratique, soulignons-leur les dangers qui les guettent et apprenons-leur à les reconnaître. Eperonnons-les et aidons-les à s’élever vers les sommets les plus élevés de la vertu afin qu’aucune force au monde ne puisse les faire tomber ou les détourner de leur objectif !

* Inutile de souligner le danger que présente, de nos jours, l’intrusion de l’Internet et autres Whatsapp ou réseaux dit « sociaux » à l’intérieur même des foyers…

Tiré du livre « Etre Parent et Reussir » du Rav Buchner  à partir des enseignements du Rav S.R Hirsh sur l’éducation. Disponible dans toutes les librairies juives.