El-Or Azaria, accusé d’avoir tué un terroriste au sol à Hévron, vient d’être condamné par le tribunal militaire à 18 mois de prison ferme. Les juges qui ont prononcé la sentence ont décidé en outre de le rétrograder et de lui infliger une année de détention supplémentaire avec sursis.

Les avocats du soldat ont demandé que l’application de la peine soit ajournée jusqu’au dépôt du recours qui, selon eux, a de fortes chances d’être accepté ‘étant donné qu’un témoin central se serait rétracté’. Le parquet militaire a fait savoir de son côté qu’il s’opposait à ce report et n’était prêt à lui accorder que quelques jours pour qu’il puisse s’organiser.

La juge militaire, la colonelle Maya Heller, qui a conduit le jugement, a lu le verdict et a ensuite indiqué que ‘la prise de décision pour une condamnation était difficile et complexe’.

« Les actes de l’accusé ont porté atteinte à plusieurs valeurs, a-t-elle ajouté, la valeur principale étant ‘la sacralité de la vie’. Il a également porté atteinte à la ‘pureté des armes’. Selon notre vision, même dans des situations complexes, et peut-être justement dans ce type de situations, on attend du soldat qu’il évite de causer des pertes en vies humaines ».

L’affaire avait éclaté en avril 2016 lorsque Azaria avait été filmé à Hévron par un militant de l’ONG d’extrême-gauche B’Tselem alors qu’il ouvrait le feu sur un terroriste blessé, juste après un attentat.

Il a été reconnu coupable en janvier dernier, après neuf mois de procès, par le tribunal militaire mais la défense a présenté un tout autre aspect du dossier, affirmant qu’il avait agi en état de légitime défense.

Ce procès a eu un grand retentissement et chacun a choisi son camp. La famille du soldat l’a soutenu à fond dès le départ, étant présente à toutes les séances. Le soldat a bénéficié de l’appui d’un certain nombre de personnes connues alors que d’autres ont vivement critiqué son comportement.