Le Premier ministre français Manuel Valls, en  Israël depuis samedi soir, a été reçu dans la matinée par son homologue israélien Binyamin Netanyahou. Cette rencontre est le point crucial de sa visite dans le pays.

Comme prévu, parmi les nombreux sujets évoqués, les deux hommes ont débattu de la nouvelle initiative française pour le Proche-Orient. Netanyahou a rappelé à son hôte qu’il s’opposait à la conférence de Paris organisée dans quelques semaines pour tenter de relancer les pourparlers entre Israël et les Palestiniens.

Cette conférence, qui doit réunir une vingtaine de ministres des Affaires étrangères dont ceux de Jordanie, d’Egypte et d’Arabie Saoudite, aura lieu en présence du secrétaire d’Etat américain John Kerry. En revanche, Israël et l’AP n’ont pas été invités à y prendre part.
  

A l’issue de leurs discussions, Netanyahou a indiqué une fois de plus que ‘la paix ne pouvait être obtenue que par des pourparlers directs entre les deux camps’ et que « les Palestiniens devaient faire un pas décisif en reconnaissant l’Etat juif et en cessant d’enseigner à leur peuple ‘qu’Israël devait un jour disparaître’ ».

Netanyahou a poursuivi en disant : « Nous sommes intéressés par la solution de ‘deux Etats pour deux peuples’ mais l’Etat palestinien devra être démilitarisé et reconnaitre l’existence de l’Etat juif ».

Se tournant alors vers Valls, qui doit rencontrer mardi les dirigeants palestiniens, il lui a demandé de ‘ne pas laisser les Palestiniens s’esquiver de cette résolution’. Et d’estimer que l’initiative française, loin d’inciter les Palestiniens à se montrer plus souples, les encouragera au contraire à n’accepter aucun compromis.  

Netanyahou a conclu en affirmant qu’il était prêt à se rendre à Paris : « J’espère que vous parviendrez à convaincre Abbas d’accepter ma proposition sans conditions préalables. Il est temps d’entamer des pourparlers directs face aux Palestiniens ».

Manuel Valls a répondu que ‘la France et Israël avaient des intérêts stratégiques communs concernant la guerre contre le terrorisme qui est une menace commune’.

Evoquant ensuite la conférence qui doit se tenir début juin à Paris, il a expliqué qu’elle avait pour but de mobiliser à nouveau la communauté internationale pour la paix et de créer les conditions permettant la reprise des négociations.

Il a conclu en assurant que la France tenait compte des prises de position d’Israël et en demandant que les Israéliens ne mettent pas en doute la volonté de la France de tout faire pour la paix.