Une centaine de grands donateurs des États-Unis et du Canada étaient à Paris du 11 au 13 juillet. Le Consistoire, qui a convaincu nos coreligionnaires d’outre-Atlantique de se déplacer, espère récolter à terme au moins un million d’euros. Ce n’est pas gagné…

Après les attentats de janvier 2015, la Fédération des organisations juives nord-américaines, qui regroupe cent soixante-cinq associations à travers les États-Unis et le Canada, s’était émue de la situation inquiétante du judaïsme français.

Quelques cadres de la Fédération, dont l’objet est principalement l’octroi d’aides financières pour des projets d’intérêt juif, avaient fait le déplacement. Mais les responsables communautaires hexagonaux attendent toujours un soutien concret. Il y a bien eu, en 2015, un chèque attribué en urgence au Service de protection de la communauté juive (SPCJ), mais c’est à peu près tout.

Pourtant, la Fédération a contribué pour les besoins ressentis ou exprimés à Paris. Ainsi, elle a contribué à la création, à la fin des années 90, de l’Union des patrons et professionnels juifs de France (UPJF), dont l’ambition est de fonctionner comme un lobby pro-israélien à l’Américaine. Sur ce plan, l’Union a bien réussi jusqu’à présent, dans un contexte politique difficile : celui d’un pays traditionnellement proche des positions arabes.

Georges Hazan espère un frémissement et peut-être une grosse somme dans les prochains mois. Ce banquier d’affaires a vécu trente ans outre-Atlantique, au Québec comme dans l’espace anglophone. Il était lui-même membre de la Fédération et connaît sur le bout des doigts les méthodes de « fund raising » anglo-saxonnes. C’est pourquoi le président Joël Mergui l’a nommé responsable des relations extérieures du Consistoire, ce qui signifie officieusement qu’il est chargé de lever de l’argent à l’étranger. Il a parcouru ces derniers temps le territoire américain en quête de donateurs potentiels et a convaincu la Fédération, lors de son congrès annuel de novembre 2015 à Washington, d’organiser un voyage à Paris pour plus de cent grosses fortunes. Ces philanthropes étaient en France du 11 au 13 juillet. Ensuite, ils se sont envolés pour Tel-Aviv, but principal du périple.

Georges Hazan explique à Haguesher qu’il n’est pas question d’obtenir des espèces sonnantes et trébuchantes ce mois-ci. « Les choses ne se passent pas ainsi, dit-il. Ce déplacement n’est qu’une étape – peut-être décisive – et s’il y a un ou plusieurs dons, on le saura plus tard… » Pour être précis, le Consistoire souhaite récolter au moins un million d’euros. Cinq priorités sont mises en avant : le futur et ambitieux Centre du judaïsme européen, dans le 17e arrondissement de la capitale, la formation et la relève des cadres communautaires et des rabbins, la sécurité, le patrimoine et surtout la gestion des conséquences de la fameuse « alya interne ». Concrètement, il s’agit de financer le regroupement de lieux de culte là où les fidèles se font rares et la fondation de nouvelles synagogues là où les Juifs sont en nombre exponentiel, comme dans l’Ouest parisien.

Axel Gantz pour Haguesher