L’écrivain Elie Wiesel est décédé à l’âge de 88 ans. Il était né à Sighet en Roumanie dans une famille orthodoxe. Un an avant la fin de la 2e Guerre mondiale, les juifs de Sighet Marmatiei ont commencé à être déportés vers Auschwitz.

La mère et la petite sœur d’Elie Wiesel furent assassinées dès leur arrivée à Auschwitz, alors qu’Elie Wiesel et son père furent assignés aux travaux forcés. Avec l’arrivée de l’Armée soviétique les nazis organisèrent la Marche de la mort à laquelle furent obligés de prendre part Elie Wiesel et son père. Ce dernier mourut en route pour Buchenwald sous les yeux de son fils. Elie Wiesel et deux de ses sœurs survécurent à la Shoah.

Après la guerre, Elie Wiesel s’installa d’abord à Paris où il étudia la philosophie à la Sorbonne et enseigna l’ivrit. Il commença à écrire, d’abord dans des journaux français et israéliens, puis sous forme de romans. Au début, il refusa de parler de ce qu’il avait vécu, arguant qu’aucun mot ne pourrait exprimer et décrire l’ampleur de l’Horreur. Mais au fur et à mesure il changea d’avis et devint l’un des écrivains les plus prolixes sur cette période. Son premier livre, écrit en yiddish, fut “Un di Welt hot geshwign” (Et le monde s’est tu” – 1956). Puis il écrivit son premier grand roman, “La nuit” (1958), premier tome d’une trilogie qu’il écrivit en trois ans avec “L’Aube” (1960) et “Le jour” (1961). Il aura en tout écrit une cinquantaine de romans et d’essais.

Au début des années 1960 il s’installa aux Etats-Unis et devint citoyen américain. Il devint l’un des plus célèbres témoins de la Shoah et parcourut le monde pour des conférences dans de nombreux forums. Il intervint publiquement sur des questions touchant aux droits de l’homme humanitaires ou touchant à la sécurité d’Israël auquel il était extrêmement attaché.

Elie Wiesel reçut une grande quantité de décorations et médailles notamment la Légion d’honneur française et surtout Prix Nobel de la Paix en 1986.

Les réactions à la nouvelle de sa mort sont extrêmement nombreuses à travers le monde. Le président américain Barack Obama a déclaré qu’Elie Wiesel était “la boussole morale de la planète”.

Le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou a écrit: “L’Etat d’Israël et tout le peuple juif pleurent la disparition d’Elie Wiesel. Elie, artiste des mots, a exprimé à travers sa personnalité hors du commun et ses livres édifiants la victoire de l’esprit de l’Humanité sur la cruauté et la méchanceté. Dans les ténèbres de la Shoah lors de laquelle nous avons perdu tant de nos frères et soeurs – six millions – Elie Wiesel a été un rayon de lumière de l’humanité qui croit dans le Bien de l’Homme. L’oeuvre prodigieuse d’Elie Wiesel ne retrace pas seulement la Shoah mais aussi l’espoir et l’optimisme face à l’obscurité d’Auschwitz. Jérusalem, la capitale éternelle d’Israël représentait à ses yeux notre capcité à nous relever du fond de l’abime et d’atteindre de nouveaux sommets”.

Shraga Blum pour Lph