La haftara en honneur dans le rite séfarade est empruntée au livre d’Ezéchiel et elle commence par un ordre donné au prophète par Hachem lui demandant de reprocher ses péchés au peuple d’Israël.

Dans la suite du texte, Il parle par la bouche d’Ezéchiel comme un accusateur, rappelant à la nation ses humbles débuts comme esclaves en Egypte, et la promesse divine de la conduire vers un pays où coulent le lait et le miel, « joyau parmi tous les pays » (20, 06).
Alors que les enfants d’Israël étaient encore en Égypte, Hachem leur a demandé d’abandonner toutes les abominations qu’ils pratiquaient, imitées de celles des Egyptiens. Mais le peuple a refusé et a persisté dans sa conduite coupable. Hachem était prêt à déverser Sa colère sur lui, mais Il n’a pas voulu le faire en présence des autres nations parce que Son Nom s’en serait trouvé profané.
Alors Hachem a fait sortir d’Egypte les enfants d’Israël, et leur a donné des lois, un système juridique, ainsi que Chabbath. Il a exigé de nouveau qu’ils abandonnent leur comportement pécheur, mais ils ont ignoré Ses lois et ont profané le Chabbath. De nouveau Hachem a envisagé de déverser sur eux Sa colère. Mais, « agissant à cause de Son Nom,  Il n’a pas voulu Se profaner aux yeux des nations à la vue desquelles Il les avait fait sortir » (20, 14) Bien que Hachem ait résisté à l’envie de détruire son propre peuple, Il a décidé de ne pas laisser la génération des enfants d’Israël qui avait quitté l’Egypte entrer dans le pays qu’Il leur avait promis.
Par le truchement d’Ezéchiel, Hachem rappelle au peuple qu’Il a mis en garde toutes les générations afin qu’elles n’imitent pas les voies de leurs pères, mais les enfants d’Israël ont continué de pécher.
On peut constater que la prophétie d’Ezéchiel ignore complètement le rôle de Moïse. A son époque, l’autorité de Moïse était devenue inopérante. Tout ce qu’a voulu Ezéchiel, c’est reprocher au peuple ses péchés.
Dans la parachath Qedochim, Hachem souligne qu’Il a donné au peuple, « Ses statuts et Ses ordonnances, par le respect desquelles l’homme vivra » (Wayiqra 18, 5). Ce même sentiment est répété mot pour mot par Ezéchiel : « Je leur ai donné Mes statuts et leur ai fait connaître Mes ordonnances, par lesquels, s’il les pratique, l’homme vivra » (20, 11)..
Ce verset implique que l’observance des lois données par Hachem est une source de vitalité, un impératif catégorique à n’importe quelle époque.

Jacques KOHN.