Yigal Amir, accusé du meurtre du Premier ministre Itshak Rabin commis en novembre 1995 à l’issue d’une manifestation de la gauche à Tel Aviv et condamné à la réclusion à perpétuité, devrait prochainement déposer une demande de révision de son procès.

C’est en tout cas ce qu’a annoncé son épouse, Larissa Amir Trimbobler, ce samedi soir, sur sa page Facebook, précisant : « Je tiens à vous informer qu’une équipe vient d’être formée pour présenter une requête pour un nouveau procès de Yigal Amir et pour assurer sa défense ».

Et d’ajouter : « Cette démarche a été entreprise avec l’autorisation et le consentement de Yigal Amir. Toute la couverture médiatique sera gérée par une société suisse et aucun détail ne sera fourni aux médias israéliens ».

Après l’annonce de Larissa Trimbobler, le site NRG a tenu à recueillir les commentaires de deux juges du tribunal qui avait traité de l’affaire Amir, leur demandant notamment si ce recours avait des chances d’aboutir.

Le professeur Oded Moudrik, ancien président du tribunal de district de Tel Aviv, faisait partie des juges qui ont prononcé la sentence contre Yigal Amir. Il a tout d’abord indiqué que ses collègues et lui-même avaient examiné tous les arguments laissant entendre qu’il y avait eu conspiration et les avaient tous rejetés.

Quant à la requête, il a déclaré : « C’est une procédure très rare et il est extrêmement difficile d’obtenir satisfaction ». Il a souligné qu’il faudrait pour cela prouver qu’une des preuves présentées au tribunal était mensongère ou erronée. Autre possibilité, toujours selon Oded Moudrik : ‘il faudrait que les plaignants récoltent de nouvelles preuves ou de nouveaux faits qui n’ont pas encore exposés au tribunal et qui pourraient modifier le regard qu’on porte sur toute l’affaire’.

Il a conclu en indiquant qu’il était évident que tout condamné avait le droit de s’adresser à la présidente de la Cour suprême pour réclamer la révision de son procès. « Mais concrètement parlant, je ne vois pas comment une telle demande pourrait être agréée alors que six juges ont mené l’enquête et ont vérifié scrupuleusement chaque argument avec minutie ».