Les préjugés ont la vie dure mais il suffit parfois d’une rencontre pour comprendre qu’ils étaient sans fondements. Un journaliste du quotidien Haaretz, Haïm Levinson, l’a bien compris lorsqu’il a décidé, à l’instigation d’un confrère religieux, Akiva Novik, de rencontrer l’Admour de Gour, Rav Yaakov Aryeh Alter, à Bné Brak.

Bien entendu, il a été surpris de l’accueil chaleureux que le Rav Alter, considéré comme l’un des leaders du monde juif orthodoxe, lui a réservé. Sur son compte Twitter, il a confié : « Pendant des années, nous avons entendu des histoires sur la ‘Hassidout rigide et sur l’Admour fermé qui est sous l’influence de Litzman (Hassid Gour et vice-ministre de la Santé, du parti Yaadout Hatora). Lorsque j’ai appris, lors d’une conversation à la Knesset, que l’Admour recevait tous ceux qui venaient le voir, nous avons décidé, Akiva et moi, de tenter le coup ».

Et de décrire la rencontre : « Nous sommes arrivés au Beth Hamidrach, la salle d’étude, les Hassidim nous ont reçus avec le sourire, tout le monde voulait nous aider, nous conduire et nous expliquer où nous devions aller et où était l’Admour  ».

Dans sa description, il s’étonne avec admiration de la dimension modeste de la pièce où se trouve le Rabbi et de sa simplicité. Il avoue par ailleurs avoir été surpris qu’on ne lui demande pas ‘s’il profane le Shabbat’ car il sait que ‘l’Admour ne reçoit pas des personnes qui ne respectent pas le Shabbat’.

Et de poursuivre son récit touchant et plutôt inattendu : « Il était souriant et affable, a prié chacun d’entre nous d’entrer seul et de s’exprimer, puis nous avons attendu la poignée de main du Rabbi qui est un signe de bénédiction ».

Il est clair qu’on ne connaitra pas la teneur de la conversation entre le journaliste non religieux et l’Admour de Gour. Comme l’a bien dit Levinson, ‘ce qui s’est dit entre nous est d’ordre privé’. Il a poursuivi : « L’Admour a écouté, s’est intéressé et m’a serré la main pour me faire comprendre que l’entretien était terminé ».

« C’était un moment très particulier, a encore souligné le journaliste de Haaretz, extrêmement convivial, avec une grande chaleur humaine. Et contrairement à ce que certains pensent, on n’a pas besoin de l’aide de Litzman pour rencontrer l’Admour, chacun peut venir et entrer chez lui pour se faire bénir ».

Le lendemain de cette brève rencontre, qui l’a visiblement marqué profondément, Levinson a annoncé dans la matinée (mardi) qu’il avait pris l’engagement de respecter le prochain Shabbat en raison de l’importance qu’accordait le Rabbi à cette sainte journée. Il a donc décidé de ne pas prendre sa voiture ni de faire ses courses ce jour-là.