Les neuf mois de procès contre le sergent El-Or Azaria, accusé d’avoir tué un terroriste au sol à Hévron, viennent de se terminer par un verdict très dur : une inculpation pour homicide.

Il a été prononcé à la Kiria de Tel Aviv par une juge militaire, le colonel Maya Heller, après la lecture des points essentiels du dossier. Elle a notamment réfuté les arguments de l’accusé, qui affirmait avoir agi en état de légitime défense, en précisant que ‘contrairement à ses déclarations, sa vie n’avait pas été en danger’.

Décrivant les événements, la juge Heller a indiqué : « Le prévenu qui a été dépêché sur les lieux a commencé par s’occuper d’un blessé et est resté sur place pendant un certain temps. A un moment donné, il a pris son casque, s’est dirigé vers le terroriste et a donné son casque à un autre soldat. Il a alors tiré sur A-Sharid à l’encontre des règles sur l’ouverture des tirs alors qu’il n’était pas en danger ».

La défense avait présenté un tout autre aspect du dossier, affirmant qu’il avait agi en état de légitime défense. L’affaire avait éclaté en avril 2016 lorsque Azaria avait été filmé à Hévron par un militant de l’ONG d’extrême-gauche B’Tselem alors qu’il ouvrait le feu sur un terroriste blessé, juste après un attentat.

Ce procès a eu un grand retentissement et chacun a choisi son camp. La famille du soldat l’a soutenu à fond dès le départ, étant présente à toutes les séances. Le soldat a bénéficié de l’appui d’un certain nombre de personnes connues alors que d’autres ont vivement critiqué son comportement.

A l’extérieur du tribunal, des centaines de personnes se sont rassemblées en tout début de matinée pour exprimer leur soutien au soldat. A certains moments, des querelles ont éclaté et la police a arrêté quelques agitateurs.

Après la lecture du verdict, les avocats d’Azaria ont annoncé qu’ils déposeraient un recours. La peine n’a pas encore été annoncée ; le tribunal se prononcera dans une quinzaine de jours et selon les estimations, elle pourrait être lourde.

Dans la classe politique, certains s’organisent déjà pour réclamer la grâce du soldat. La plus active est la ministre de la Culture Miri Reguev qui a déclaré que ‘ce procès n’aurait jamais dû commencer’. Plusieurs ministres dont ceux de l’Intérieur, Arieh Dery, des Transports Israël Katz ou des Sciences Ofir Akounis, pensent eux aussi qu’il devrait être amnistié. Cet avis est même partagée par la députée de gauche Shelly Yehimovitz.