Parachath Tsaw 

Le

chalchéleth

dans la Tora

Le signe de cantillation appelé chalchéleth (« chaîne ») figure à quatre reprises dans la Tora (Premiers mots de Berèchith 19, 16 ; Berèchith 24, 12 ; Berèchith 39, 8 ; Wayiqra  8, 23) en relation avec Lot, Eliézèr, Joseph et Moïse.

Celui qui apparaît dans la parachath Tsaw est le dernier de la série : «  [Moïse] égorgea ( wayich?hat ), Moïse prit de son sang, il le mit sur le lobe de l’oreille droite d’Aaron, et sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit.  »

Les trois autres chalchéleth de la Tora sont :

[Lot] s’attarda ( wayithmama ? Berèchith 19, 16).

[Eliézèr] dit ( wayomar ? Berèchith 24, 12).

[Joseph] refusa ( wayemaèn ? Berèchith 39, 8).

Il existe entre ces signes de cantillation exceptionnels un rapport que nous suggère la Guemara ( Berakhoth  5a) :

« On doit sans arrêt inciter son penchant au bien à combattre son penchant au mal. Si l’on réussit, tant mieux ! Sinon, que l’on étudie la Tora  ! Si cette étude ne suffit pas, il faut réciter le Chema’ , et en cas d’échec on pensera au jour de sa mort. »

Il faut s’efforcer, explique le commentaire Vedibarta bam , d’éradiquer son penchant au mal, mais s’il « s’attarde » ( wayithmama ), on passera au wayomar , évocation de l’étude de la Tora et de la récitation de Chema’ . Et si le penchant au mal continue de refuser ( wayemaèn ) de céder, il faudra passer à wayich?hat , préfiguration de l’égorgement de ce penchant par Hachem à la fin des temps.

– :- :- :- :- :- :- :-


Haftarath Chabbath ha-gadol

? Un avertissement?

La haftara de Chabbath ha-gadol , qui est empruntée au troisième chapitre de Malachie (4 à 24), se relie directement à l’une des caractéristiques de la fête de Pessa?h  : « A Pessa?h le monde est jugé pour les récoltes? » ( Michna Roch hachana  1, 2).

Or, commente le Séfèr hatodaa , c’est « la négligence dans le prélèvement de la terouma et des dîmes qui cause la « fermeture » du ciel à la pluie et à la rosée, d’où le renchérissement des denrées et le dénuement des gens » ( Chabbath  32b).

Si au contraire les gens exécutent ces mitswoth avec diligence, ils seront bénis, ainsi qu’il est écrit : « Apportez toutes les dîmes dans le lieu du dépôt, pour qu’il y ait de la nourriture dans Ma maison, et éprouvez-Moi par ce moyen, dit Hachem des armées, si je ne vous ouvre pas les écluses des cieux, et ne verse pas sur vous la bénédiction au-delà de toute mesure » (Malachie 3, 10).

C’est ainsi que la lecture de cette haftara a pour but de rappeler aux fidèles, juste avant que soit rendu par Hachem Son verdict sur la quantité des récoltes, qu’ils doivent s’appliquer avec zèle au respect des mitswoth de la terouma et des dîmes.

Jacques KOHN.