Si le lien entre la parachath Noah et la haftara qui lui est associée n’est constitué, en apparence, que par le verset : « Car ceci M’est comme les eaux de Noé, lorsque Je jurai que les eaux de Noé ne passeraient plus sur la terre : ainsi J’ai juré que Je ne serais plus courroucé contre toi, et que Je ne te tancerais plus » (Isaïe 54, 9), ce rapport est en réalité beaucoup plus profond.

La paracha nous apprend successivement la colère de Hachem contre le genre humain à la suite de ses perversions, la punition qu’Il lui a infligée en envoyant le déluge, et sa réconciliation symbolisée par l’alliance de l’arc-en-ciel ( Berèchith 9, 13 et suivants).

De la même façon, la haftara nous rappelle que « pendant un petit moment Hachem a abandonné Israël, mais qu’avec de grandes compassions Il le rassemblera » (54, 7). Le prophète nous fait ainsi passer de l’image de désolation et d’abandon que représente la « femme stérile qui n’as point enfanté » (54, 1), à celle de son acceptation à tout jamais : « Elargis l’emplacement de ta tente, qu’on déploie les tentures de ta demeure, n’y épargne rien? » (54, 2).

Peut-être existe-t-il un autre rapport entre la parachath Noah et la haftara : Le verset, dans l’adjonction propre au rite achkenaze, où le prophète promet à Israël qu’il sera établi « en justice » (« bitsdaqa » ; 54, 14) fait comme un écho à celui qui présente Noé comme un « homme juste » (« ich tsaddiq » ; Berèchith 6, 9).

 

JACQUES KOHN zal’