La Belgique a prévu d’interdire prochainement l’abattage rituel. Cette décision a suscité, bien entendu, l’indignation de la communauté juive qui a mis en garde les autorités, leur indiquant que cela risquait d’entrainer ‘la crise la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale’.

Ce sont les parlements des régions wallonne et flamande qui envisagent cette juridiction devant entrer en vigueur en 2019. La région bruxelloise ne s’est pas encore prononcée officiellement mais elle pourrait suivre après l’approbation de ses élus.

L’objectif de cette démarche est le suivant : interrompre l’abattage rituel pratiqué au sein de la communauté musulmane qui entrainerait un arrêt également de la Cheh’ita.

Cela fait des années que ce sujet fait débat au sein des parlements belges qui ont subi de lourdes pressions exercées par des organisations de défense des animaux.

Jusqu’à présent, les tentatives visant à stopper l’abattage rituel se sont soldées par un échec, suite à l’avis défavorable du Conseil d’Etat qui estimait qu’une interdiction totale de cet acte religieux serait une mesure trop extrême et constituerait une atteinte à la liberté de culte.

Les membres de ce conseil auraient recommandé de trouver un compromis après des consultations avec les communautés religieuses juives et musulmanes. Mais à l’heure actuelle, l’heure ne semble plus au dialogue et des hommes politiques auraient décidé de repousser la proposition.

Ils auraient également rejeté la requête des représentants de la communauté juive qui leur demandaient de prendre en considération ‘la dimension cultuelle de l’abattage rituel’.

Près de 30 000 Juifs vivent aujourd’hui en Belgique : la moitié d’entre eux se trouve en Flandre, surtout dans la ville d’Anvers où existe une importante communauté orthodoxe, et le reste dans la capitale du pays, Bruxelles. La communauté musulmane compterait quant à elle 800 000 personnes, constituant 7 à 8 % de la population totale de la Belgique.

Au sein de la communauté juive, on constate de façon assez exceptionnelle une solidarité qui réchauffe le cœur. Le ‘Centre communautaire laïc juif’ a réagi à l’affaire sur son site (mentionné par la Libre Belgique) en ces termes : « Même si comme Juif laïque on ne se soumet pas aux 613 commandements, on y voit une mesure visant à présenter injustement les juifs et les musulmans pratiquants comme des barbares. »