Depuis toujours, les hommes ont rêvé de pouvoir prédire l’avenir – ce qui constituait autrefois une « vertu »… Ainsi, les Anciens avaient-ils recours à toutes sortes de divinités et stratagèmes.

La Torah explique quant à elle que Lavan – le père de Rachel et Léa – interrogeait l’avenir à l’aide de ses térafim. D’après le Midrach (voir paracha Térouma), il s’agissait d’« idoles domestiques ». Or même Yossef en Égypte semblait faire de même avec un kos – une coupe avec laquelle il procédait à des divinations pour deviner l’avenir… Ni condamnable ni recommandable, cette conduite exige des explications.

Le Midrach rattache l’étymologie du mot térafim à l’expression rifyon yadayim (faiblesse de la main).

les térafim étaient de petites idoles semblables à des bébés modelées en argile. L’artisan commençait à les façonner avec la main droite et les terminait avec sa gauche : la main « faible » continuait le travail de la droite. Et donc le futur vu par les térafim était uniquement un futur prévisible, comme la main gauche qui ne fait que suivre la droite… Ainsi en est-il dans la vie : le « futur » dont se gavent les nations concerne un avenir prévisible prenant en compte la nature humaine, ses habitudes et toutes sortes d’autres facteurs.

On pourrait dire qu’aujourd’hui, les ordinateurs procèdent de la même façon, par exemple lorsqu’en France, le programme Bison futé nous renseigne sur ses « prévisions routières » à partir de la météo et des habitudes vacancières des Français. Désormais informatisé, ce futur-là s’agence comme les térafim de Lavan : de la pure technique sans sens !
Mais le futur dont parle la Torah est tout autre. Ainsi, les prophètes d’Israël sont-ils inspirés par D.ieu : l’Éternel leur communique une vision globale de l’avenir qui intègre une réalité future prenant en compte un facteur qu’aucun ordinateur ne peut intégrer : la téchouva ! Car tout homme peut changer : un Juif peut renoncer à tel week-end ou tel repas d’affaires… après avoir décidé de manger casher ou de respecter Chabbat.

En fait, les Juifs sont passés maîtres dans l’art de « brouiller les cartes » !

Même chose au niveau collectif avec Israël : tout est inattendu, au niveau de l’État comme du peuple, car Israël n’obéit à aucun oracle, prévision ou prédiction. C’est là la grandeur du ce peuple ! Alors qu’on avait annoncé tant de fois dans de « doctes » livres son extermination ou son assimilation, rien de tout cela ne s’est réalisé ! Tous ces spéculateurs de l’avenir avaient tout simplement oublié qu’Israël est un peuple pouvant à tout moment changer son destin par la téchouva. Ainsi à Roch Hachana et Kippour, D.ieu est-Il prêt à modifier son propre jugement, car même Lui peut être surpris par la décision de l’homme.
C’est là un destin extraordinaire, car cela signifie que rien n’est écrit d’avance et que tout ne dépend que de l’homme, de son libre arbitre et du choix qu’il va faire ou pas de servir D.ieu… et par, là-même de se situer au-dessus de tous les astres !Par le Grand Rabbin Sitruk,en partenariat avec Hamodia.fr