Le mois de téveth est le quatrième à partir de tichri, et le dixième à partir de nissan. Il est placé sous le signe du Capricorne, c’est-à-dire du mouton ou de l’agneau.

Nous avons vu, à propos du mois de ‘hechwan, que celui-ci était placé sous le signe du Scorpion, symbole de la sécheresse, et que son nom hébraïque était boul, associé au « maboul » (« déluge »). Au déluge a succédé l’arc de Hachem, signe d’alliance entre Lui et la terre (Berèchith 9, 13 et suivants), d’où le lien entre kislev et le signe du Sagittaire.

S’il a beaucoup plu en ‘hechwan et en kislev, nous apprend le Séfèr ha-toda‘a, et si les précipitations ont cessé en téveth, c’est là un signe de bénédiction pour le reste de l’année.

C’est alors que la végétation repousse, et que les troupeaux peuvent retourner paître dans les herbages.

Le nom de ce mois pourrait venir de l’araméen « tebitou » qui signifie « inondation » : La terre, gorgée d’eau par les pluies d’automne, devient de la boue dans laquelle on s’enfonce. Dans le Tanakh, le nom hébraïque de ce mois n’apparaît qu’une seule fois : « Esther fut emmenée auprès du roi Assuérus, dans son palais royal, au dixième mois, c’est le mois de téveth, dans la septième année de son règne » (Esther 2, 7).

L’une des particularités de ce mois réside dans le fait que le mois de kislev qui le précède pouvant compter soit 29 soit 30 jours selon les années, la fête de ‘Hanouka s’achève soit le 2 soit le 3 téveth.

Le mois de téveth fait partie des périodes de tristesse, et ce non seulement parce qu’il est marqué par le jeûne que l’on observe le 10, rappel du commencement du siège de Jérusalem par Nabuchodonosor, siège qui se termina par la destruction du premier Temple.

Le 8 et le 9 de ce mois, appelés « jeûnes des tsaddiqim », qui ne font plus partie des jeûnes canoniques, rappellent deux événements malheureux :

C’est le 8 téveth qu’a été achevée la traduction de la Tora en grec sur ordre du roi Ptolémée Philadelphe (-283 à -246). Les Sages (Sofrim 1, 7) ont considéré que ce jour-là a été aussi funeste à Israël que celui où l’on a confectionné le veau d’or, étant donné qu’il est impossible de traduire la Tora de façon adéquate.

Quant au jeûne du 9 téveth, il commémore les décès d’Ezra le Scribe et de Néhémie, qui ont dirigé fidèlement le peuple juif à son retour de l’exil babylonien.

Jacques KOHN zal’