Le Rav Eliahou Avih’aïl est décédé jeudi matin à Jérusalem. Il était âgé de 83 ans. 

Le Rav Eliahou Avih’aïl est né à Jérusalem en 1932 dans une famille de sept enfants. Il a perdu son père à l’âge de 4 ans. Depuis sa tendre enfance, il a étudié dans des institutions religieuses, et plus tard, à l’adolescence dans des yeshivot, côtoyant de grands rabbanim.

Il a ainsi connu de près le Rav Kook et le Rav David Hacohen, surnommé le Nazir. A 16 ans, il s’est engagé dans les rangs de la Hagana et a combattu pendant la guerre d’Indépendance. Plus tard, il a rejoint le groupe du Nah’al dans un kibboutz religieux et a ensuite été envoyé en mission en France pour le Bné Akiba.

Par la suite, après avoir été le rabbin de l’Université Hébraïque de Jérusalem pendant un an, il a commencé à donner des cours et des conférences dans les yeshivot et dans les écoles pour former les professeurs à l’enseignement du Tanakh.  Parallèlement à ces activités, il a poursuivi ses études universitaires jusqu’à l’obtention d’un doctorat.

Mais ce qui marque surtout sa personnalité, ce sont ses recherches des dix tribus perdues entamées en 1961. Par la suite, il a créé en 1975 l’association Amishav et s’est mis, dès 1981, à voyager dans le monde pour retrouver ces Juifs égarés et dispersés.

Il a ainsi retrouvé les Bné Menashé dans le Nord-est de l’Inde et les a fait monter en Israël en grand nombre. Il les a ensuite aidés à se convertir et à s’intégrer dans le pays. Il a également trouvé des juifs dans d’autres pays, notamment en Afghanistan, au Pakistan et au Pérou.  

Le Rav Avih’aïl a écrit plusieurs ouvrages sur ce sujet qui l’a passionné jusqu’à la fin de ses jours. Il a été honoré il y a quelques années du prix de citoyen d’honneur de la ville de Jérusalem, Yakir Yeroushalayim.

Son épouse, Rivka Avih’aïl, qui est d’origine française, a reçu le même prix la même année pour le travail exemplaire qu’elle a accompli au sein de l’association Aloumim qu’elle a créée et à Yad Sarah, où elle a proposé à des volontaires d’interviewer des rescapés de la Shoah et d’enregistrer leurs témoignages.
 
Le Rav Avih’aïl a été inhumé jeudi après-midi au Har
Hamenouhot, laissant son épouse et une belle descendance. La famille a connu un drame en 2008 lorsque l’un de ses petits-fils, Seguev Peniel Avih’aïl hy’d, a été assassiné à la Yeshiva Merkaz Harav dans le massacre perpétré par un terroriste. Il n’avait que 15 ans. Yehi Zih’ram Barouh’.