L’une des branches de la première entreprise vinicole installée à Jérusalem au XIXème siècle va construire, en Chine, un complexe dédié à la production de vin.

Flash back historique. En 1847, Mordekhai Avraham Shor accompagné de son fils Itzhak quitte sa Biélorussie natale pour venir s’installer à Jérusalem, où il ouvre une grande cave dans une petite rue de la vieille ville. Pendant 80 ans, celle ci vend tout un tas de produits alcoolisés aux résidents de la cité ainsi qu’aux pèlerins et touristes chrétiens. En 1929, suite aux émeutes arabes, l’entreprise se transporte du côté moderne de la ville, dans le quartier de Beit Israël qu’elle quitte en 1947 pour celui de Tel Arza. Ainsi naitront les vins « Arza », une société encore dirigée de nos jours par un descendant de Mordekhai dont la production est surveillée tant par le Grand Rabbinat de Jérusalem que par la très orthodoxe « Eida ‘hareidit ».

C’est l’une des branches de ces vins « Arza », dénommée « HaYotzer », qui vient de signer un accord préliminaire de huit millions de dollars avec la Chine afin d’y construire, dans le centre du pays, un complexe vinicole. Aux termes de cet accord, Arza possèdera 20 à 25% des parts de cette entreprise; en sus, elle jouera le rôle de conseiller en matière de viticulture et de fabrication du vin. « Ils m‘ont accueilli comme si j’étais le gagnant juif du prix Nobel, a expli-qué à « Media Line » Guy Edri, le directeur d’HaYotzer. Ils sont très enthou-siastes au sujet des juifs et de la créativité juive. Ils disent que la culture juive est très proche de la culture chinoise, qu’elles ont toutes les deux des milliers d’années. Et ils considèrent aussi, ajoute-t-il, la certification cachère comme un signe de qualité.

Pour réaliser l’importance de ce contrat, il suffit de dire qu’actuellement, la Chine est le quatrième consommateur de vin au monde et que, selon les prévisions, elle devrait passer en seconde position dès 2020. « La Chine est un nirvana pour les producteurs de vins, souligne Adam Montefiore, le chroniqueur de vins du Jerusalem Post. La plaisanterie veut que si l’on réussit à vendre du vin à seulement un village chinois, on peut prendre sa retraite ».