La Première ministre britannique Theresa May s’est rendue, avec un tiers des députés du parti conservateur, à une manifestation de solidarité sans précédent avec Israël.

Participant avec eux au déjeuner annuel de l’association des Amis d’Israël du parti, donné au Westminster Park Plazza de Londres, elle a été invitée à prendre la parole et a prononcé un discours enthousiaste dans lequel elle a exprimé son soutien indéfectible à Israël.

Elle y a notamment dénoncé avec fermeté les actions de boycott menées par le mouvement BDS et a souligné qu’elle poursuivrait sa lutte contre l’antisémitisme et le négationnisme.

Mais ce qui est surtout intéressant à noter, ce sont ses déclarations concernant la déclaration Balfour** en faveur de ‘l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif, faite il y a exactement cent ans. Elle a déclaré à ce sujet: “La déclaration Balfour est une des lettres les plus importantes de l’histoire ».

Elle a ajouté : « Ici en Grande Bretagne, nous croyons à la solution des deux Etats qui ne peut être appliquée que par l’intermédiaire de pourparlers directs sans conditions préalables ».

Elle a ensuite défini Israël comme étant une ‘démocratie florissante’, un ‘phare de tolérance dépourvu de suspicion, qui est un exemple et un modèle pour le reste du monde par la façon de surmonter les difficultés et de combler les manques’.

May a évoqué sa visite en Israël en 2014 lorsqu’elle était ministre de l’Intérieur : « On ne peut comprendre que lorsqu’on déambule dans les rues de Jérusalem ou de Tel Aviv et que l’on voit un Etat où les membres de toutes les ethnies et de toutes les religions se sentent libres et égaux devant la loi ».

Elle a encore précisé que son gouvernement ajouterait Israël sur la liste des pays ayant des accords de libre-échange commerciaux avec la Grande Bretagne.

May a finalement dénoncé les transferts de fonds au profit de l’Autorité palestinienne dont une partie parvenait à des familles de terroristes.

May a par ailleurs annoncé deux amendements dans la définition officielle de l’antisémitisme : le premier interdit la moindre comparaison entre Israël et l’Allemagne nazie et le second défend qu’on accuse les Juifs d’allégeance plus importante envers Israël qu’envers le pays dans lequel ils vivent.

Ces modifications s’ajoutent à une autre déjà fixée interdisant la négation de la Shoah. La Première ministre s’est engagée à promouvoir la construction d’un monument en souvenir des victimes de la Shoah près du Parlement britannique à Londres.

 

** La déclaration Balfour: Lord Balfour, qui était à l’époque secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, avait écrit le 2 novembre 1917 une lettre au Baron Lionel Walter de Rothschild, représentant éminent de la communauté juive britannique, pour soutenir l’idée de l’installation d’un foyer juif en Terre sainte.
Le texte était le suivant : « Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays ».