Depuis la mort tragique d’Eli Cohen, agent israélien qui a beaucoup œuvré pour la sécurité du pays avant d’être arrêté et tué en Syrie, sa veuve Nadia Cohen déploie de nombreux efforts pour rapatrier en Israël le corps de son mari.

Eli Cohen, envoyé en mission en Syrie pour recueillir des informations vitales pour la sécurité d’Israël, a été surpris en 1965 par les autorités syriennes au moment où il communiquait avec ses supérieurs. Accusé d’espionnage au profit d’Israël, il a été condamné à mort et exécuté quatre mois plus tard, le 16 Iyar 5725 (18 mai 1965), sur la place de Damas.

Invitée cette semaine à prendre la parole en public lors d’un congrès sur le traitement des blessures de guerre au centre médical de Galilée, Nadia Cohen s’est adressée directement au président syrien Bachar el Assad, lui demandant de ‘pardonner’ et de libérer la dépouille de son mari pour qu’il puisse enfin être enterré dignement en Israël.

Elle a déclaré : « Je suis profondément émue de me tenir là face à vous. Vous avez tous appris la fin amère d’Eli. Je l’avais accompagné dans la joie, dans sa contribution et son amour pour son peuple … ». Elle a ajouté : « Eli adorait Israël et le lopin de terre que nous avions reçu. Il était un sioniste qui a contribué et aidé (l’Etat d’Israël) et il a laissé trois enfants qui ne le connaissent pas ».

Evoquant ensuite la mission de sauvetage des blessés syriens victimes de la guerre civile, transférés en ambulance dans des hôpitaux israéliens, elle a déclaré que cela l’avait beaucoup touchée, précisant : «  Je salue ces médecins qui sont intervenus sans faire de distinctions de race ou de religion, pour apporter leur contribution ». Elle a ensuite raconté que sa petite-fille était étudiante en médecine et s’apprêtait elle aussi à être comme ces médecins, ‘sensible et née pour donner’.

Nadia Cohen a indiqué qu’elle avait correspondu avec Bachar el Assad il y a 18 ans pour tenter de fléchir son cœur. Elle a précisé qu’elle avait été un peu soulagée lorsque ce dernier lui avait répondu que ‘cela arriverait le moment venu’. « Depuis ce temps, a-t-elle poursuivi, Bachar a connu des heures difficiles ». S’adressant ensuite directement au président syrien, elle a déclaré : «  Une révolution a éclaté au sein de votre peuple, dans votre pays, votre peuple a payé le prix fort et vous avez-vous-même craint pour ce peuple ».

Continuant à parler à Assad, elle a précisé qu’elle se tournait vers lui avec amitié en souhaitant que la paix revienne dans sa maison, dans sa patrie. « « En même temps, a-t-elle ajouté, je vous implore de libérer Eli, de libérer ses ossements ».

Elle a ensuite remercié tous les organisateurs de cette rencontre, qui ont pris l’initiative de la faire venir ‘pour parler au cœur d’Assad’.

Le Dr Masad Barhoum, directeur de l’hôpital de Galilée, a encouragé l’assistance à applaudir Nadia Cohen et a exprimé sa sympathie pour la requête de cette dernière. Il s’est ensuite adressé en arabe au président syrien, décrivant le traitement qu’Israël prodiguait aux réfugiés syriens en le présentant comme ‘la plus grande opération humanitaire de son histoire’.

Dans une interview accordée jeudi matin à la radio Galatz, Nadia Cohen a indiqué que dans le cadre des multiples tentatives déployées pour rapatrier le corps d’Eli Cohen, le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman s’était tourné vers le président russe Vladimir Poutine pour lui demander d’apporter son aide mais ce dernier aurait refusé.