La CNN consacre un dossier à cette page méconnue de l’histoire des Juifs européens qui ont réussi à échapper aux persécutions nazies.

Elle indique ainsi que près de 1 200 d’entre eux sont arrivés aux Philippines entre les années 1937 et 1941 pour fuir la déportation et la mort. Mais ils ne savaient pas qu’ils auraient à affronter une autre épreuve presque aussi terrible : une guerre sanglante et l’occupation japonaise qui a été très éprouvante et a causé beaucoup de souffrances. 
 
La plupart des réfugiés venaient d’Allemagne et d’Autriche qu’ils ont fuies au moment où commençaient à être appliquées les terribles lois racistes de Nuremberg. Dans l’impossibilité d’émigrer aux Etats-Unis ou en Angleterre où ils auraient été plus à l’abri, des milliers d’entre eux ont choisi de s’envoler pour la Chine, la République dominicaine ou Manille.
 
Une survivante, âgée aujourd’hui de 84 ans, se souvient. Lotte Hershfield, née à Breslau en Allemagne, n’avait que 7 ans à l’époque mais elle n’a pas oublié les mesures antisémites. « Nous étions conscients de n’être plus admis dans notre propre foyer », a-t-elle souligné dans son témoignage. En 1938, sa famille a quitté l’Europe pour les Philippines. Mais comme nous l’avons dit, c’était de passer de l’Allemagne nazie à l’occupation japonaise et à une autre guerre.
 
Après des affrontements particulièrement violents et de lourdes pertes, le pays a finalement été libéré en 1945. Aujourd’hui, une quarantaine de Juifs réfugiés, qui étaient alors des enfants, sont encore vivants et peuvent ainsi apporter des éléments à cette enquête.
 
Pour Noel Izon, réalisateur du reportage « An open door : Jewish rescue in the Philippines », c’était pour eux une « renaissance » : « Ils quittaient une situation de mort certaine pour retrouver la vie ». En plus, les survivants ont parlé de la gentillesse de la population locale qui les a accueillis avec chaleur.