C’est un fait plutôt inhabituel : le nouvel ambassadeur d’Israël en Ukraine porte une kippah noire et a également le titre de rabbin. Le Rav Joel Lion, nommé par le ministère israélien des Affaires étrangères, vient de prendre ses fonctions à Kiev et a remis ses lettres de créance au chef de la diplomatie ukrainienne.

Le Rav Lion, qui a déjà derrière lui une belle carrière diplomatique, a une licence en sciences politiques acquise en 1988 à l’Université Hébraïque de Jérusalem et une maitrise en histoire de l’Université de Lettonie qu’il a obtenue en 1998.

Son ordination de rabbin orthodoxe lui a été remise par le Rav Dan Hannen de la Yeshivat Pirhei Shoshanim et le grand rabbin de Holon, Rav Eliyahou Yoh’anan Gour Arieh. En 1995, il a suivi des cours internationaux de formation en sécurité policière au département militaire fédéral de Suisse à Genève. En outre, il parle couramment l’hébreu, l’anglais, le français, l’allemand, le luxembourgeois et le yiddish et possède quelques notions de russe.

Le Rav Lion, né en France en 1964, a grandi au Luxembourg et est monté en Israël en 1982. Il est marié avec Rivka et le couple a huit enfants. Entre les années 2017 et 2018, Joel Lion a occupé le poste de chef du conseil politique de la vice-ministre des Affaires étrangères Tsippi Hotovely. Auparavant, il était le délégué spécial de l’Etat d’Israël chargé de la récupération des biens volés aux Juifs pendant la Shoah.

Interviewé par le site Ch10, le nouvel ambassadeur a confié ‘qu’il était très ému, sentant qu’il venait représenter en Ukraine l’Etat d’Israël, le peuple d’Israël et la Tora d’Israël’. Il a ajouté que le défi était de taille mais il a ensuite précisé : « Nous avons des relations diplomatiques excellentes. Nous travaillons ensemble dans de nombreux domaines et œuvrons pour promouvoir de nombreuses questions importantes ».

Joel Lion a estimé ‘qu’on admirait beaucoup l’Etat d’Israël en Ukraine’ et qu’il ne craignait pas d’évoquer le passé. Et d’affirmer : « L’Ukraine d’aujourd’hui est différente de celle de l’époque, il y a une volonté politique de lutter contre l’antisémitisme ».