24 ans après la signature du traité de paix entre Israël et la Jordanie, le roi Abdallah II aurait annoncé son intention de ne pas reconduire certains accords et de rétablir la souveraineté jordanienne sur des territoires de la Arava et sur des zones agricoles dans les environs de Naharayim.

Cela fait des années que des fermiers israéliens cultivent ces terres mais si les deux parties ne parviennent pas à renégocier la question, Israël sera contraint de les céder aux Jordaniens.

Ces propos du roi Abdallah ont été tenus dans une déclaration officielle prononcée à Amman et dans un communiqué que l’ambassade de Jordanie en Israël a transmis au ministère israélien des Affaires étrangères à Jérusalem.

Le souverain hachémite a souligné : « Nous étendons notre pleine souveraineté sur notre pays. Notre priorité, dans ces circonstances régionales, consiste à protéger nos intérêts et à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour la Jordanie et les Jordaniens ».

Comme on peut l’imaginer, cette décision a surpris les officiels israéliens qui ne s’y attendaient pas et qui ont compris qu’elle signifiait une rétrogradation du traité de paix.

Il faut dire que le roi Abdallah fait l’objet de pressions dans son pays venant notamment de l’ordre des avocats qui a envoyé une lettre officielle au chef du gouvernement jordanien Omar Razzaz pour lui demander de ne pas reconduire les clauses du traité concernant les terres cédées aux Israéliens. L’association du Barreau aurait obtenu le soutien de 80 députés sur les 130 qui composent le parlement jordanien.

L’annonce du gouvernement jordanien fait suite également à des manifestations massives et à des campagnes menées sur les réseaux sociaux soutenant l’annulation du traité.

Mais d’autres voix, plus discrètes, se sont montrées plus critiques envers la position de leur gouvernement. Quelqu’un a même osé écrire : « Comment cela se fait-il que la zone sous contrôle israélien soit si verte alors que quelques mètres plus loin, les terres jordaniennes sont arides et désolées ? »

En Israël, le chef du conseil régional de la Arava Eyal Blum a vivement dénoncé ce revirement des Jordaniens, en insistant sur les conséquences désastreuses que cela pourrait entrainer. Il a trouvé ‘inacceptable’ qu’un tel changement aussi perturbateur puisse survenir après toutes ces années.  Il a appelé le Premier ministre Netanyahou à résoudre cette crise en soulignant qu’elle ne concernait pas seulement l’agriculture mais était également essentielle pour la sécurité de la région et du pays.