Des fouilles entreprises sur l’emplacement du camp de la mort de Sobibor ont permis de retrouver des bijoux de femmes et d’autres objets personnels, abandonnés sur les lieux il y a plus de 70 ans.

Plus de 250 000 Juifs ont été assassinés en 18 mois, entre avril 1942 et octobre 1943, dans ce camp situé au sud-est de l’actuelle Pologne, près des frontières de l’Ukraine et de la Biélorussie. Il se trouve à 250 km de Varsovie.  

Les travaux actuels, dirigés par l’architecte polonais Wojciech Mazurek, l’archéologue israélien Yoram Haimi et l’archéologue hollandais Ivar Schute, sont financés par le comité directeur créé pour la construction d’un site du souvenir à Sobibor en partenariat avec l’Institut international pour la recherche de la Shoah de Yad Vashem.

Des vestiges d’une construction où attendaient les malheureuses victimes avant d’entrer dans les chambres à gaz ont été mises au jour. Dans les fondations, les chercheurs ont trouvé des pinces à cheveux et d’autres bijoux, témoins tragiques d’une époque douloureuse pour le peuple juif.

Parmi les objets découverts, les archéologues ont tenu à montrer un pendentif en métal recouvert d’une plaque de verre représentant Moshé tenant les tables de la Loi avec, des deux côtés, la prière du Shema. Il y a également un pendentif avec un Maguen David, une montre de femme, et un autre pendentif de forme triangulaire, avec, sur une face, les mots ’Mazal Tov’ avec la date  du 3.7.1929 et le nom de la ville Frankfurt am Main et sur l’autre, la lettre hébraïque Heh (ה) et trois Maguen David.   

La propriétaire du bijou semble avoir été identifiée grâce aux recherches de Yoram Haimi avec l’aide d’autres experts de Yad Vashem. Il s’agirait de Karoline Cohn, né à Francfort le 3 juillet 1929. On ignore si elle a survécu aux conditions terribles du ghetto de Minsk. On ne sait pas non plus comment son pendentif est arrivé à Sobibor, sans doute lorsque 2 000 Juifs du ghetto ont été chassés et déportés dans le camp de Sobibor.

Le Pr Havi Dreyfus, directrice du centre de recherche de la Shoah sur les Juifs de Pologne, à l’Institut international de Yad Vashem, a déclaré que les objets trouvés pendant les fouilles à Sobibor ‘revêtaient une grande importance et allaient permettre de mieux comprendre ce qui s’était passé à Sobibor, que ce soit sur le fonctionnement du camp ou sur l’identité et le sort des victimes’.