La plupart des cours hassidiques, dont celle de Habad, ont observé, dans la nuit de jeudi à vendredi, une vieille tradition consistant à s’abstenir d’étudier et à jouer aux échecs.

Cette coutume appelée ‘Nittel Nacht’, est observée dans de nombreuses communautés pour plusieurs raisons. Pour certains, une force impure dominerait le monde ce soir-là et l’étude de la Tora qui apporte une lumière spirituelle risquerait de lui servir d’enveloppe (klippa).

D’autres motifs sont invoqués : il s’agirait de marquer une sorte de deuil en souvenir des souffrances infligées aux Juifs par les Chrétiens ou pour d’autres de rappeler les précautions prises par les Juifs cette nuit-là où les Chrétiens, qui célébraient leur fête, se saoulaient et organisaient des pogroms. Pour ne pas attirer leur attention ni les irriter, les Juifs préféraient donc s’abstenir d’étudier et les maisons d’études étaient fermées.

Cette année, cette coutume a donc été appliquée le 5 janvier entre midi et minuit ou dans d’autres endroits, entre l’heure du coucher du soleil (Chekia) et le milieu de la nuit (H’atsot). Certains poursuivent même jusqu’au lever du jour.

Dans des communautés comme Vijnitz , le même rite est observé également le 25 décembre : le chabbat de la Parachat Vayechev, qui tombait le 24 décembre, le Rabbi n’a pas prononcé de Dvar Tora à la Seouda Chlichit étant donné que c’était après la Chekia.

Dans d’autres cours, cet usage est respecté le 6 janvier et comme cela coïncide cette année avec Shabbat, de nombreux chants sont entonnés à cette occasion pendant le repas du soir à la place des Divrei Tora.

Nittel Nacht est essentiellement observé dans les communautés hassidiques d’Europe de l’Est et de Hongrie. Elle provient en fait de l’habitude qu’avaient prises les Juifs de ces régions de ne pas étudier la Tora le soir de Noël entre le coucher du soleil et minuit.

Les disciples du Hatam Sofer allaient se coucher tôt et se réveillaient après minuit pour étudier. Dans certaines communautés hassidiques, des activités ‘profanes’ sont organisées à cette occasion alors que dans d’autres, on se contente de jouer aux échecs ou aux cartes.