Il y a 776 ans, vingt quatre charretées d’exemplaires du Talmud étaient brûlés en place de Grève à Paris. Cet événement tragique était la conséquence d’une hostilité croissante du christianisme envers le judaïsme qui a connu une recrudescence au 13e siècle.

Cet autodafé a eu lieu suite à une ‘dénonciation’ de Nicolas Donin de la Rochelle qui a prétendu que le Talmud énonçait des ‘propositions dangereuses’. Il a suscité la réaction du pape Grégoire IX qui a demandé aux rois de France, d’Angleterre, de Castille et d’Aragon qu’ils ouvrent une enquête ‘pour vérifier le bien-fondé de cette accusation’.

En fait, seul Louis IX, roi de France, a donné suite à cette demande. En 1239, le pape a adressé une lettre aux évêques de France pour qu’ils fassent confisquer tous les exemplaires du Talmud.

Auparavant, une grande ‘disputation’ publique s’est tenue à Paris en 1240 sous la présidence de Blanche de Castille. Le Rabbin Yehiel de Paris, Moïse de Coucy et Juda Ben David, durent affronter les Chrétiens Eudes de Chateauroux, chancelier de la Sorbonne, et Nicolas Donin, pour défendre le judaïsme.

Malheureusement, cela n’aura servi à rien. Le 20 juin 1242, 13 Tamouz, la sentence a été appliquée et les volumes saints de la Michna et du Midrash ont été brûlés. Le Rav Meir de Rothenburg, qui étudiait alors à la Yeshiva du Rav Yehiel, a assisté à l’autodafé. Il a rédigé une élégie qui est récitée dans la prière de Ticha Beav : Chaali Seroufa Baech.

Pour commémorer ce triste épisode de l’histoire du peuple juif, un jeûne a été institué à la veille du Chabbat Parachat Houkat.