Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a effectué une visite très brève, de 24 heures, en début de semaine, au Proche-Orient. A son arrivée en Israël, il s’est rendu au mémorial de la Shoah de Yad Vashem, à Jérusalem, avant de rencontrer le président de l’Etat Ruby Rivlin puis le Premier ministre Binyamin Netanyahou.

Dès le début de son entretien avec son hôte français, Rivlin a évoqué l’attaque terroriste et la prise d’otages dans le sud de la France qui a coûté la vie à quatre personnes dont un officier de gendarmerie, Arnaud Beltrame, qui a fait acte de bravoure. Rivlin a déclaré : « Chaque citoyen israélien a retenu son souffle lorsqu’il a vu le dévouement de ce policier et son comportement pour protéger les habitants de la France contre le crime et le terrorisme ».

Il a ajouté: « Cette abnégation et cet engagement devraient servir de modèle à tous les défenseurs de la liberté dans le monde. Nous savons que le terrorisme est le même partout, que ce soit à Londres, en France, aux Etats-Unis, à Jérusalem ou au Caire ».

Le président a ensuite souligné l’importance de la coopération entre Israël et la France. Il a ensuite tenu à préciser : « En tant que président de l’Etat d’Israël, je vous accueille avec un grand respect à Jérusalem, capitale d’Israël, qui existe depuis 3 000 ans. Même l’Unesco ne peut changer un tel fait historique ».

Jean-Yves Le Drian a remercié Rivlin pour son accueil chaleureux et a rappelé que le Premier ministre français Edouard Philippe se rendrait prochainement en Israël. Remerciant son hôte d’avoir salué la mémoire de l’officier de gendarmerie tué en héros, il a exprimé ses condoléances après le meurtre de Mireille Knoll, une rescapée de la Shoah de 85 ans, qui a été sauvagement assassinée à son domicile parisien.

Après cet entretien, le Premier ministre Binyamin Netanyahou a reçu lundi le chef de la diplomatie française. Il a lui aussi tenu avant tout à exprimer sa solidarité avec la population française après l’attaque terroriste survenue vendredi dernier.

Il a déclaré : « Nous avons vu l’horrible tragédie de Toulouse et le peuple d’Israël était à vos côtés. Nous pleurons avec vous la perte de vies françaises innocentes et la mort d’un véritable héros, l’officier Arnaud Beltrame, qui est un héros de la race humaine, et pas seulement de la France ». Et d’affirmer : « Nous comprenons cela très bien. Je comprends ce que signifie la perte de héros et la douleur particulière que cela entraine ».

Netanyahou a souligné: « Nous devons rester unis face au terrorisme qui affecte notre monde et combattre les terroristes partout où ils se trouvent. Nous devons aussi lutter contre les régimes qui soutiennent ce terrorisme, où qu’ils soient ». Puis Netanyahou a déclaré que ‘Israël et la France devaient travailler ensemble pour contrer l’influence subversive de l’Iran au Proche-Orient et dans le monde’.

Netanyahou a évoqué par ailleurs les liens d’amitié entre la France et Israël, ‘profonds et durables’, et s’exprimant de diverses façons. Il a ensuite affirmé qu’il ‘admirait les positions adoptées par les gouvernements français successifs et par leurs présidents, dont le président Macron, contre l’antisémitisme.

Dans sa réponse, Jean-Yves Le Drian a lui aussi salué les relations étroites entre la France et Israël et a indiqué que de nombreux événements culturels communs aux deux pays auraient lieu cet été, débutant avec la visite du Premier ministre français. Et d’ajouter : « Nous menons les mêmes combats contre le terrorisme et l’antisémitisme, et, bien entendu, pour la sécurité de toute la région ». Evoquant sa visite à Yad Vashem, il a souligné que c’était en sortant du mémorial qu’il avait appris le meurtre atroce de Mireille Knoll.

Jean Yves le Drian s’est rendu ensuite à Ramallah pour des entretiens avec Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne. Au cours des discussions, le ministre a rappelé les positions de la France sur le conflit israélo-palestinien avec, pour principe de base, une ‘solution à deux Etats dans les frontières de 1967 avec pour chacun, Jérusalem comme capitale’.