« [Abraham] planta un bosquet (אשל) à Beér Chèva’ , il y appela le nom de Hachem , Dieu du monde » ( Berèchith 21, 33).
Le mot אשל, que l’on traduit habituellement par « bosquet » ou par « tamaris », est interprété de diverses façons.

Le Midrach y voit les lettres initiales de אכילה, שתיה ,לינה(« manger, boire, passer la nuit »), activités qui caractérisaient l’hospitalité offerte par Abraham à ses hôtes.

Le Gaon de Vilna va plus loin : Ces trois mots définissent ce en quoi Abraham a corrigé les fautes de ses devanciers. Adam a péché par le manger (אכילה) en consommant du fruit de l’arbre de la connaissance, Noé a péché par le boire (שתיה) en s’enivrant du vin de sa treille. Quant au Sodomites, ils ont péché par leur cruauté envers ceux qui sollicitaient leur hospitalité (לינה).

Haftarath parachath Wayèra – Le miracle de l’huile et les pains de proposition
Dans son commentaire de Chemoth 25, 24 à propos de la table du Tabernacle sur laquelle étaient déposés les pains dits « de proposition », Ramban/Nahmanide procède à une comparaison avec le miracle de l’huile que le prophète Elisée a réalisé au profit d’un pauvre veuve pressurée par un créancier impitoyable (II Rois 4, 1 et suivants).
Tandis que Hachem, explique-t-il, a créé l’univers à partir du néant (ex nihilo), tout ce qu’Il a créé ensuite a suivi un ordre naturel. C’est ainsi que lorsque les kohanim se partageaient entre eux les pains de proposition, la moindre quantité, même de la taille d’une fève, suffisait à les rassasier (Yoma 39a).
De la même façon, Elisée a commencé par demander à la veuve nécessiteuse « ce qu’elle avait à la maison » (II Rois 4, 2), et ce n’est qu’après qu’elle lui eut répondu qu’elle n’avait en tout et pour tout qu’un peu d’huile qu’il fit en sorte que cette quantité minuscule se multipliât en une quantité largement suffisante pour lui permettre de payer sa dette.

Jacques Kohn Zal