La ville de Lviv (Lwów), dans l’ouest de l’Ukraine a marqué le 75e anniversaire du massacre de sa population juive, perpétré par les Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Dans la cité alors reliée à la Pologne, qui était l’une des plus florissantes du judaïsme d’Europe de l’Est avant la Tourmente, certains essaient de préserver le patrimoine juif pour rappeler le passé lumineux de la communauté juive locale. Il faut dire qu’avant la Shoah, Lviv comptait 120 000 Juifs sur une population totale de 320 000 habitants. Les chercheurs soulignent qu’à l’époque, ‘il y avait une synagogue dans chaque rue’.

Quant à la Galicie tout entière, dont Lviv faisait partie, a indiqué un historien de la cité, elle comptait entre 400 000 et 500 000 Juifs. Seuls 4% d’entre eux ont survécu aux persécutions nazies.

Les autorités de Lviv ont marqué par une cérémonie ce terrible anniversaire et à cette occasion, des prières ont été récitées sur les ruines des synagogues. Dans le cadre de ces commémorations, des reproductions en verre de la clé d’une des synagogues de la ville ont été distribuées aux invités qui œuvrent pour la préservation du passé juif de la cité.

Parmi les récipiendaires de cette clé se trouvait l’américaine Marla Raucher Osborn qui a découvert il y a quelques années ses racines juives dans la ville ukrainienne occidentale de Rohatyn, située juste à côté de Lviv. Depuis cette révélation, elle a créé un groupe de bénévoles, intitulé ‘le patrimoine juif de Rohatyn’, qui s’occupe notamment de la restauration du cimetière.

Le maire de Lviv, Andrii Sadovyi, a pris la parole à ce rassemblement. Dans son discours, il a déclaré : « Nous ne pouvons pas aujourd’hui imaginer un instant la douleur, l’humiliation et la tristesse ressenties par des milliers d’habitants de Lviv lors du siècle dernier ». L’une des organisatrices a tenu à souligner que c’était la première fois qu’une ville de l’ouest de l’Ukraine connaissait des efforts d’une telle ampleur pour sauvegarder l’héritage juif de la région.

Elle a indiqué que parmi les initiatives qui avaient été prises, des cours d’histoire juive étaient proposés dans les universités, de nouvelles recherches étaient entreprises sur le sujet et des bénévoles œuvraient pour retrouver des pierres tombales juives utilisées pour paver des trottoirs afin de les remettre dans les cimetières.