Grâce aux recherches d’un enseignant de l’Université Bar Ilan, la tombe d’un des plus grands auteurs yiddish du 20e  siècle vient d’être retrouvée en Sibérie.

L’écrivain Pinh’as Kahanovitch (1884-1950), surnommé Der Nister, a été victime de la politique antisémite du régime de Staline. Arrêté à Moscou en février 1949 pour ‘activités antisoviétiques’, notamment parce qu’il était membre du Conseil Juif antifasciste, (JAFC), il a été condamné à dix ans de camp de travail.

Pour des raisons de santé, il a été transféré dans une section du Goulag réservée aux prisonniers handicapés située dans le village d’Abez, faisant partie de la République de Komi, à près de 2 200 km au Nord de Moscou, et à 7 km à peine du Cercle Polaire. C’est là qu’il est décédé à l’hôpital du camp en juin 1950.

D’autres écrivains yiddish qui militaient également au sein de la JAFC ont été exécutés le 12 août 1952 et enterrés dans une fosse commune. Mais Der Nister a été inhumé séparément sous un numéro de code spécial.

L’emplacement de sa sépulture a été localisé tout récemment par le Pr Ber Kotlerman, du département de littérature du Peuple juif de l’Université Bar Ilan, qui est l’auteur d’une monographie de Der Nister portant sur les dernières années de la vie de l’écrivain.

Kotlerman a retrouvé la tombe après avoir consulté des documents d’archives, des mémoires de contemporains et les plans des sites funéraires du camp.

Il a ensuite visité Abez, fin août, en compagnie du Dr Alexandra Polyan, de l’Université d’Etat de Moscou, et a marqué son emplacement avec un signe mémorial en forme de Maguen David fait de fils barbelés.

Les chercheurs ont ensuite soumis les documents confirmant l’emplacement de la tombe au département pour la Protection du Patrimoine culturel de la République des Komis, qui a donné son feu vert pour la construction d’un monument permanent en hommage à l’écrivain.

Les écrits de Pinh’as Kahanovitch ont toujours suscité beaucoup d’intérêt dans les milieux universitaires. Mais ils sont également très appréciés par les Hassidim de Braslav – principalement grâce à son roman historique, ‘la famille Machber’, portant sur les adeptes des enseignements de Rabbi Nachman de Braslav. Ce roman a été  traduit en hébreu dans les années 1940-1950, puis en anglais et dans d’autres langues.