Dans la paracha Vayetsé, la Torah nous relate dans notre histoire collective comment est né le peuple d’Israël. En effet, en obéissant aux injonctions de ses parents, Yaacov se rend dans la famille de sa mère pour prendre femme et construire son foyer. Il s’agit en fait de la naissance de chacune des tribus d’Israël – à l’exception toutefois de Binyanim qui viendra plus tard et dont la naissance provoquera la mort de Ra’hel.

Et donc, chacun des fils de Yaacov trouve son nom – Réouven, Shimon, Yéhouda, Lévi, etc. – dans les conditions spécifiques qui ont accompagné sa naissance. En effet, c’est souvent sa première épouse Léa, mais parfois Yaacov lui-même puis Ra’hel qui leur donneront ces noms en fonction des circonstances. De là l’usage – que je recommande à tous les parents – de ne pas choisir le prénom d’un enfant longtemps à l’avance, mais d’attendre le moment de sa naissance. Car il peut ainsi survenir différents événements heureux qui amèneront cet enfant à porter un prénom bien précis qui lui ira à ravir !
Or, il faut préciser que le prénom n’est pas tout… Beaucoup de gens estiment à tort que le prénom constitue une véritable « prédétermination ». Mais il n’en est rien : le prénom est simplement un signe, un mazal annonciateur de grandes choses qu’accomplirent ceux qui le portèrent avant lui. Ainsi, évite-t-on de donner à un enfant le prénom des rois impies d’Israël, et il y a des prénoms hébraïques qui ne renvoient pas toujours à un bon modèle… Évidemment, le choix d’un prénom ne doit jamais être l’objet d’une discorde entre ses parents.
À l’inverse, nommer un enfant avec le prénom des patriarches ou des tribus d’Israël, permet de le situer dans un monde encourageant lié au bien. Si le prénom n’explique et ne détermine pas tout, il peut aider, car il constitue une « sortie de balise » sur la route d’un enfant pour lui permettre de se diriger dans la bonne direction. Et je crois qu’il est dommage que le prénom soit souvent choisi pour sa « jolie consonance » ou par tel ou tel autre élément plaisant – notamment en Israël où de nombreux prénoms hébraïques n’ont pas de références bibliques.
Afin de mieux encourager nos enfants dans leur course vers le bien tout au long de leur existence, tachons donc de leur choisir un prénom « porteur », car déjà heureusement attribué par l’un des hauts personnages de la Bible appartenant à l’une des tribus spécifiques de notre peuple !

Par le Grand Rabbin  Sitruk Zatsal, en partenariat avec Hamodia.fr