Le mois de ‘hechwan est le deuxième mois de l’année comptée à partir de Roch hachana , et le huitième si on le numérote, comme le fait la Tora , à partir de nissan .

Il fait partie, avec celui de kislev , des mois qui comptent 29 ou 30 jours selon qu’ils sont complets ( malé ) ou déficients ( ‘hassèr ).

Le signe du zodiaque qui lui correspond est celui du Scorpion, signe que le Midrach ( Yalqout Chim?oni ) associe à la soif d’eau ressentie par la terre en automne après la sécheresse des mois d’été.

Le Midrach Tan’houma explique comme suit cette corrélation :

Celui qui ne se repent pas déchoit jusqu’au plus bas de la condition humaine, à l’instar du scorpion qui rampe sur le sol ou qui croupit dans les ronces, tandis que celui dont le repentir a été sincère est comme une flèche lancée par un archer, c’est-à-dire comme le Sagittaire, signe qui correspond au mois de kislèv .

Après le mois de tichri , pendant lequel nous ont été offertes les plus grandes possibilités de repentir, vient celui de ‘hechwan qui peut nous faire rétrograder plus bas qu’avant le jugement. C’est pourquoi la tâche qui a été dévolue à ce mois consiste à déterminer ce qu’a été l’expérience personnelle de chacun et de déterminer comment l’améliorer, après quoi viendra kislèv qui témoignera de notre épanouissement.

Un autre regard sur le mois de ‘hechwan consiste à relier son nom à son anagramme partiel na’hach , qui est celui du serpent tentateur ( Berèchith  3, 1), dont la morsure peut être mortelle. Peut-être est-ce pour cette raison qu’on l’appelle parfois mar’hechwan , le préfixe mar étant significatif d’une amertume.

Le mois de ‘hechwan est le seul des mois de l’année auquel ne sont associées ni fêtes ni mitswoth spéciales, raison pour laquelle il sera un jour, selon certains, réservé à une fête en l’honneur du Messie.

On ne trouve qu’une seule fois, dans tout le Tanakh , un équivalent hébraïque au nom de ‘hechwan  : « Et la onzième année, au mois de boul , qui est le huitième mois, la maison [de Hachem ] fut achevée dans toutes ses parties et selon toute l’ordonnance à son égard. [Salomon] l’avait bâtie en sept ans » (I Rois 6, 38).

Ce nom de boul est associé par certains auteurs (Voir notamment Radaq ad loc .) au mot «  maboul  » (déluge »), comme pour indiquer que ce mois est celui où tombent les premières pluies torrentielles de l’automne.

Et d’ailleurs, nous apprend le Yalqout chim’oni ( Berèchith  7, 54), c’est le 17 ‘hechwan qu’a commencé le déluge. Voilà pourquoi, comme nous l’apprend la Michna ( Ta?anith  1, 4), c’est à cette date que l’on commençait, à l’époque talmudique, en cas de sécheresse, de jeûner pour que tombe la pluie.

C’est aussi en ‘hechwan , le 7 de ce mois, que l’on commence en Erets Yisraël de réciter la prière we-tèn tal ou-matar . Cette date avait été fixée, à l’origine, pour donner aux pèlerins venus à Jérusalem pour la fête de Soukoth , le temps de rentrer chez eux sans être incommodés par des pluies inopportunes..

Jacques KOHN zal’