Pourquoi une boulangerie tenue par des patrons arabes ferme-t-elle ses portes pendant tout Pessah ? Il s’agit d’un établissement connu, situé sur le port de Tel Aviv, dirigé par Saïd Aboulafia.

Il a raconté l’histoire assez impressionnante de son commerce sur son compte Facebook : « Il y a 46 ans, indique-t-il, nous avions un voisin juif qui se nommait Rav Shlomo Zalman Stauber qui possédait, entre autres, une usine de chaussures. Ce Rav souffrait de voir, chaque année, s’étirer une longue file de clients juifs qui venaient acheter du pain pendant Pessah’. Il a alors décidé de faire une proposition alléchante à mon grand-père Saïd, que je n’ai pas connu et dont je porte le nom ».

Et de poursuivre : « Le Rav a demandé à mon grand-père quelle somme d’argent gagnait sa boulangerie pendant Pessah’. Mon grand-père lui a répondu. Cela correspondait à l’époque au prix d’un appartement dans la ville de Jaffa ».

Le Rav a offert à mon père de lui apporter chaque année la somme qu’il avait évoquée, lui demandant en échange de fermer son commerce pendant tout Pessah’.

« Mon grand-père a accepté et pendant cette semaine de congés, il a fait des travaux de réfection dans sa boutique. Et ainsi, chaque année, le Rav apportait la somme convenue et mon grand-père fermait sa boulangerie pendant Pessah. La sixième année, alors que le Rav venait comme toujours avec l’argent, mon grand-père lui a déclaré que vu la bénédiction que cette fermeture procurait à la boulangerie pendant le reste de l’année, il avait décidé de fermer pendant Pessah sans contrepartie financière ».

Saïd a rappelé : « Depuis, nous observons la tradition initiée par mon grand-père et nous fermons tous les ans pour Pessah’ ». Il a publié sur sa page Facebook une photo le représentant à côté d’un jeune juif orthodoxe qui n’est autre que … le petit-fils du Rav Stauber. Ce dernier l’a profondément ému lorsqu’il est venu lui apporter une copie de l’accord conclu à l’époque avec les deux grands-pères.