« Les choses cachées sont à Hachem , notre Dieu, et les choses manifestes sont pour nous et pour nos fils pour toujours, pour faire toutes les paroles de cette loi » ( Devarim 29, 28).

Ce verset quelque peu sybillin a été commenté de diverses façons par nos Sages.

Le Zohar ( Bamidbar  159a) en propose une explication sous la forme d’un dialogue entre deux grands Maîtres, rabbi Yehouda et rabbi Abba .

Ce dernier a interrogé rabbi Yehouda  : « Dès lors que Hachem savait que l’homme allait pécher, puis qu’il allait mourir, pourquoi l’a-t-Il créé ? La Tora a précédé la création du monde de deux mille ans et elle fourmille d’indications relative à la mort, comme dans : « … un homme lorsqu’il mourra dans une tente… » ( Bamidbar  19, 14) ; « … un homme lorsqu’il mourra et qu’il n’aura pas de fils… » ( Bamidbar  27, 8) ; « Untel mourut », etc. Pourquoi l’homme a-t-il été créé dans ce monde-ci ? Qu’il étudie la Tora jour et nuit, ou qu’il ne l’étudie pas, il mourra de toute façon. La différence se situe dans le monde futur, mais le destin de tous est pareil ici-bas. »

Rabbi Yehouda lui répondit : « Tu n’as pas à t’interroger sur les voies de ton Maître, ni à les scruter. Il y a ce que tu as le droit de savoir, et donc de demander. Mais si tu veux comprendre ce que tu n’as pas le droit de savoir, tu y perdras la raison. »

Rabbi Abba rétorqua : « S’il en est ainsi, toute la Tora est pleine de secrets, car elle est remplie du Nom sacré de Hachem , et celui qui l’étudie est comme celui qui étudierait le Nom sacré. Ainsi, nous n’aurions pas le droit de poser des questions et de l’approfondir ! ».

Rabbi Yehouda lui expliqua : « L’ensemble de la Tora contient des parties secrètes et des parties intelligibles. De même en est-il du Nom sacré. Comme nous l’apprend le verset : “Les choses cachées sont à Hachem …”, nous avons le droit d’en étudier et d’en approfondir les “choses manifestes”, mais la connaissance de celles qui sont “cachées” est réservée à Hachem , notre Dieu ».