« Le kohen ordonnera, et il prendra, pour celui qui se purifie, deux oiseaux vivants purs… » (Wayiqra 14, 4).
Pourquoi faut-il deux oiseaux, et non un seul, pour purifier celui qui est atteint de tsara’ath ?

La valeur numérique du mot hébreu  צפור(« oiseau ») est 376, la même que celle du mot שלום (« paix »).
Or, on sait que le néga’ tsara’ath est engendré par la médisance, c’est-à-dire par des propos malveillants tenus par une personne sur le compte d’une autre.

La guérison de celui qui a été atteint de tsara’ath passe, par conséquent, par le rétablissement de la paix entre ces deux personnes, d’où la multiplication par deux de cette valeur numérique, et donc de l’oiseau offert en sacrifice. En outre, le doublement de cette valeur numérique donne 752, c’est-à-dire la même valeur que זהב (« or ») : Rétablir la paix entre deux personnes est aussi précieux que l’or. (D’après VEDIBARTA BAM).
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Haftarath parachath Metsora’– Deux enseignements en un seul
La haftara de la parachath Metzora’ contient en fait deux enseignements réunis en un seul. D’abord le sort d’une ville, Samarie, assiégée par les troupes syriennes, La situation de la population est désespérée : Sa seule nourriture est constituée par des têtes d’âne et de la fiente de pigeon, se surcroît hors de prix.
L’histoire commence deux versets avant le début de la haftara, lorsque le prophète Elisée annonce que le prix de la farine redeviendra bientôt raisonnable. L’officier chargé de garder la porte de la ville se moque de lui, rejetant effrontément sa prophétie pleine d’espoir.
Quatre lépreux, en revanche, considèrent ce qui leur arrive de façon pragmatique, et se demandent : « Nous faut-il souffrir de la faim avec nos concitoyens dans l’enceinte de la ville, et y attendre que la mort nous atteigne, ou bien vaut-il mieux que nous tombions à la merci des troupes ennemies, qui pourront soit nous montrer de la pitié, soit nous tuer ? » Les lépreux choisissent cette seconde option car elle est la seule à leur offrir un espoir de survie.
L’histoire a une fin heureuse, et une autre tragique. Les lépreux s’approchent du camp ennemi et le trouvent vide, l’ennemi pris de frayeur s’étant enfui. Ils pillent le camp pour eux-mêmes, puis ils pensent à avertir leurs concitoyens que le siège a été levé. Aussitôt, le prix des denrées chute jusqu’à un niveau enfin abordable. Les habitants de la ville se précipitent pour acheter de la farine et, dans la confusion qui s’ensuit, l’officier qui avait critiqué Elisée est piétiné à mort avant d’avoir pu profiter de la réalisation de la prophétie.

Jacques KOHN zal.