Parachath Nitsavim- Wayélekh :  Pas de bénédiction du mois

Il est d’usage, le Chabbath qui précède un Roch hodech , de bénir la venue du nouveau mois. Un seul mois fait exception à cette règle, celui de tichri , consacré par la fête de Roch hachana .

La raison en est, explique le Baal chem tov , que c’est Hachem Lui-même qui bénit ce mois de tichri , annonciateur des bienfaits qui, nous l’espérons, nous seront prodigués tout au long de l’année qui va s’ouvrir. De plus …

Une autre raison, proposée par le Michna beroura , prend appui sur une interprétation par la Guemara ( Roch hachana  8a) du verset : «  Sonnez du chofar au [nouveau] mois, au moment fixé ( ba-késsé ) pour notre solennité » (Psaumes 81, 4).

Ce mot ba-késsé , que les commentateurs comprennent généralement par « moment fixé » (Voir Rachi et Metsoudath David ), comporte également selon cette Guemara une racine signifiant « couvrir  » ou «  cacher  », comme si Roch hachana  devait rester dissimulé.

On a également relié cet usage de ne pas bénir la venue du mois de tichri à la parachath Nitsavim , qui est toujours lue avant Roch hachana . Cette paracha commence par les mots : «  Vous vous tenez tous fermement aujourd’hui devant Hachem  » ( Devarim  29, 9), ce qui peut être interprété comme signifiant que nous resterons fermes lors de notre jugement à Roch hachana , et que nous en serons bénis toute l’année durant, et pas seulement pendant le mois de tichri .

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Haftarath Nitsavim  Wayélekh  Sur tes murailles, Jérusalem, j’ai posté des gardiens

« Sur tes murailles, Jérusalem, j’ai posté des gardiens ; de tout le jour et de toute la nuit ils ne se tairont jamais? » (Isaïe 62, 6).

Qui sont ces gardiens ( chomerim ) dont parle ici le prophète ?

Selon Rachi , ce sont les anges chargés de rappeler à Hachem qu’Il doit reconstruire les ruines de la ville. Et que Lui disent-ils ? «  Tu te lèveras, tu auras pitié de Sion ; car c’est le temps d’user de grâce envers elle, car le temps assigné est venu » (Psaumes 102, 14).

Malbim explique que les chomerim sont les prophètes et les justes de chaque génération.

Quant à Ibn Eza , Radaq et Metsoudath David , ils voient dans ces « gardiens » ceux qui, portant le deuil de Sion, prient jour et nuit sur Jérusalem. Le mot chomerim ne serait pas à prendre alors dans le sens de « gardiens », mais dans celui d’observateurs ou de guetteurs d’un événement à venir, comme dans le verset : «  Les frères de Joseph le jalousèrent. Et son père attendit ( chamar ) l’événement  » ( Berèchith  37, 11).

Explication de Rachi  : «  Il a l’attendu en espérant qu’il se réaliserait, comme dans qui garde ( chomér ) la fidélité [c’est-à-dire : qui garde espoir en l’accomplissement de la promesse »] ( Isaïe 26, 2 et Rachi ibid .), ?n’attends pas ( lo thichmor ) mon péché? ( Job 14, 16), c’est-à-dire : N’y compte pas !? ».

Jacques KOHN Zal.